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Le Conseil fédéral fonctionne extrêmement bien. Le collège est un modèle de bonne gouvernance. Ce discours, sans cesse répété, vise à torpiller l'inititative de l'UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple. C'est faux. L'exécutif ne se porte pas si bien que cela. Certes, les tensions sont un peu moins vives qu'à l'époque des Merz, Leuenberger, Calmy-Rey ou Blocher. Et les fuites moins régulières. Mais tout de même. Les récents rapports de la commission de gestion soulèvent tous des dysfonctionnements graves. Que ce soit sur la Lybie, l'UBS ou tout récemment sur l'affaire Hildebrand. Chaque conseiller fédéral travaille dans son coin. Il n'y a pas de vision globale. Le collège souffre de gros problèmes de communication, d'une absence de leadership. Et sur des dossiers extrêmement sensibles comme l'Europe, la stratégie de l'argent propre ou la fiscalité écologique, le gouvernement reporte sans cesse sa décision, faute de se mettre d'accord. Si le collège n’est pas plus performant, c’est aussi un problème de personnalités. Ce ne sont pas les politiciens les plus compétents qui sont élus. Les partis politiques font leurs petits calculs. Elire le plus brillant, c’est donner un avantage électoral aux autres. Et sur le positionnement politique, c’est la même stratégie. Les plus profilés ont du coup très peu de chance de sièger au conseil fédéral, malgré leurs capacités. L’élection du conseil fédéral par le peuple éviterait en grande partie ces tactiques parlementaires. Elle renforcerait aussi la légitimité des sept sages. Et accroîtrait la pression aux résultats: en cas de mauvaise performance, ils risqueraient alors vraiment la sanction démocratique. Vincent Bourquin
Un conseil fédéral en manque de légitimité