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"Cloclo", trente ans de succès posthume

Claude François, star immortelle (source: madeinfrance-asso.fr)
Claude François, star immortelle (source: madeinfrance-asso.fr)
Trente ans après la mort prématurée de Claude François, la légende n'a rien perdu de sa puissance. Le chanteur fait toujours vendre. "Cloclo", qui se rêvait aussi businessman, aurait adoré ce succès posthume.

"Personne n'aurait soupçonné ces trente ans de carrière au-delà
de son existence", observe Fabien Lecoeuvre, biographe "officiel"
de Claude François, joint par l'Associated Press. "Ce qui se passe
est unique. Je dis toujours que Claude François est à la France ce
qu'Elvis Presley est à l'Amérique". (Les archives de la TSR
commémorent la mort de Claude François. A voir notamment:
huit vidéos du chanteur
.)

Mort accidentellement à l'âge de 39 ans le 11 mars 1978 en
pleine gloire, "Cloclo" a laissé une oeuvre de 277 chansons en 16
ans de carrière. Entre "Belles Belles Belles", son premier succès,
et "Alexandrie Alexandra", l'artiste natif d'Egypte a tissé une
toile de hits et conduit de main de maître ses relations avec son
public.

La maîtrise du star-system

Son succès par delà la mort, qui s'est traduit par la vente de
plus de 61 millions de disques sur plus de quatre décennies, tient
aussi à sa disparition à l'aube de ses 40 ans. Et "surtout,
remarque Fabien Lecoeuvre, c'est une mort qui prête aux
bavardages", un élément "essentiel" à "tous ceux qui ont eu des
destins brisés" pour "traverser le temps".



Pour le biographe de l'artiste, nul doute que le chanteur du
"Téléphone pleure" avait "dessiné toutes les lignes de sa
destinée". "Il avait très bien compris le star-system" et "le culte
de la personnalité", estime-t-il. S'"il avait un son particulier",
"son image était essentielle. Il avait observé l'être humain", "il
en usait et il en abusait. C'était du marketing avant
l'heure".



Rien, à ses yeux, ne peut donc entamer l'aura de l'homme aux
costumes pailletés et aux chorégraphies disco. Pas même ceux qui
dévoilent la "face cachée" peu flatteuse de sa personnalité, ses
penchants tyranniques, ses libertés avec la vérité pour briller un
peu plus sous les feux des médias. Si "tout le monde déverse ses
propres histoires", note-t-il, "si vous expliquez" qu'il y a des
"zones d'ombre" et "qu'il est très controversé", c'est cet ensemble
"qui fait que le personnage est attachant".



Pour Claude François Jr, l'un des deux fils de l'idole, il est
"normal" que des livres écornent l'image de son père. "Ce n'était
pas un ange et je peux comprendre que certains lui en veuillent",
expliquait-il récemment au "Parisien". Comme lui, Fabien Lecoeuvre
imagine que le chanteur "aurait adoré Star Academy".

"Il aurait adoré sa sortie"

En revanche, avance le biographe, le chanteur "mal aimé" "aurait
totalement détesté" vieillir. La mort est "un drame affreux pour
les enfants qui restent, mais professionnellement, je suis certain
qu'il aurait adoré la 'sortie'" qu'il a faite, dit-il. Car elle
"lui a permis de commencer son autre carrière".



Une carrière "intemporelle" et pourtant bien incarnée, comme en
attestent les divers parcours des sosies de l'idole, qui, entourés
ou pas de "Clodettes", permettent aux fans de revivre à l'infini
leur coup de foudre pour la star, cette folle communion et
l'énergie libératrice que chacun de ses passages provoquait.



Un phénomène décrit dans un livre, puis dans un film "Podium" en
2004 par Yann Moix avec Benoît Poelvoorde dans le rôle titre.



Aujourd'hui, Claude François revit pour ses admirateurs sous les
traits de Franck D'Auria, sosie -stéphanois- particulièrement
apprécié des fans qui avait quatre ans à la mort du chanteur, Mark
Kevin, ou Bastien Remy, qui écument comités des fêtes, séminaires
et autres cérémonies d'inauguration.



Chaque année aussi, au moment des hommages, son public accomplit
son pèlerinage à sa "Mecque", le moulin de Dannemois, ancienne
demeure de Claude François dans l'Essonne, abritant aujourd'hui un
musée dédié au chanteur.



ap/ant

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L'artiste en quelques chiffres

Claude François a vendu 61'352'000 disques entre le 27 septembre 1962 et le 31 décembre 2005 (25cm, 33 tours, musicassettes, cartouches, 45 tours, maxi 45 tours, CD).

Il a enregistré 277 chansons et 119 en langues étrangères.

Il s'est produit 1188 fois sur scène entre le 18 décembre 1962 (en première partie de Dalida à l'Olympia) et le 24 février 1978 (date de son dernier concert au Palais d'Hiver de Lyon).

Il a usé sur toutes les scènes du monde 889 costumes, 864 cravates, 700 paires de boutons de manchettes et 324 paires de boots.

Le chanteur est apparu 313 fois à la télévision (France, Belgique, Canada, Italie, Espagne, Angleterre) du 21 janvier 1963 au 26 février 1978.

Dans la presse, 219 couvertures de magazines ont été consacrées à celui qui reprit le magazine "Podium", de janvier 1963 à février 1978. Et de mars 1978 à mars 2006, Claude François a figuré sur 186 couvertures de magazines.

Il existe plus de 1000 versions de la chanson "Comme d'habitude" ("My Way" en anglais) dont Claude François est co-auteur, co-compositeur et co-éditeur. Le titre a été interprété pour la première fois à l'été 1967.

Des commémorations à foison

Une messe de commémoration se tiendra le 15 mars à 11h à l'Eglise Notre-Dame d'Auteuil, à Paris.

Parmi les autres commémorations, on ne compte plus les parutions de livres et de CD ou de DVD.

Sur le Net, Flèche Productions annonce le lancement d'un site officiel www.claudefrancois.fr, à l'occasion duquel tous ceux qui ont collaboré avec l'artiste, croisé sa route ou pris une photo sont invités à faire appel à leur mémoire et réaliser l'incroyable: reconstituer jour après jour...l'agenda de sa vie!