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"Porte de sécurité" remontée. Mer d'énormes icebergs

Les icebergs, jolis sur l'image, très dangereux en mer...
Les icebergs, jolis sur l'image, très dangereux en mer...
La neuvième "porte de sécurité" du Vendée Globe a dû être remontée de 300 km. Une "mer d'icebergs", parfois de taille énorme, menace la sécurité des skippers engagés.

Les skippers du Vendée Globe devaient fêter Noël jeudi en
contournant par le nord une zone de plusieurs milliers de
kilomètres carrés jonchée d'icebergs. Ce véritable champ de mines a
été repéré par satellite.



Mercredi matin, les organisateurs ont de nouveau annoncé le
déplacement vers le nord d'environ 300 milles (550 km) d'une "porte
de sécurité", la neuvième, une semaine après avoir déjà remonté la
porte numéro 8, dans le but de contourner les eaux les plus
dangereuses.

Un "glaçon" de la taille de la Corse

Ces glaces, dont une seule pourrait éventrer un bateau,
proviennent de la fonte très lente d'un iceberg géant, grand comme
la Corse (environ 300 km) lorsqu'il s'était détaché de
l'Antarctique il y a six ans. Depuis, le "monstre" s'est coupé en
deux parties qui mesurent encore chacune une soixantaine de
kilomètres, d'où se détachent régulièrement des blocs isolés. Les
plus dangereux sont les plus petits, les "growlers", qui affleurent
à peine au dessus de l'eau et sont quasiment invisibles.

"Quand tu ne sais pas, tu fermes ta g..."

Le Français Jean Le Cam (VM Matériaux), qui a rencontré des
glaces lors du dernier Vendée Globe, a remercié en termes virils
les organisateurs de cette initiative, à l'occasion de la vacation
radio de mercredi: "Quand t'as été dans un champ d'icebergs, en
pleine nuit, à faire une veille permanente et à faire dans ton froc
à chaque minute qui passe, tu sais ce que c'est! Quand tu n'y as
pas été, tu ne sais pas et tu ferme ta g... Heureusement qu'il y a
les portes, sinon on ne serait pas bien"
.

Une sorte de "roulette russe"

Les "portes" du Vendée Globe sont des points de passage
obligatoires, positionnés par GPS et évidemment non matérialisées,
qui empêchent les concurrents de descendre trop loin vers le sud.
"La logique est de remonter vers le nord toute la
trajectoire"
, explique le directeur de la course Denis Horeau,
"pour contourner une zone où le satellite a repéré des
centaines de glaçons à la dérive. C'est très important, parce que
pour les skippers, c'est terrible de naviguer avec cette roulette
russe qui les menace, c'est insupportable sur le plan
nerveux"
.



Tous les navigateurs interrogés, d'ailleurs, se félicitaient de
cette décision de rallonger le parcours: "C'est vraiment une
bonne initiative"
, disait Marc Guillemot (Safran) mercredi à
midi, "je suis complètement adepte de ces nouvelles adaptations
en fonction des glaces repérées, c'est appréciable, pour nous, et
pour la tranquillité de nos familles"
.



agences/dbu

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Vendée Globe, classement (24.12 à 11h00)

1. Michel Desjoyeaux (FRA/Foncia) à 10'875,8

2. Roland Jourdain (FRA/Veolia Environnement) + 61,5

3. Jean Le Cam (FRA/VM Matériaux) 135,2

4. Sébastien Josse (FRA/BT) 139,5

5. Armel Le Cléac'h (FRA/Brit Air) 368,3

Détection des icebergs, une première

Pour la première fois depuis la création du Vendée Globe en 1989, l'organisation dispose cette année de données satellitaires qui permettent non seulement de repérer les icebergs à partir d'une taille de 150 m environ, mais également d'anticiper leur dérive, en fonction des vents, des courants et de l'état de la mer.