La montagne et la neige sont à l'honneur de cette deuxième émission de Paju de la saison avec un premier reportage consacré au guide Edgard Oberson. À 64 ans, il ne semble avoir rien perdu de la passion qui l'anime, celle de la montagne. Le deuxième quant à lui nous perd dans les paysages du Haut-Jura français, où Pierre Daniel a fait le choix d'une vie simple et solitaire, entouré de ses chiens de traîneau. Et c'est Marianne Chapuisat, enseignante et alpiniste qui compte quatre 8000 mètres à son palmarès, qui s'invite cette semaine à La Pacoresse, à Orgevaux.
Une ligne dans la montagne
La vie d'un homme peut être liée à la montagne de manière quasi organique. Pour Edgard Oberson, guide de 64 ans, la passion trace ainsi une ligne, une voie directe dans son existence. L'entourage en souffre parfois, comme Arno, un de ses fils, qui ne sait pas toujours quoi répondre quand les gens demandent des nouvelles de son père. Ensemble, ils vont s'attaquer au Miroir d'Argentine, face splendide qui reflète l'ébauche d'une réconciliation. Reportage d'Alexandre Lachavanne
La vie au présent
Pour Pierre Daniel, la fusion avec la nature n'est pas une formule creuse. Entouré de ses chiens de traîneau, il vit depuis dix ans dans une étonnante cabane construite par ses soins à 1200 mètres d'altitudes dans le Haut-Jura français. Les chiens et la nature lui apportent ce qu'il cherche: une vie au moment présent. Il partage son temps entre ses prestations de musher et la création de sculptures ou de meubles.
Il faut un caractère bien trempé et une belle résistance physique pour vivre depuis plus de 10 ans dans une cabane à 1200 mètres d’altitude. Le matin, la température intérieure est celle de l’extérieure. Comme l’explique Pierre : « en terme d’isolation je vis plus dans une tente que dans une maison » ! Une sacrée tente quand même : 7 mètres de haut, environ 100 m2, sur deux étages sans compter le sous-sol !
Un édifice unique, construit entièrement avec des matériaux de récupération et des arbres morts de la forêt, façonnés grâce son savoir-faire de charpentier professionnel.
Mais Pierre Daniel ne serait pas là sans sa passion pour les chiens de traineaux. Des êtres vivants avec lesquels il noue une relation très profonde et qui lui apportent ce qu’il souhaite le plus, un contact immédiat avec la vie : « Une vie au moment présent »
Que ce soit à travers la forêt, les chiens, son activité de musher, ses créations de meubles ou de sculptures ou élaborés à partir de branches cueillies dans les bois, Pierre Daniel recherche un dialogue intuitif avec le monde. Plus qu’une communication, une communion ! Une sorte de spiritualité profane intuitive en fusion avec la nature. Reportage de Jérôme Porte