Déjà un pied en finale. Pas de Stan en double?

C'est surtout le succès éclair de Stan Wawrinka sur Fabio Fognini 6-2 6-3 6-2 en 1h30' qui surprend. Oui, le Vaudois a réalisé une partie solide. "J'ai fait un bon match... pour une fois", a déclaré le no2 helvétique, en référence à sa prestation en demi-teinte contre le Kazakhstan en quart de finale. Mais il faut bien admettre que Fognini est passé complètement à côté de son match.

Fognini aux abonnés absents

Si l'on excepte un petit coup de mou au 2e set, Stan a dominé avec une facilité déconcertante le 17e mondial. Concentré et très efficace sur son service (16 aces), il a "dégoûté" son adversaire.

Visiblement assez vite résigné, Fognini n'a pas eu une attitude très "pro", ne montrant aucun signe de révolte. On jouait pourtant bien une demi-finale...

Le Napolitain a surtout été méconnaissable sur son engagement. "En fond de court, je me sentais bien. Par contre, mon service n'a pas du tout fonctionné et c'est ce qui a fait la différence aujourd'hui", a-t-il résumé. On ne peut pas lui donner tort, lui qui a commis 8 double fautes et remporté que 67% de points derrière sa première balle.

"Je voulais lui rentrer dedans"

STAN WAWRINKA: "Je suis très content de ma performance. J'ai beaucoup appris de la partie contre le Kazakhstan. Mentalement, j'ai abordé mon match de manière très différente. On a beaucoup parlé avec Severin (ndlr: Luethi) avant cette demi-finale.

J'ai su me montrer très agressif dès le début du match. Je voulais lui rentrer dedans et le mettre sous pression parce qu'il n'aime pas ça.

Si je suis étonné de la performance de Fognini? Non, s'il n'a pas pu mettre son jeu en place, c'est aussi dû à ma tactique. J'avais un niveau de jeu très bon aujourd'hui"

Federer tout en contrôle

Le scénario était écrit. Comme attendu, Roger Federer avait mis la Suisse sur les bons rails en milieu d'après-midi. Le Bâlois a dominé un bon Simone Bolelli (ATP 78) 7-6 6-4 6-4 en 2h19' dans le premier simple de la journée.

Préféré à Andreas Seppi, le no2 italien a totalement justifié la confiance de son capitaine. Il s'est montré agressif et a armé quelques coups droits foudroyants qui ont laissé Federer à plusieurs mètres. Mais cela n'a pas suffi.

C'est bien cela le plus incroyable."RF" a gagné en 3 sets sans avoir eu besoin de sortir le grand jeu. L'homme aux 17 titres du Grand Chelem a su serrer sa garde dans les moments chauds pour conclure sur sa 2e balle de match.

Un premier break très attendu

Le no1 helvétique n'aura connu qu'une seule alerte. Au moment de servir pour le gain de la 2e manche à 5-4, il a dû écarter deux balles de break avant de passer l'épaule sur sa 5e balle de set.

Preuve que rien n'a été facile pour "Rodgeur", il a dû attendre la 59e minute du match avant de se créer une première balle de break. Il n'arrivait pas à la convertir, mais ce fut finalement chose faite à 3-3 dans le 2e set.

Quelque peu emprunté en retour de service, Federer ne s'est pas aventuré plus que nécessaire au filet, remportant 11 points sur 18 montées. Dont cette fantastique "volée lobe" qui provoqua des "ouaaaahh" d'admiration parmi les 18'400 spectateurs de Palexpo.

"Gagner sans perdre son service"

- Roger Federer, vos impressions après ce succès?

ROGER FEDERER: Très heureux de m'être imposé en 3 sets. C'est toujours une grande chose de pouvoir gagner sans perdre son service. Bolelli est un joueur dangereux, il l'a prouvé. Il sert bien et peut être redoutable en coup droit. En indoor, la marge est toujours étroite et j'ai dû attendre un bon moment avait de faire le break.

- Jouer pour la Suisse à domicile en Coupe Davis procurent quelles émotions?

ROGER FEDERER: Vous savez, je représente la Suisse dans tous les tournois que je joue, pas uniquement en Coupe Davis! Il y a forcément un peu de pression et c'est toujours particulier. Ici à Palexpo, on joue devant une foule record pour un match de tennis en Suisse. C'est un honneur pour moi de pouvoir en faire partie. C'est toujours excitant d'évoluer dans une telle atmosphère. L'ambiance est similaire à celle contre le Kazakhstan.

- Dans l'autre demi-finale, la France mène facilement 2-0 contre la République tchèque. Etes-vous surpris?

ROGER FEDERER:

Honnêtement non. La France était favorite dans cette confrontation pour moi. Après que les matches se déroulent en 3 ou 5 sets, cela n'a aucune importance!

Une paire Federer/Chiudinelli... ?

La Suisse a donc la possibilité de valider son ticket pour la finale, samedi après le double, le présumé point fai-ble de cette équipe. La question est évidemment de savoir qui va être aligné par le capitaine Severin Luethi.

Battu lors de ses quatre dernières sorties dans la compétition, le duo Federer/Wawrinka sera-t-il reconduit? Pas forcément à en croire Luethi. "Quand on mène 2-0, cela offre toutes les possibilités. Ce n'est pas le cas à 0-2 ou 1-1". Sous-entendu, à 0-2 ou 1-1, il faut aligner la paire Federer-Wawrinka.

Le capitaine a quand même laissé échapper cet indice. "On va probablement opérer un changement". Donc à priori pas de duo Federer/Wawrinka. Info ou Intox?

... Ou un duo Chiudinelli/Lammer?

La solution Federer/Chiudinelli - finaliste cette année à Halle - pourrait finalement bien être celle choisie par l'équipe de suisse, à moins que...

"Chiudinelli et Lammer peuvent également faire la paire", rappelle malicieusement Luethi pour jeter encore davantage le trouble. Ce duo n'avait-il pas amené le 3e point décisif au 1er tour cette année en Serbie?

Dans l'histoire, la Suisse n'a perdu qu'un seul match après avoir mené 2-0: en 1988 face au Mexique. Pour retrouver trace d'une victoire italienne après un 0-2, il faut remonter en... 1960. On peut prendre les paris: ces deux statistiques seront toujours d'actualité après ce week-end.    

Genève, Stéphane Altyzer

Les plus belles images de la 1ère journée