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Face aux menaces, Sony renonce à sortir "L'interview qui tue!"

Après l'annulation de l'exploitation en salles aux Etats-Unis, la sortie de "The Interview" est aussi compromise sur le marché international, en vidéo à la demande ou en DVD. [Reuters - Kevork Djansezian]
Sony cède à la menace des pirates informatiques et ne sortira pas "L’Interview qui tue" / Le 12h30 / 1 min. / le 18 décembre 2014
Le studio Sony a cédé à la pression des pirates informatiques et annule la sortie d'un film parodiant un complot fictif de la CIA pour assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Sony Pictures annule la sortie du film "The Interview" (L'interview qui tue!), parodiant un projet d'assassinat du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, après des menaces de pirates informatiques qui seraient téléguidés par Pyongyang.

Le film devait arriver sur grand écran le jour de Noël et le 11 février en Suisse romande.

Comédie controversée

Le studio aurait reçu mardi de nouvelles menaces des pirates (les GOP "Guardians of peace") qui avaient revendiqué l'attaque informatique majeure lancée contre Sony fin novembre (lire ci-contre).

La décision fait suite à l'annonce mercredi par les plus grandes chaînes de cinéma américaines, comme Regal, AMC ou Carmike, qu'elles ne diffuseraient pas la comédie controversée.

L'avant-première du film au cinéma Landmark Sunshine avait déjà été annulée à New York, à la suite de ces menaces. Les stars du film Seth Rogen et James Franco ont aussi décliné toutes leurs apparitions publiques pour la promotion le film.

ats/jgal

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Attaque informatique majeure fin novembre

Les pirates du GOP ou "Guardians of peace" avaient mis en ligne de nombreux documents, emails, adresses et même numéros de sécurité sociale de 47'000 employés.

Ils ont aussi publié des emails confidentiels embarrassants des dirigeants et collaborateurs de Sony, et mis en ligne 5 films dont certains pas encore sortis en salles, comme "Still Alice" ou "Alice". Il s'agit d'une des plus importantes attaques informatiques ayant jamais touché une entreprise.

Le "GOP" a aussi menacé mardi les spectateurs qui désiraient aller voir "L'interview qui tue!", au budget de 42 millions de dollars.

Vives réactions aux Etats-Unis

L'annulation de sa sortie du film a déclenché une tempête de critiques, les acteurs regrettant notamment que Sony ait capitulé devant les pirates informatiques.

Le président Barack Obama a pour sa part enjoint Américains à ne pas se laisser impressionner par les menaces: "ma recommandation c'est 'allez au cinéma'", a-t-il affirmé à la chaîne ABC.

"Wow, tout le monde s'est couché. Les pirates ont gagné. Ils remportent une victoire éclatante", a réagi sur Twitter l'acteur Rob Lowe, très remonté. Celui-ci fait une apparition dans le film.

Wow. Everyone caved. The hackers won. An utter and complete victory for them. Wow.

— Rob Lowe (@RobLowe) 17 Décembre 2014

La Corée du Nord soupçonnée

Les enquêteurs américains seraient à présent convaincus que la Corée du Nord a commandité cette attaque informatique dévastatrice, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations de médias américains.

La Corée du Nord est très irritée par ce film qui met en scène son leader. Pyongyang a nié être à l'origine de l'attaque tout en louant ceux qui l'avaient commise.