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Une exposition à Morges rend hommage à Charlie Hebdo

L'exposition avait déjà été présentée au Festival d'Angoulême en janvier 2015.
Interview de Charlotte Comtesse, conservatrice / Le Journal du matin / 59 sec. / le 8 janvier 2016
Un an jour pour jour après les attaques contre Charlie Hebdo, la Maison du dessin de presse à Morges (VD) a ouvert jeudi une exposition qui rend hommage au journal satirique français.

Une salle de rédaction avec au centre une grande table sur laquelle trônent blocs-notes, stylos, cigarettes... Et sur les murs, des oeuvres de chacun des 11 illustrateurs: Charb, Cabu, Luz, Willem, Wolinski, Riss, Catherine, Reiser, Gébé, Tignous et Honoré.

Dès ses premiers pas dans l'exposition "Relire Charlie Hebdo", le visiteur est plongé dans l'univers de ceux qui ont fait et font encore l'hebdomadaire satirique.

Se "recentrer sur les dessinateurs"

"On ne pouvait pas passer à côté de cette date", explique Pierre Friderici, président de l'association de la maison morgienne. L'institution a donc repris une exposition déjà présentée au Festival d'Angoulême et a développé la scénographie de la salle de rédaction.

"Nous voulions nous recentrer sur les dessinateurs", explique Charlotte Contesse, l'une des conservatrices de la maison du dessin de presse. "Retracer l'histoire du journal au travers de ces personnes, mais aussi faire redécouvrir leur travail".

ats/ptur

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Pas de polémique

"Relire Charlie Hebdo", qui se tient jusqu'au 24 janvier, ne présente aucune image en lien avec le Prophète. "Ce n'est pas le but ici d'être polémiste", explique Pierre Friderici. "Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'images qui dérangent. Le dessin de presse, c'est du poil à gratter", ajoute-t-il en souriant.

Et Laurent Beauverd, autre membre de l'association, d'ajouter: "Les gens ne connaissent souvent que ces dessins polémistes, mais il y a tout un univers derrière que l'on voudrait aussi faire connaître".

Pour Raymond Burki, "ce ne sera plus jamais comme avant"

Membre de l'association et présent pour l'occasion, le dessinateur Raymond Burki a commenté : "Je suis vachement content qu'il y ait cette exposition. Ces illustrateurs, c'étaient des grands bonhommes, des maîtres. Leur rendre hommage, c'est la moindre des choses".

Un an après le drame de Charlie Hebdo, le Vaudois estime que nombre de dessinateurs de presse "ont peur". "Aujourd'hui, beaucoup font de l'autocensure", ajoute-t-il. "Depuis un an, depuis ce moment scandaleux, on sent que certains sujets sont édulcorés, détournés" dans les rédactions.