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Mais qui a osé dire qu'en France, les élections locales n'intéressaient personne? La campagne avait déjà pris des allures de scrutin national avec les déplacements dans tout le pays des principaux leaders politiques. La soirée électorale a fait mieux que transformer l'essai. Pour peu, on se serait cru un soir de présidentielle. Voir le premier ministre commenter les résultats à peine cinq minutes après la publication des premières projections, voir les leaders de l'opposition républicaine et nationaliste répliquer dans le quart d'heure qui suit. Voilà qui traduit mieux que toute autre image l'importance de l'enjeu. Il dépasse, et de loin, l'élection de binômes dans des milliers de cantons. Valls, Sarkozy, Le Pen. Trois prétendants sérieux à la présidentielle de 2017. Qui ont posé des jalons pour cette échéance que les Français attendent avec d'autant plus d'impatience qu'ils paraissent ne plus rien attendre du pouvoir actuel. Un goût déjà de fin de règne. Une envie de changement qui explique aussi pourquoi ces départementales ont pris un tel goût de scrutin national. Et l'effet mobilisateur a payé. La participation est moins mauvaise que prévu. La mobilisation républicaine, surtout, a déjoué les pronostics des sondeurs. Le Front national n'est pas devenu la première force du pays. Réjouissant, même si le parti de Marine Le Pen plafonne à très haut niveau. Cet échec relatif du FN, Manuel Valls l'a revendiqué sans grande conviction. Nicolas Sarkozy peut lui s'enorgueillir d'avoir fait de l'UMP le meilleur rempart contre l'extrême droite. Et se réjouir d’avoir marqué un solide premier point dans la course à l'investiture pour la présidentielle. Chapeau, Monsieur le Président. Pierre-Han Choffat
Pierre-Han Choffat: un avant-goût de présidentielle