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Gilbert Schulé, le peintre à la tronçonneuse

Vente caritative à Payerne des œuvres du peintre à la tronçonneuse Gilbert Schulé
Vente caritative à Payerne des œuvres du peintre à la tronçonneuse Gilbert Schulé / Couleurs locales / 2 min. / le 9 décembre 2021
Artiste payernois surnommé "le peintre à la tronçonneuse", Gilbert Schulé est décédé en mai 2021. Une rétrospective à but caritatif a rendu hommage dans la Broye à cet ancien bûcheron devenu artiste dans les années 1980.

"Un jour je peindrai avec ma hache et ma tronçonneuse!" Gilbert Schulé savait-il, lorsqu'il lança cette boutade à ses collègues bûcherons, que c'est exactement ce qui allait forger son succès? Ce forestier-bûcheron, puis garde forestier, a commencé à peindre à la vingtaine. Après s'être essayé à l'huile, à la pyrogravure avec un détour par le pastel, il quitte les métiers de la forêt pour se consacrer à l'art, mais n'en oublie pas ses outils.

Pointillisme mécanique et dégouliné instinctif

L'objet de Gilbert Schulé qui lui a donné son surnom est une tronçonneuse bricolée avec un récipient à peinture. De là, le liquide coulait progressivement et produisait les giclées caractéristiques de l'œuvre de l'artiste. Un "pinceau" qui lui permettait également de "caresser la toile", selon ses mots en 2005 dans l'émission de la télévision suisse "Appellation romande contrôlée".

Mais le Payernois a utilisé de nombreuses machines pour autant de techniques: la hache pour le dégouliné instinctif, la perceuse pour le virilisme, la débroussailleuse ou le mixeur.

Du fond des bois à Paris

Une boîte à outils qui peut prêter à sourire, mais qui a emmené l'artiste jusqu'à Paris. Peintre autodidacte, il s'est essayé à tous les styles avec la même passion: "Il avait envie de progresser. Il allait dans les galeries, il allait voir ce qui se faisait, il disait 'ça c'est du déjà vu, j'ai envie de sortir quelque chose de nouveau, d'inattendu'", confie à la RTS son fils Johann, lui-même artiste.

Pour rendre hommage à ce drôle de peintre, sa famille a organisé très récemment une rétrospective de ses œuvres dont le fruit de la vente sera versé à des associations caritatives choisies par les acquéreurs. Une façon de rendre hommage à l'artiste et à l'homme, de nature humble, qui se disait gêné de vendre ses tableaux.

Anne-Catherine Marchon/sb

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