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Le Divan Orchestra de Barenboïm s'arrête à Genève

Le Divan Orchestra réunit en musique jeunes Arabes et jeunes Israéliens.
Le Divan Orchestra réunit en musique jeunes Arabes et jeunes Israéliens.
Daniel Barenboïm et son West-Eastern Divan Orchestra se produiront à guichets fermés vendredi au Victoria Hall de Genève. L'événement s'inscrit dans une tournée marquant les dix ans de cette formation qui réunit 120 jeunes musiciens israéliens ou de pays arabes.

Quelque 1700 personnes vont assister au concert transmis en
direct sur les ondes de la Radio suisse romande «Espace 2» entre
20h00 et 22h30. L'orchestre jouera «Les Préludes» de Franz Liszt,
des extraits de «Tristan et Yseult» de Richard Wagner ainsi que la
«Symphonie fantastique» d'Hector Berlioz.



Le bénéfice de la soirée ira à la Fondation Barenboim-Said basée à
Séville, en Espagne. Cette organisation forme des jeunes musiciens
du Proche-Orient et contribue à l'achat de leurs instruments.



Interrogé en Espagne, Daniel Barenboïm explique: «Respect et
curiosité pour les arguments de l'autre» sont les bases de la
cohabitation. «Notre orchestre n'a pas de ligne politique commune,
il y a 10'000 opinions politiques» en son sein.

Eclats de voix

Malgré les éclats de voix qui émaillent la vie de l'orchestre,
«il y a eu beaucoup de progrès», souligne-t-il. Pour l'illustrer,
il relate ce qu'il considère comme un triomphe. La tournée de
janvier a débuté pendant l'occupation militaire israélienne dans la
bande de Gaza. Le chef a réuni les musiciens pour qu'ils décident
s'ils voulaient continuer.



«Je pensais qu'il y allait avoir d'un côté les Israéliens et de
l'autre les Palestiniens, mais tout le monde était uni. Voilà le
triomphe du Divan, qu'il y ait une conscience commune»,
dit-il.



ats/cht

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Un orchestre né en 1999

En 1999, Daniel Barenboïm, né à Buenos Aires en 1942 de parents juifs d'origine russe, et l'Américano-Palestinien Edward Saïd, professeur de littérature comparée, lançaient l'idée d'un orchestre réunissant jeunes arabes et jeunes israéliens afin de les rapprocher via la musique classique.

Pour le maestro, comme l'appellent les musiciens, «la base de tout» est que «chacun comprenne que la manière de penser de l'autre a sa propre logique et qu'il faut la respecter».

"Cet orchestre est devenu un mythe en Europe. Il est désormais un moyen alternatif de penser le conflit au Proche-Orient", explique Daniel Barenboïm.

Cette année, 37 Israéliens et 42 Arabes (Palestiniens, Syriens, Libanais, Jordaniens, Egyptiens) ainsi que deux Turcs, deux Iraniens, et 20 Espagnols participent à la tournée européenne, qui passe vendredi à Genève.

Bien sûr, «il y a plusieurs musiciens qui ne se sont pas intéressés» par la dimension humaine du projet, souligne Barenboïm. Mais il tire toutefois un bilan positif de ces dix années. »Musicalement, nous avons joué dans les endroits les plus importants du monde, les pièces les plus difficiles du répertoire». En plus «l'orchestre est devenu un mythe en Europe, autorisant une pensée alternative sur ce conflit», selon lui.