Une expo en guise de réponse provocatrice de la part de Michel Houellebecq aux commentaires répétés sur son inquiètante apparence physique. L'écrivain a procédé à un examen minutieux de son corps avec l'aide du docteur Henry Perschak, qui dirige la célèbre clinique zurichoise Hirslanden.
Vernissage très attendu
Au mur d’une des salles, quelques images réalisées sur ordinateur: le cerveau de Houellebecq, ses veines et artères, sa main, son crâne. Sa tête sans cheveux en négatif, le tout dûment encadré.
Le passage de l’écrivain dans son expo au Helmhaus de Zurich était très attendu. Les visiteurs se passaient le mot sous le manteau.
Lors du vernissage, Michel Houellebecq gromelle trois mots dans un sabir anglais. On n'obtiendra pas plus. Présent aussi, le directeur de Manifesta, Christian Jankowsky, raconte, lui, que le personnel de la clinique, où ont été effectuées les examens de santé, a quelques doutes sur le fait que des IRM, ultrasons et autres tomographies soient réellement de l’art.
"Au jour d’aujourd’hui, de toute façon, plus personne ne sait vraiment ce qui est de l’art !" répond l'écrivain.
Pure provoc
A part un côté provocateur de l'installation, c'est surtout une bonne occasion de réfléchir au star system, d’autant que les visiteurs peuvent emporter chez eux des tirages des ultrasons, du bilan sanguin, ou autres mesures auxquelles l'écrivain français s’est soumis à la Clinique Hirslanden.
Michel Houellebecq va bien
Malgré son air totalement décrépi, son regard par en-dessous, son look limite SDF et son sac à dos pourri, Michel Houellebeck se porte bien.
On peut se demander si l'auteur du très controversé livre "Soumission" avait besoin de se rassurer sur sa santé. Manifesta lui a offert l’occasion d’un check up de star en clinique privée. Et là, c'est peut-être chose faite.
Martine Béguin/mcc
Manifesta à Zurich
Zurich fête cette année les 100 ans du mouvement Dada, avec force expos et performances diverses. Dada, c’était une bande de jeunes, artistes ou écrivains iconoclastes, fâchés contre la guerre de 14-18 et prêts à toutes les provocations.
100 ans plus tard, Zurich grande bourgeoise et haut lieu de l’art contemporain sentait un peu le souffre. Avec Manifesta il y a une volonté de s’amuser, tout en questionnant notre rapport à l’argent. Le titre de Manifesta, cette année, c’est "What people do for money" (mais que font les gens pour l’argent).