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La sortie du nucléaire saluée par la presse

La centrale nucléaire de Beznau en Argovie. [Keystone / gaetan bally]
Avec cette décision, la Suisse fait office de pionnière. - [Keystone / gaetan bally]
Les journaux sont unanimes à se réjouir de la décision du Conseil fédéral d'en finir avec les centrales nucléaires au plus tard en 2034. Mais ce projet, qui doit encore être avalisé par le Parlement, suscite aussi quelques inquiétudes, notamment en ce qui concerne les sacrifices qu'il faudra envisager. Le foot est l'autre sujet chaud du jour. La presse s'inquiète de l'avenir de Xamax malgré son maintien et salue le retour du Lausanne-Sport "au paradis".

Un "virage historique" salué de partout

La presse helvétique revient largement sur la décision "historique" du Conseil fédéral d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire. Côté romand,  les éditorialistes font état de leur satisfaction. Celui du Temps salue le virage historique négocié rapidement et se réjouit de la cohérence du programme d'accompagnement dévoilé par Doris Leuthard. Le coup de crayon du dessinateur Chappatte s'attarde quant à lui sur le sentiment affiché par les pro-nucléaires. Face à une Doris Leuthard annonçant la décision du gouvernement, un représentant du lobby en crache son cigare de rage et déclare " Encore une catastrophe qu'on n'avait pas prévue ". 24 heures n'est pas mécontent de voir la Suisse se profiler dans un domaine où elle avait largement perdu la main. Cela dit, insiste Le Matin, il faudra dorénavant accepter des sacrifices: la décision du Conseil fédéral ne laisse plus choix.

Une affaire de femmes

Outre-Sarine, le Blick en fait une affaire de genre. Les femmes ont imposé la sortie du nucléaire aux trois hommes minoritaires du gouvernement. Cette décision est la preuve que les femmes sont avant tout intéressées par la marche du pays et sont moins soumises au puissant lobby de nucléaire, estime le journal. Les conseillères fédérales ont fait un cadeau aux générations futures, écrit le commentateur du Blick: des nouveaux emplois dans un marché en plein boom, celui des énergies renouvelables et de l'efficience énergétique. Les journaux font aussi leur mea culpa. Eux qui avaient présenté Doris Leuthard comme une lobbyiste du nucléaire sont obligés de constater, comme le Tages-Anzeiger, qu'ils s'étaient un peu trompés. Le quotidien s'est d'ailleurs paré de vert sur trois pages spéciales pour marquer le coup. Mais attention, avertit de son côté la Neue Luzerner Zeitung. Sortir du nucléaire ne suffit pas pour assurer les investissements dans les nouvelles énergies. Il faudra trouver une majorité politique au Parlement et ce n'est pas encore gagné.

L'avenir de Xamax inquiète

Le foot est l'autre grand sujet qui fait réagir les journaux. "Xamax sauvé", s'exclame L'Express après un match tendu contre Sion. Une match nul qui arrange tout le monde, résume joliment Le Nouvelliste. En attendant, les spécialistes s'interrogent sur l'avenir du club neuchâtelois suite à l'arrivée du nouveau président, le Tchétchène Bulat Chagaev, et de sa fortune. Attention, rappelle l'éditorialiste de L'Express, l'argent seul ne permet pas de s'assurer une place dans le haut du panier. Le Matin se fait quant à lui l'écho de l'embarras des autorités neuchâteloises à travers les propos du chef des Finances de la ville: " Nous sommes pris en otage entre notre soutien indéfectible à Xamax et la réputation sulfureuse du repreneur", lâche Alain Ribaux.  Quant au gouvernement neuchâtelois, remarque Le Matin, il s'est bien gardé de se mouiller. Pour preuve, les propos du président du gouvernement Philippe Nicati: "le canton n'est pas actionnaire du Xamax et c'est à à la justice d'intervenir s'il y a lieu".

Lausanne-Sports au paradis

Le retour du Lausanne-Sport dans l'élite est salué sur une double page dans 24 heures. "Tous ensemble, tous ensemble!" ce soir place de la navigation à Ouchy: l'appel est lancé aux supporters encouragés à aller fêter leurs héros. Mais l'éditorialiste ne se laisse pas emporter par l'enthousiasme. Car le championnat reprend les 16 et 17 juillet. LS a donc sept semaines pour former son équipe de Super League. Comment bâtir un groupe compétitif lorsque les moyens financiers sont limités?, s'interroge le quotidien. Le Matin, lui, savoure "le passage du purgatoire au paradis".

Des éoliennes dans les bois

Construire un parc éolien dans une zone forestière, c'est l'idée d'une brochette de politiciens des Préalpes bernoises relayée par le Bund. Et ce n'est pas anodin, car aujourd'hui, les règles fédérales empêchent de construire une éolienne à moins de 50 mètres d'une forêt. Une aberration, pour le président de la commune d'Eriz, qui aimerait installer des éoliennes sur la colline du Honegg, qui culmine à 1500 mètres d'altitude. Le vent y est suffisant pour qu'un parc éolien soit rentable, estime un député UDC. Il faut donc changer la loi. Une motion déposée au Grand Conseil demande que Berne lance une initiative cantonale pour assouplir les règles fédérales.

Les cloches des églises sont nuisibles

Si vous habitez près d'une église, cet article de la NZZ devrait vous intéresser. Les sonneries de cloches sont bien plus nuisibles au sommeil que ce qui était admis jusqu'ici, selon une très sérieuse étude de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Les chercheurs ont posé des appareils médicaux sur 15 femmes et 12 hommes qui vivent dans les environs d'églises dans le canton de Zurich. Ils ont cherché à mesurer les réactions de réveil dues à la sonnerie nocturne des cloches. Dans le seul canton de Zurich, il y aurait 25'000 personnes qui seraient concernées. Elles passent leur nuit à moins de 150 mètres d'un clocher. Et pour améliorer leur sort, pas besoin de mettre sous silence les 5000 églises de Suisse. Il suffirait de réduire de 5 décibels les sonneries durant la nuit pour baisser les nuisances auditives de 90%.

cer avec Stéphane Deleury et Jean-François Moulin/RSR

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