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Al-Qaïda et le groupe terroriste Etat islamique doivent sûrement trembler. Le Conseil des Etats a accepté la loi urgente proposée par le Conseil fédéral pour les bannir de Suisse. Problème : cette loi ne sert tout simplement à rien. Le ministre de la défense lui-même le reconnaît. Depuis 2001, et les tristes événements du 11 septembre, Al-Qaïda et ses organisations sœurs sont déjà interdites en Suisse. Une ordonnance punit d’un maximum de trois ans de prison toute association, soutien financier ou encore propagande en faveur de ces groupes terroristes. Or, selon Ueli Maurer, depuis 13 ans, aucune condamnation, aucune enquête, aucune procédure n’a été menée sur cette base. Et pour cause: le Code pénal est suffisant pour poursuivre les terroristes actifs sur sol suisse. Même: il est plus sévère. Par le passé, la Suisse a déjà arrêté et condamné plusieurs sbires de Ben Laden. La loi protège donc déjà les citoyens. Pourtant, le Conseil des Etats, comme un seul homme, a rajouté à l’arsenal répressif un appendice légal superflu… Aucun sénateur, même ceux qui lors des débats ont exprimé des doutes sur l’utilité de la mesure, n’a osé s’abstenir… et encore moins s’y opposer. Certes, le signal est important. Le Parlement livre ici un symbolique "no pasaran" aux djihadistes et autres allumés de la gâchette… Mais on aurait aimé mieux que cette déclaration d’intention en l’air, que cette coquille vide qui rajoute une couche à la psychose ambiante. Ou alors, que le Conseil des Etats ose renvoyer à l’expéditeur cette loi improductive. Un sénateur PLR a déclaré "cette loi ne nuit pas, mais (…) je ne sais pas bien à quoi elle sert". On a connu le Parlement plus enclin à éviter les réglementations futiles. Thibaut Schaller
Thibaut Schaller: la futile interdiction des groupes terroristes