Neuf ans après "Trois enterrements", le cinéaste-acteur Tommy Lee Jones présente un western historique et féminin sous le titre -pourtant très masculin- de "The Homesman".
Escortée par George Briggs (Tommy Lee Jones himself), un vagabond rustre qu'elle a sauvé de la pendaison, la pieuse célibataire Mary Bee, incarnée par Hilary Swank (la boxeuse de "One Million Dollar Baby") doit ramener vers la civilisation trois femmes que l'Ouest américain a rendu folles.
Commence alors une épopée atypique, d'Ouest en Est, du Nebraska à l'Iowa, dans les Etats-Unis du 19e siècle.
Un mythe écorné
Ancré dans les grandes plaines américaines, tel un western que n'aurait pas renié John Ford, "The Homesman" aborde pourtant un sujet méconnu: les violences subies par les pionnières, habituées à la vie civilisée en ville et devenues paysannes sur les territoires hostiles et à défricher de l'Ouest.
Sur le chemin du retour, ces femmes devront en permanence lutter pour leur dignité et leur survie et des flashes illustrent ce qu'elles ont déjà enduré.
Bref, loin de l'idyllisme, Tommy Lee Jones, inspiré d'un roman de Glendon Swarthout, écorne le mythe de la conquête de l'Ouest américain.
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"Deux jours, une nuit" avec Marion Cotillard
Jean-Pierre et Luc Dardenne, déjà sacrés par deux Palmes d'or, reviennent avec "Deux jour, une nuit", portrait social et humain de notre temps, de la société en crise et d'une société en crise, celle de Sandra, une fille normale brillamment incarnée par une Marion Cotillard sans fard.
Elle travaille dans une petite entreprise où les seize salariés ont voté l'obtention d'une prime de 1000 euros en échange de son licenciement.
La jeune femme, soutenue par Manu, son mari, a deux jours (et une nuit) pour convaincre ses collègues de renoncer à leur prime pour sauver son job.
Le monde du travail et ses lâchetés
Face au deal proposé par les patrons, personne n'a osé protester. Mais une amie a obtenu que la décision soit revotée le lundi. Sandra a donc "Deux jours, une nuit" pour sauver sa place.
Et le tour de force des frères Dardenne est de réussir de dresser à travers chaque rencontre un état des lieux implacable du monde du travail tel qu'il est. Il y a ceux qu'on croyait proche qui font dire à leurs enfants qu'ils ne sont pas là, ceux qui révèlent une générosité insoupçonnée...
Par le réalisme des situations, les réalisateurs interrogent sur la lâcheté des hommes en temps de crise.
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Hollywood version trash selon Cronenberg
De retour en compétition à Cannes deux ans après "Cosmopolis", David Cronenberg sonde une nouvelle fois l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus trash dans "Maps to the stars".
Plus qu'une critique féroce d'Hollywood et du show-business, le réalisateur canadien met en scène des personnages tarés dans des ambiances hypnotiques, affaires d'incestes et de consanguinité n'étant pas oubliées.
Le tout profite d'un casting de circonstance, composé notamment de Robert Pattinson - qu'on voit finalement bien peu - et de Julianne Moore dont la prestation est saluée à l'unanimité.
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Bande-annonce "Maps to the stars"
Juliette Galeazzi
L'agenda des sorties
Mercredi 21 mai:
DEUX JOURS, UNE NUIT de Luc & Jean-Pierre Dardenne. Avec Marion Cotillard
MAPS TO THE STARS de David Cronenberg. Avec John Cusack, Julianne Moore
THE HOMESMAN de Tommy Lee Jones. Avec Tommy Lee Jones, Hilary Swank
X-MEN: DAYS OF FUTURE PAST de Bryan Singer. Avec Michael Fassbender, Hugh Jackman
Mercredi 28 mai
100- YEAR OLD MAN WHO CLIMBED OUT THE WINDOW de Felix Herngren. Avec Robert Gustafsson
AMOUR SUR PLACE OU À EMPORTER de Amelle Chahbi. Avec Amelle Chahbi, Noom Diawara
EDGE OF TOMORROW de Doug Liman. Avec Tom Cruise, Emily Blunt
JE TE SURVIVRAI de Sylvestre Sbille. Avec Jonathan Zaccai, Ben Riga
LA BELLE VIE de Jean Denizot. Avec Zacharie Chasseriaud
LA LISTE DE MES ENVIES de Didier Le Pêcheur. Avec Mathilde Seigner, Marc Lavoine
MALEFIQUE de Robert Stromberg. Avec Angelina Jolie, Juno Temple
L'INFO CINE DE LA SEMAINE
Alors qu'il n'était pas sélectionné pour le festival de Cannes, le film "Welcome to New York" d'Abel Ferrara sur l'affaire DSK a connu depuis samedi un mode de diffusion singulier en étant diffusé en vidéo à la demande.
Très médiatisé depuis que l'acteur Gérard Depardieu avait déclaré jouer le rôle de l'ex-ministre français "parce que je ne l'aime pas", le film relate le scandale du Sofitel qui a fait chuter il y a trois ans, presque jour pour jour, Dominique Strauss-Kahn, le patron du Fonds monétaire international.
Dès lundi, l'avocat Jean Veil déclarait sur Europe1 que son client déposerait plainte pour diffamation "d'ici quelques jours". L'avocat a ensuite qualifié le film de "merde", de "crotte de chien", ajoutant qu'il comportait une part d'antisémitisme.
De son côté, Anne Sinclair, a exprimé dimanche son dégoût pour le film. L'ex-compagne de Dominique Strauss-Kahn a néanmoins indiqué qu'elle n'attaquerait pas en justice.