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En Valais, des balades street art sont à découvrir sur une application

Un musée d'art urbain à ciel ouvert en Valais
Un musée d'art urbain à ciel ouvert en Valais / L'actu en vidéo / 54 sec. / le 25 mai 2023
Une cinquantaine de fresques sur le thème de l'eau émaillent le Valais: un musée d'art urbain à ciel ouvert voulu par Art Valais et présenté jeudi. Liées "à l'ADN locale", les oeuvres se découvrent sur le terrain et via une application mobile.

L'aventure a démarré il y a plus de vingt ans avec un premier mur de quelque 500 mètres carrés à Sion. Puis le chef-lieu valaisan est devenu la première ville en Suisse à expérimenter un réseau de graffitis "autorisés", se remémore Issam Rezgui, street artiste et président de l'association Art Valais-Wallis (AVW).

Au fil des ans, de projets en projets, et en collaboration avec les communes et le canton, les artistes ont réussi à faire exploser leur terrain artistique: "Aujourd'hui, nous avons réalisé notre ambition de créer un musée à l'échelle canton, un Open Air Museum sans toit ni mur, gratuit et visible toute l'année", se réjouit Issam Rezgui, alias Jasm One.

Street art de Zermatt à Collombey-Muraz

La fresque "Julie" de l'artiste suisse Jasm One visible à Fully, en Valais (image d'illustration). [Keystone - Gabriel Monnet]
La fresque "Julie" de l'artiste suisse Jasm One visible à Fully, en Valais (image d'illustration). [Keystone - Gabriel Monnet]

Actuellement, une cinquantaine d'oeuvres sur le thème de l'eau - "qui fait partie intégrante de l'histoire du Valais et de son développement" - sont visibles dans une vingtaine de communes entre Zermatt et Collombey-Muraz. A Sion par exemple, le graphiste argovien Camil Hämmerli et la street artiste et illustratrice russe Polina Okean ont réalisé une fresque onirique et colorée sur un mur d'un bâtiment abritant des salles de cinéma.

A Zermatt, Jasm One (nom d'artiste de Issam Rezgui), a créé une fresque en l'honneur de Lucy Walker, première alpiniste à conquérir le Cervin il y a plus de 150 ans. Les oeuvres "s'inspirent du patrimoine local et de leur environnement" et veulent "sensibiliser les publics à l'importance de nos ressources naturelles et culturelles".

Une centaine d'oeuvres référencées

A découvrir au détour d'une rue ou lors de balades planifiées, les fresques sont aussi référencées via une application mobile dont la première version est disponible gratuitement pour IOS et Android, "Il s'agit d'un guide interactif qui permet de géolocaliser les oeuvres, mais aussi de s'informer plus amplement sur leur réalisation, sur les artistes et la région", indique le président de AVW.

L'application mobile répertorie pour l'heure les oeuvres sur le thème de l'eau, et bientôt une septantaine d'autres fresques non estampillées Art Valais. "Elles ont été réalisées par des artistes de référence dans le milieu, comme par exemple les deux mosaïques du Français Invader à Anzère", précise Issam Rezgui.

L'application mobile permet encore de référencer une poignée de fresques éphémères: celle réalisée en octobre 2021 par Eric Morzier, Florian Pittet et Jasm One dans le cadre du chantier du chauffage à distance du chef-lieu valaisan. Ou celles créées sur des murs du vignoble du domaine viticole du Mont d'Or à Sion.

Bâtisse pour graffeurs

Le Mont d'Or justement joue un rôle particulier pour Art Valais et son musée à ciel ouvert. C'est au coeur de ce domaine, dans une imposante bâtisse du 19e siècle mise gracieusement à disposition de l'association par le propriétaire du domaine, le groupe Schenk, que se trouve la résidence artistique, véritable poumon du projet de l'Open Air Museum.

C'est là que des graffeurs peuvent passer quelques jours, le temps de réaliser une oeuvre dans la région. D'autres artistes, issus des arts visuel au sens large, peuvent poser leur candidature pour une résidence de plusieurs mois. Le tout agrémenté d'une programmation culturelle et gourmande au coeur du domaine viticole.

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Une dizaine de fresques par an

A l'avenir, AVW veut étoffer l'application mobile, créer une dizaine d'oeuvres par année du Rhône au Léman, développer d'autres thématiques ainsi que des partenariats pour professionnaliser et pérenniser la structure. Pour l'heure, le projet est soutenu financièrement par le canton, les communes qui financent une partie de leurs fresques, et des fondations. Il s'agit maintenant de développer le partenariat privé.

"L'objet culturel non identifié" porté par AVW ne rentre pas vraiment dans les cases, mais son ampleur, sa qualité et son côté novateur ont séduit l'Etat du Valais, a résumé Mathias Reynard, chef du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture.

ats/doe

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