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Katy Perry énergique, Agnes Obel magique et James Blunt apathique

Katy Perry lors d'un concert le 22 octobre à Los Angeles. [Christopher Polk/Getty Images]
Katy Perry lors d'un concert le 22 octobre à Los Angeles. - [Christopher Polk/Getty Images]
Si Katy Perry s'en sort plutôt bien avec un 4e album énergique et séduisant, James Blunt peine toujours à trouver un second souffle. Quant à Agnes Obel, il faut écouter absolument son nouveau CD.

Montrer les crocs pour survivre dans un milieu difficile, tel est peut-être le crédo de Katy Perry pour son 4e album, "Prism". La Californienne a choisi ce registre pour battre la concurrence pop du moment, les Rihanna, Miley Cyrus ou Lady Gaga, mais en insistant, elle, sur la séduction et non sur la provoc'.

La chanteuse de 29 ans a tout d'abord choisi un single énergique, entraînant et au final ultra-efficace, intitulé "Roar", pour faire parler du disque. Avec son clip kitch et amusant en pleine jungle, (elle séduit un tigre, met du vernis à ongles à un éléphant ou joue avec un singe), ce titre a été l'un des tubes de l'été.

Le clip de "Roar":

Un album peut-être trop éclectique

Après "Roar" suivent le très rythmé "Legendary Lovers" et l'endiablé "Birthday" et l'envie de se trémousser vous prend. Mais peut-être que Katy Perry en voulait trop et, du coup, en fait trop.

La mélodie agaçante, qui rappelle le pire des années 90, de "Walking on Air" et "This is how do we do", ou l'incursion hip-hop de "Dark Horse" donnent un méchant coup d'épée au coeur du disque.

Heureusement, le judicieux retour au calme de la fin, parfois même un brin mélancolique, de "This Moment" et "Double Rainbow", prouve que l'artiste peut certes rugir, mais aussi ronronner.

La fascinante chaleur d'Agnes Obel

On avait pris l'habitude d'apprécier les polars arrivant du froid scandinave, voici désormais la musique venue du nord. Trois ans après le joli succès de "Philarmonics", la Danoise Agnes Obel est de retour avec "Aventine", un CD qui vous entoure d'un halo de chaleur.

Cette jeune femme de 33 ans invite à la rêverie avec ses mélodies délicates et sobres. La musique est simple sans être simpliste, fragile mais pas larmoyante.

Agnes Obel a écrit, interprété et enregistré toutes les chansons de ce 2e album dans sa maison de Berlin, où elle vit, loin du star system et des médias, qui n'en parlent vraiment pas assez.

Le clip de "The Curse":

Une pureté qui touche à la magie

Agnes Obel produit une folk très épurée aux antipodes de l'électro commercial, puisant son inspiration dans le classique et le jazz. Elle fait appel au piano et à un instrument à cordes (violon ou violoncelle) et c'est tout.

Cette tonalité minimaliste vit par elle-même sur 3 des titres, seulement instrumentaux. Sur les 8 autres, elle accompagne une voix tout simplement sublime. Les paroles passent au second plan, l'important est ailleurs. Certains pourraient reprocher à la Danoise des titres répétitifs ou un manque d'énergie, ce serait manquer l'essentiel, cette troublante magie.

Un 4e album sans folie pour James Blunt

Octobre 2004, un homme au torse nu assis sous la neige faisait sensation. Une voix ressemblant à nulle autre, un certain charisme et des beaux yeux, la légende James Blunt était née. Un chanteur romantique à l'avenir radieux.

Neuf ans et trois albums plus tard, on ne retient du chanteur britannique que ses premiers tubes, "You're beautiful" et "Goodbye my lover". Deux albums sont passés inaperçus ou presque et le 4e, "Moon Landing", pourrait subir le même sort tant l'originalité fait défaut.

Après des rumeurs de fin de carrière, James Blunt ne trouve plus la clef qui lui a permis de vendre 15 millions de CD.

Le clip "Bonfire Heart":

Goodbye my James, you're not beautiful

Le résidant de Verbier affirme dans le titre "Bones" qu'il n'a jamais aimé sa voix. On va finir par penser de même, malgré ses premières chansons plutôt sympas. Comme "Face the Sun", les 14 titres de son nouvel effort ne sortent jamais de la pop trop moelleuse.

Côté paroles, ce n'est guère mieux avec, outre les envolées romantiques, une dénonciation de l'omniprésence des portables ("Satellites") ou un hommage à Whitney Houston ("Miss America") qui ne convainquent guère.

Restent quelques moments agréables, comme le clip de "Bonfire Heart", un road-trip à moto à travers les Etats-Unis, ou "Telephone", une chanson qui nous réveille, quoique un peu trop tard.

Frédéric Boillat

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Les prochaines sorties

Linkin Park, "Recharged" (25 octobre)

Bligg, "Service Publigg" (25 octobre)

Arcade Fire, "Reflektor" (28 octobre)

Avril Lavigne (1er novembre)

Céline Dion, "Loved Me Back To Life" (1er novembre)

Florent Pagny, "Vieillir avec toi" (4 novembre)

Eminem, "The Marshall Mathers LP 2" (5 novembre)

LadyGaga, "Artpop" (8 novembre)

Milky Chance, "Sadnecessary" (8novembre)

Gerald de Palmas, "De Palmas" (11 novembre)

One Direction, "Midnight Memories" (25 novembre)

Wu-Tang Clan, "A Better Tomorrow" (2013)

L'info musicale de la semaine

Le chanteur espagnol Manolo Escobar, dont la chanson "Y viva España" a fait le tour du monde, est décédé jeudi à Benidorm à l'âge de 82 ans, a annoncé son entourage. L'artiste souffrait d'un cancer.

Manolo Escobar "a été soigné à la clinique mais est sorti mardi et est décédé chez lui", a déclaré une source de la clinique de Benidorm, sur la côte sud-est de l'Espagne. Le chanteur y a été hospitalisé à plusieurs reprises.

L'artiste était devenu une véritable légende de la chanson espagnole dans les années 1960-1970, avec des titres comme "El porompompero" ou "Mi carro", mais surtout "Y viva España" et son refrain entêtant.

Né le 19 octobre 1931 dans la petite localité andalouse de Las Norias de Daza, dans le sud de l'Espagne, Manuel Garcia Escobar avait quitté la scène fin 2012 après 50 ans de carrière.