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Sorties CD: le blues berbère d'Hindi Zahra

Hindi Zahra pourrait bien être la révélation folk-jazz de l'année.
Hindi Zahra pourrait bien être la révélation folk-jazz de l'année.
La Marocaine Hindi Zahra livre un magnifique premier album aux accents folk aussi jazzy qu'orientaux. Le combo californien d'Eels sort lui un nouvel opus hanté et désespéré, tandis que "le petit prince du raï", Faudel, rend hommage aux classiques du genre qui ont bercé son enfance.

C'est sans doute la révélation folk-jazz de ce début d'année.
Avec son genre métissé, la chanteuse marocaine Hindi Zahra sort en effet
"Handmade", un 1er album très prometteur au prestigieux label de
jazz "Blue Note".



Une oeuvre aux accents manouches, mêlant folk occidental et jazz
berbère. Ses 11 titres entêtants fredonnés d'une voix limpide,
orientale, un brin rauque, lui confèrent une langueur mélancolique
qui séduit immédiatement.



Hindi Zahra est une autodidacte. Issue d'une famille d'artistes
berbères, elle arrive en France à 13 ans après avoir été baignée de
musique traditionnelle et de blues américain. Elle commence à
écrire ses propres titres le soir, qu'elle interprète ensuite en
live dans les bars de Paris.

Un album acoustique qui parle d'amour

Autodidacte, Hindi Zahra, l'est toujours puisqu'elle a
entièrement écrit, produit, arrangé et réalisé son 1er opus. Un
album qui fait la part belle à la guitare, mais aussi aux
instruments traditionnels berbères, créant ainsi un univers musical
atypique et métissé.



Si 9 titres sur 11 sont en anglais ("composer en anglais m'est
naturel", assure-t-elle), deux sont toutefois en berbère. Mais tous
évoquent l'amour, ses joies et ses douleurs.



On retiendra surtout le planant "Kiss & Thrills", le 1er
single " Beautiful tango ", le superbe "At the same time" ou encore
le délicieux "Imik Si mik", que ne renierait pas une autre jazz
woman de talent, Madeleine Peyroux. A découvrir absolument.

La fin des temps, selon Eels

A peine 7 mois après "Hombre
Lobo", Eels revient déjà dans les bacs avec " End Times ". Autant le dire tout de suite: ce n'est
pas l'album le plus gai du combo californien tant ce 8e opus,
hanté, respire le désespoir.



Il faut dire que le chanteur et tête pensante du groupe, Mark
Olivier Everett, est déprimé. Le vieux barbu à casquette a en effet
connu une année 2009 difficile, avec une rupture amoureuse pénible
et il ne se gêne pas de le clamer en musique.



La tristesse de ces amours défuntes suinte donc dans les 14 titres
de ce dernier opus introspectif, qui oscille entre folk nostalgique
et rock crépusculaire.

Ballades minimalistes et rockabilly

Si "End Times" est à éloigner des oreilles dépressives, force
est de constater qu'il est plutôt réussi. Le 1er titre, "In the
beginning", donne le ton de cet album composé surtout de ballades
minimalistes, enregistrées sur un magnéto 4 pistes dans une
cave.



Si les rockabilly "Gone Man" ou "Paradise Blues" réveillent un peu
la léthargie de l'opus, "A line in the Dirt", "End Times" ou
"Nowadays", chantés d'une voix rauque et déchirante, rappellent la
douleur de celui que l'on surnomme "E".



Au final, "End Times", ne détone pas dans la discographie de Eels,
vraies montagnes russes pour âmes en peine. On souhaite juste à
Mark Olivier Everett d'aller mieux.

Faudel rend un joli hommage au raï

Souvenez-vous: été 1997, "Tellement
N'Brick" faisait un carton avec son raï entraînant venu d'ailleurs.
Le tube marquait l'explosion d'un nouveau talent, celui du jeune
Faudel . Depuis, celui que l'on
surnommait "le petit prince du raï" n'a pas su gérer son ascension
fulgurante.



Critiqué de partout pour son soutien à Sarkozy, rongé par la
dépression, Faudel avait disparu des scènes occidentales depuis
2007. Il revient aujourd'hui dans les bacs avec "Bled Memory", un
album de reprises de standards du raï qui ont marqué son
enfance.



On y retrouve avec plaisir 9 titres bien connus, tel "Bambino" de
Lili Boniche, popularisé par Dalida, ou encore "Sidi Hbibi", repris
autrefois par la Mano Negra. Dépaysement garanti.



Par Christine Talos

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Les autres albums attendus

Corinne Bailey Rae, "The Sea" (29 janvier)

Pierre Souchon, "Piteur's Friends" (29 janvier)

Sade, "Soldier Of Love" (5 février)

Westlife, "Where We Are" (5 février)

Usher, "Raymond Vs. Raymond" (5 février)

Emmanuelle Seigner, "Dingue" (5 février)

Pierpoljak, "Légendaire sérénade" (8 février)

Massive Attack, "Heligoland" (8 février)

Lunik, "Small Lights In The Dark", (12 février)

Peter Gabriel, Scratch My Back/Another Tongue (15 février)

UB40, "Labour Of Love IV" (15 février)

Quentin Mosimann, "Exhibition" (15 février)

Sophie Zelmani, "I Am The Rain" (19 février)

Two Door Cinema Club, "Tourist History" (19 février)

Jacques Higelin, "Coup de foudre" (22 février)

Broken Bells avec Brian Burton de Gnarles Barkley (26 février)Krokus, "Hoodoo" (26 février)

Tom McRae, "The Alphabet of Hurricanes" (26 février)

L'info musicale de la semaine

Bienvenue dans le monde d'Abba! Entre musée et parc à thème, "Abbaworld" a ouvert ses portes au public le 27 janvier à Londres pour le plus grand bonheur des fans du groupe suédois aux 400 millions d'albums vendus à travers le monde. Les organisateurs suédois de cette grande exposition ont promis qu'elle serait le "lieu d'une totale interaction" avec le groupe.

De la folle exubérance de "Dancing Queen" à la mélancolie de "Knowing Me, Knowing You" en passant par la triste "The Winner Takes It All" -qui rappelle que l'aventure a pris fin avec deux couples divorcés-, la musique d'Abba est omniprésente dans cette exposition. L'histoire du groupe est retracée à travers 25 salles sur 2.800 mètres carrés. Des présentoirs en verre protègent des costumes en soie et satin flamboyants que portaient les quatre membres de la formation qui accéda à la célébrité en 1974 grâce à sa victoire surprise avec "Waterloo" au concours de l'Eurovision de chanson, se sépara dans les années 80 et a été récemment célébrée dans le film "Mamma Mia!". Au-delà de la simple découverte, plusieurs éléments interactifs permettent aux visiteurs de répondre à des questions, de recréer le son du groupe à une table de mixage, de danser et de chanter à côté d'Abba grâce à un système de vidéo holographique.

Avec Abbaworld, les organisateurs espèrent créer un lieu de pèlerinage comparable à la propriété de Graceland pour les admirateurs d'Elvis Presley ou "The Beatles Story" à Liverpool.

Avec trois nominations chacun, Charlotte Gainsbourg et Benjamin Biolay dominent les nominations des 25e Victoires de la musique dont les quatorze catégories ont été annoncées le 27 janvier. Les deux favoris sont talonnés par un peloton d'artistes dans lequel figurent Johnny Hallyday, M, Revolver, Olivia Ruiz, le rappeur La Fouine et la jeune Québécoise Coeur de Pirate, chacun d'entre eux affichant deux citations.

Dans la catégorie de l'artiste masculin de l'année, Benjamin Biolay affrontera Johnny Hallyday, Bénabar et Marc Lavoine. Son titre "La superbe", nominé dans la catégorie de la chanson originale de l'année, fera face à "C'est dit" de Calogero, "Comme des enfants" de Coeur de Pirate et "Ça m'énerve" d'Helmut Fritz. L'album de Biolay, également titré "La superbe", est en lice pour l'album de l'année, au même titre que "Mister Mystère" de M, "Welcome to the Magic World of Cap'tain Samouraï Flower" de Pascal Obispo, régulièrement nommé depuis 1993 mais jamais récompensé, et "IRM" de Charlotte Gainsbourg, sorti début décembre.

La chanteuse et actrice est également présente dans la catégorie reine de l'artiste féminine de l'année, face à Emily Loizeau, Maurane et Olivia Ruiz. Son clip "Heaven Can Wait", réalisé par Keith Schofield, lui fournit sa troisième nomination pour le trophée du vidéo-clip de l'année.