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78%: ce score sans précédent en faveur d'une loi sur l'asile a tout d'un plébiscite pour les plans du Conseil fédéral. Mais en creux, il dit bien plus: les Suisses veulent qu'on s'occupe avec fermeté de la question des migrations. Un signal très clair, un avertissement même, que les vainqueurs de dimanche ne devraient pas prendre à la légère. Car plusieurs votes très importants se profilent déjà: l'initiative Ecopop, qui veut limiter la croissance annuelle de la population due à l'immigration; le texte de l'UDC et ses contingents d'étrangers; et enfin l'extension de la libre-circulation des personnes à la Croatie. Les milieux économiques, la droite bourgeoise - PLR en tête - le Conseil fédéral sont déjà en ordre de marche. Pas question d'entraver la politique migratoire. Il en va de l'avenir de l'économie suisse. Mais au vu des 78% de dimanche, il faudra beaucoup de pédagogie et surtout des actes. Car la population a besoin d'être rassurée. La libre-circulation a aussi sa part d'ombre: pression sur les salaires, le logement, les transports. Il faut prouver que l'on punit la sous-enchère salariale, montrer que l'on va construire des habitations abordables et développer les infrastructures. Affirmer, comme le SECO et les partenaires sociaux cette semaine, que cette migration nourrit la croissance et démultiplie l’emploi, cela ne suffit plus. Même si c’est vrai. Le signal d'alarme de dimanche est puissant. Le délai est court. Mais il est urgent pour les défenseurs de ce marché du travail ouvert de développer un argumentaire qui tienne compte des préoccupations des citoyens. D'autant plus que le peuple suisse l'a démontré ces dernières années: il est de moins en moins timide face aux initiatives et ose désormais s'affranchir de la bonne parole de ses autorités.