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David Bowie, le grand retour rock

David Bowie n'a pas enterré son âme de rockeur. [Maurizio Gambarini]
David Bowie n'a pas enterré son âme de rockeur. - [Maurizio Gambarini]
L'icône art-rock David Bowie sort du silence avec un album énergique et éclectique. Le prometteur Bastille confirme qu'il a sa place dans le paysage de la pop british. La Fribourgeoise Pony del Sol livre elle aussi enfin un disque, une pop cabaret très originale.

Après 10 ans de silence, David Bowie reprend possession de l'espace public avec un nouvel album, "The Next Day". L'icône art-rock livre un disque énergique et mystérieux, qui fait la part belle à son éclectisme musical.

La voix du Thin White Duke est moins tonique, presque essoufflée. Mais sa pugnacité reste intacte. Comme le dit sa chanson "The Stars (Are Out Tonight)", le concepteur de "Let’s Dance" est toujours habité. Dans le clip tourné avec Tilda Swinton, des démons nocturnes tourmentent même David Bowie pour faire ressurgir son âme de rockeur.

Autre preuve que le Britannique reste au cœur du système : il promeut son disque en le mettant en streaming gratuit durant plus de 2 semaines sur la boutique en ligne d’Apple.

De la fougue électrique et éclectique

"The Next Day" est composé de 17 chansons dont 3 en bonus.  Sorti en single un mois plus tôt, "Where Are We Now" en avait déçu plus d’un pour sa mollesse. Heureusement, pris dans son contexte, le titre devient un juste répit dans le flot du disque pop-rock aux accents blues et disco.

De cet opus qui évoque particulièrement la vacuité du star-system, on notera les bonnes basses de "Love Is Lost", le duo subtile entre David Bowie et... une guitare sur "Valentine’Day" et la folle batterie de "If You Can See Me".

"Féroce" pour les fans, "antidaté" pour les plus difficiles, "The Next Day" constitue en tous cas un retour fougueux, après un tranquille "Reality" en 2003.

Bastille prend d'assaut la pop british

Bastille. [bastillebastille.com]
Bastille. [bastillebastille.com]

Agé de même pas 3 ans, Bastille est un apprenti qui sort du lot dans le paysage musical british. Le quatuor porté par son chanteur Dan Smith ne sort que son premier disque, "Bad Blood". Pourtant son nom a déjà figuré sur les gros festivals l’été dernier, comme à Glastonbury ou l’île de Wight.

L’électro-pop de Bastille est bel et bien épique. En revanche, elle n'est de loin pas révolutionnaire. Le nom est juste issu de la date de naissance de son leader, né donc un 14 juillet.

Le style est très actuel: une voix aérienne, des chœurs sobres et des boîtes à rythme efficaces parsemées de petits airs au piano ou au violon. 

Une fraîche mais peu subtile dynamique

Le titre éponyme du disque, "Bad Blood", devrait sans conteste charmer par son rythme claquant et ses chœurs guerriers, qui rappellent un brin Depeche Mode. "The Things We Lost In Fire" et "These Streets" plairont par leur légèreté.

Dan Smith a une voix ronde, qu’il sait faire monter dans les aigus sans abuser. Malheureusement, il a aussi la fâcheuse tendance à gémir, alourdissant considérablement les airs.

Au final, le disque séduira par sa fraîche dynamique et son son électro très contemporain. Mais le manque de délicatesse dans les refrains auront raison des oreilles exigeantes.

Pony del Sol, un délire façon cabaret

Pony del Sol est fribourgeoise, aime le théâtre et elle joue avec sa voix avec une facilité déconcertante. C’est ainsi que son premier disque solo, du même nom qu’elle, pourrait être défini comme une pop cabaret minimaliste.

Comme Olivia Pedroli et Camille, Pony del Sol fait de sa voix la reine d’un show aux compositions étranges. Les morceaux sont courts. L’accompagnement est marqué par une rythmique simpliste mais une instrumentation riche et originale (farfisa, ukulélé et harmonium rigolent avec les guitares et les basses).

Son personnage, Gael Kyriakidis l’a créé lors de sa résidence à la Cité des Arts de Paris entre 2007 et 2009. Depuis, elle est montée sur les planches à Cully, aux Créatives, aux Francomanias. Elle sera à Voix de Fête le 15 mars.

Caroline Briner

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Les sorties à venir

Stereophonics, "Graffiti On The Train" (4 mars)

Eric Clapton, "Old Sock" (8mars)

Bon Jovi, "What About Now" (8 mars)

Hurts, "Exile" (8 mars)

Woodkid, "Goldenage" (15 mars)

Justin Timberlake, "20/20 Experience" (15 mars)

Zazie, "Cyclo" (18 mars)

The Strokes, "Comedown Machine" (22 mars)

Depeche Mode, "Delta Machine" (22 mars)

Michael Bublé, "To Be Loved" (12 avril)

Lady Gaga, "ARTPOP" (date de sortie encore inconnue)

L'info musicale de la semaine

La Britannique Bonnie Tyler, connue pour ses tubes des années 1970-1980 ("It's A Heartache", "Total Eclipse Of The Heart" et "Holding Out For A Hero"), portera les espoirs de son pays au concours de l'Eurovision, a annoncé jeudi la BBC.

La chanteuse à la crinière blonde et à la voix rauque, âgée de 61 ans, interprètera la ballade "Believe In Me" ("crois en moi") pour ce show que le Royaume-Uni n'a pas remporté depuis 1981.

Le concours annuel de l'Eurovision, diffusé en Europe mais aussi dans des dizaines d'autres pays dans le monde, aura lieu le 18 mai à Malmö (Suède).