Exit l'héroïne ?
Une bonne nouvelle: en Suisse l'attrait de l'héroïne diminue parmi les toxicomanes. Malheureusement, c'est la cocaïne qui a tendance à la remplacer. Autrefois drogue des artistes et des intellectuels branchés, la coke descend dans la rue. Les ex-héroïnomanes s'injectent la poudre colombienne à une allure hallucinante avec des conséquences dévastatrices pour leur cerveau.
L'héroïne n'est plus à la mode, tel est le constat de Marina Croquette-Krokar, cheffe de la division abus de substances des HUG. Parmi les substances vers lesquelles se sont tournés les toxicomanes à la recherche de sensations toujours plus fortes, il y a la cocaïne consommée en injection et qui provoque une terrible dépendance. Elle se caractérise par une consommation compulsive, qui peut atteindre parfois jusqu'à trente injections quotidiennes qui laissent les personnes dans un état d'épuisement physique et psychologique. Aux infections, découlant de l'absence d'hygiène et qui nécessitent souvent une hospitalisation, s'ajoutent d'importants problèmes d'ordre psychiatrique, tels que sentiment de persécution ou hallucinations. Les overdoses conduisent à des infarctus, arythmies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux.
La situation est critique, comme le montre ce reportage, qui donne aussi la parole à plusieurs toxicomanes. A Genève, les responsables du bus itinérant Prévention sida ont été les premiers à constater le glissement vers cette nouvelle dépendance à la cocaïne et pour laquelle il n'existe aujourd'hui aucun traitement. A défaut, le Groupe Sida a obtenu la création d'une salle d'injection ouverte tous les après-midi, où les toxicomanes adultes trouvent les conditions d'hygiène nécessaires et un accueil humain.
Mariage pas Kasher
Israël, démocratie ou théocratie ? En apparence cet état a tous les attributs d'une démocratie parlementaire moderne. Mais en Israël la religion joue un rôle capital. Un exemple: le mariage civil n'existe pas. Et les rabbins refusent de marier ceux qui ne peuvent pas prouver leur judaïté. De nombreux jeunes qui refusent cette contrainte vont à Chypre quand ils veulent s'unir pour le meilleur et pour le pire. L'arrivée massive, depuis quelques années, d'immigrants russes à la judaïté plus ou moins reconnue a avivé ce débat capital pour la société israélienne.
S'expatrier pour se marier, tel est le sort surprenant de milliers de couples établis en Israël et que les rabbins, seuls habilités à consacrer une union en l'absence de mariage civil, refusent d'unir. De très nombreux immigrés originaires d'ex-URSS sont concernés -un immigré sur trois ne peut se marier dans le pays pour cause d?origine juive trop lointaine- mais beaucoup d'Israéliens suivent leur exemple pour éviter de se plier aux règles extrêmement rigides des rabbins orthodoxes. D'autres encore, jouent la provocation à l'égard des rabbins et soulignent ainsi le profond malaise qui règne au sein de la société israélienne.
Aujourd'hui, plus d'un couple sur cinq quitte Israël le temps de se marier. Si certains optent pour la romantique Italie ou encore les Etats-Unis, la plupart de ces candidats au mariage se rendent à Chypre, à une heure d'avion à peine de Tel-Aviv, où se marient aujourd'hui plus d'Israéliens que de Chypriotes.
L'absence de mariage civil, situation inédite dans un pays démocratique, a engendré un tourisme nuptial à large échelle dont se sont emparées des agences qui proposent des packages à leurs clients. Le mariage clé en main dès 1200 dollars, c'est la spécialité de David Kenan qui a déjà vendu plus de dix mille de ces voyages organisés.