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Bruce Springsteen, un rockeur engagé très attendu à Genève

Bruce Springsteen lors d'un concert le 26 juin à Gijon, en Espagne. [Cesar Manso]
Burce Springsteen lors d'un concert le 26 juin à Gijon, en Espagne. - [Cesar Manso]
Surnommé "The Boss", Bruce Springsteen se produit au stade de Genève mercredi. L'occasion de revenir sur quelques titres caractéristiques de l'engagement du chanteur américain.

En véritable bête de scène, le rockeur américain Bruce Springsteen prolonge parfois le spectacle si longtemps que les organisateurs débranchent le micro pour qu'il s'arrête.

En quarante ans de carrière, "The Boss", qui passe par Genève mercredi, s'est bâti un mythe construit sur des mélodies empreintes de testostérone et des textes engagés. Illustration en six titres.

La polémique "Born in the USA"

Titre le plus controversé de Bruce Springsteen, "Born in the USA" (1984) raconte le retour d'un vétéran de la guerre du Vietnam, rejeté par ses concitoyens. Il s'agit d'un véritable hymne dénonçant ce conflit.

Or, beaucoup ont vu dans ce texte un hymne patriotique. Le président républicain Ronald Reagan a même tenté de s'approprier les paroles de la chanson pour sa campagne électorale en 1984, provoquant la fureur du "Boss".

Voir le clip:

Porte-parole des cols bleus

En 1995, avec l'album "The Ghost of Tom Joad", le rockeur se lance dans une tournée solo, muni d'une guitare et d'un harmonica, où il parle de son époque marquée aux Etats-Unis par la fermeture de nombreuses usines, le chômage et la déchéance des laissés pour compte.

Le titre "Youngstown" raconte par exemple le désespoir des habitants de cette ville industrielle de l'Ohio, marquée par la faillite de plusieurs aciéries.

Écouter le morceau sous-titré sur des photos de Youngstown:

Usine vignette
24 heures à Youngstown : Chanson Springsteen / Info en vidéos / 3 min. / le 29 octobre 2012

Un jeune Noir tué par un policier

Le titre "American Skin (41 Shots)" (1999) valut de nombreuses menaces anonymes à Bruce Springsteen, l'enjoignant à ne pas interpréter le titre lors d'un concert à New York. Mais "The Boss" ne se laissa pas impressionner.

La chanson dénonce le meurtre d'un jeune Noir âgé de 23 ans, non armé, criblé de 41 balles par la police de New York le 4 février 1999.

Voir une interprétation en live, en 2012:

L'album post 11-Septembre

Une grande partie des chansons de l'album "The Rising", sorti en 2002, porte sur les attentats du 11-Septembre. Mais Bruce Springsteen évite l'anti-islamisme primaire. Dans "Worlds Apart", il insiste même sur l'urgence d'un dialogue entre les cultures.

Le titre "My City Of Ruins", sur l'ampleur des dégâts, était à  l’origine consacrée à sa ville de Freehold dans le New Jersey terrassée par la crise économique.

Écouter ici:

"My City Of Ruins" - live 2006

Le monde de la finance dans le collimateur

Rock aux accents country, chansons dynamiques et explosives, dans "Wrecking Ball" (2008), "The Boss" s'attaque aux injustices qui plombent la société américaine depuis la crise financière de 2008.

Le chanteur fustige notamment les inégalités croissantes dans la société américaine où les banquiers, ces "voleurs", continuent à faire la fête alors que les travailleurs trinquent.

Émission Paradiso sur l'album:

Bruce Springsteen lors d'une conférence de presse en février 2012 à Paris. [DR - Yann Orhan]DR - Yann Orhan
Bruce Springsteen s'indigne / Paradiso / 1 min. / le 2 mars 2012

L'engagement politique mitigé pour Obama

Les affinités politiques de Bruce Springsteen ne sont un secret pour personne. Opposé à George W.Bush et à la guerre en Irak, Bruce Springsteen appelle dès 2004 les américains à voter pour le changement ("vote for change"). Et en 2008, il affiche un net soutien au candidat démocrate Barack Obama.

Le ton a toutefois changé en 2012. Pour "The Boss", le président américain a davantage défendu les entreprises que les laissés-pour-compte. De crainte que les républicains l'emportent, il finira néanmoins par appeler à voter démocrate à la veille de l'élection.

Revoir la prise de position:

Juliette Galeazzi

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Première romande pour "The Boss"

Après deux haltes en Suisse alémanique, à Berne et Zurich, Bruce Springsteen & The E Street Band fait escale mercredi au stade de Genève. Une première romande pour le rockeur américain.

Quelque 28'000 spectateurs sont attendus du côté de La Praille, selon la billetterie Opus One. "The Boss" ne jouera donc pas à guichets fermés au bout du lac, le stade comptant 35'000 places.

L'événement a nécessité six jours de chantier de préparation et deux jours sont prévus pour le démontage. Environ 920 personnes sont mobilisées pour l'organisation le jour du concert.