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Carnet 5: le miracle Alcaraz, les larmes d'Osaka, un tableau dépeuplé...

Ivre de bonheur, Carlos Alcaraz s'est écroulé sur le court. [AP]
Ivre de bonheur, Carlos Alcaraz s'est écroulé sur le court. - [AP]
Né en 2003, Carlos Alcaraz a signé la grosse perf' de ces 16es de finale en battant le No 3 mondial Stefanos Tsitsipas. C'est la sensation de la soirée américaine. Durant laquelle Daniil Medvedev s'est promené et Naomi Osaka est notamment tombée.

TSITSIPAS PRISONNIER D'ALCARAZ... Accablé pour ses "pause-pipi", Stefanos Tsitsipas avait le monde contre lui depuis le début de cet US Open et, hier soir, il avait surtout Carlos Alcaraz face à lui. Et même si l'effronté Espagnol n'a que 18 ans (il est né en 2003, au secours!), ce n'est pas un cadeau que de devoir l'affronter. Malgré ses traits poupins, son manque d'expérience, 4 h de jeu et même une roue de vélo prise dans le 4e set, celui que les Ibères appellent le "nouveau Nadal" s'est battu comme un dingue, affichant une attitude très convaincante, déterminée, assez admirable pour tout dire, afin de croquer le Grec, qu'il a saisi à la gorge dès les premières secondes. Le tout avec la manière (6-3 4-6 7-6 0-6 7-6). Pour son 1er passage par Flushing Meadows, Alcaraz s'évade jusqu'en 8e de finale. Et avec Gojowczyk en face, on peut l'imaginer prendre le quart!

ROULE, JEUNESSE! Carlos Alcaraz devient le plus jeune joueur à battre un membre du Top 3 en Grand Chelem depuis Michael Chang à Roland-Garros en 1989 et le plus jeune joueur à atteindre les 8es d'un tel tournoi depuis Andreï Medvedev à Roland-Garros en 1992.

LA PHRASE... "C'est une défaite amère, surtout après un 4e set incroyable de ma part. J'étais dominateur, très agressif. Il a joué le 5e comme le 1er, avec insouciance. Il s'engageait sur chaque frappe. Je n'ai jamais vu quelqu'un aussi bien jouer un 5e set, honnêtement." Signé Stefanos Tsitsipas, perdant fair-play.

LE GÂCHIS DE HENRI... Bien sûr, d'aucuns vous annonceront fièrement que Henri Laaksonen partira de New York avec près de 200'000 francs de gain dans sa besace, mais même si cet argent constitue pour lui une belle récompense, le Schaffhousois n'aura pas l'honneur de goûter à son 1er 8e de finale en Grand Chelem, aux émotions qui accompagnent un tel moment et qui font en réalité tout le sel de son métier. Tout cela lui passe donc sous le nez, car il a manqué le coche, peut-être l'occas' du siècle, contre un autre qualifié, Peter Gojowczyk (6-3 3-6 1-6 4-6). Après une manche initiale rondement menée, "Riton" a craqué face à l'expérience et à la justesse de l'Allemand, ancien membre du Top-40 ATP. Laaksonen pourra s'en vouloir de ne pas avoir su se montrer entreprenant, voire audacieux. Il y avait sans doute mieux à faire après ses 2 excellents premiers tours.

TABLEAU DÉPEUPLÉ... La stat livrée par l'ATP est claire: il n'y avait, en 16es de finale, que 15 têtes de série encore en lice, soit 47%. Le total le plus faible depuis 2001. C'est Novak Djokovic qui rigole.

MEDVEDEV SE PROMÈNE... Aucun problème jusqu'à présent pour Daniil Medvedev dans ce tournoi. Finaliste de l'US Open 2019 et de l'Open d'Australie cette année, le Russe passe les tours comme on va acheter son pain. Hier, c'est Pablo Andujar qui a sèchement croisé son tennis (6-0 6-4 6-3). Auparavant, Medvedev avait remporté ses 2 premiers matches 6-4 6-3 6-1 et 6-4 6-1 6-2. Sur des rails...

FAA TIENT LE RYTHME... Gros duel également entre Félix Auger-Aliassime et Roberto Bautista Agut. Le Canadien a encore prouvé qu'il sait aussi tenir la cadence en Grand Chelem, ce qu'il fait de mieux en mieux depuis 1 année. Même si l'Espagnol est revenu à 2 manches partout, "FAA" a su forcer le talent pour aller chercher un 8e de finale (6-3, 6-4, 4-6, 3-6, 6-3), son 2e de rang à New York. Et ce apparemment pour le plus grand plaisir du public local...

DEUX BELLES EMPOIGNADES... Hier, alors que la fin de journée pointait son nez sur la Suisse, l'US Open s'est mis en route avec deux superbes empoignades dans le tableau féminin: d'un côté, Simona Halep-Elena Rybakina. De l'autre, Garbine Muguruza-Victoria Azarenka. Les deux affiches ont tenu toutes leurs promesses et si la Roumaine et l'Espagnole sont passées (7-6 4-6 6-3 pour l'une, 6-4 3-6 6-2 pour l'autre), elles ont été ô combien malmenées dans des rencontres de très belle qualité. Ce tennis-là est plaisant, qu'on se le dise (et les détracteurs du sport féminin aussi)!

OSAKA SORTIE EN LARMES... On vous parlait l'autre jour de la pépite Leylah Fernandez. Eh bien, la jeune Canadienne a confirmé de la plus belle des manières en sortant Naomi Osaka (5-7 7-6 6-4), faisant étalage de toute sa justesse technique et de son immense potentiel. L'ancienne No 1 WTA, tenante du titre, n'a pas goûté à cette démonstration. Elle a quitté Flushing Meadows en larmes, accablée par les interrogations. Toujours anxieuse, incapable de dire quand est-ce qu'elle rejouera au tennis, la Japonaise a lâché: "Mes sentiments sont durs à exprimer. En gros, j'en suis à un point où je me demande ce que je vais faire. Et je ne sais pas quand je jouerai mon prochain match... Je vais faire un break..."

SVITOLINA, C'EST PROPRE EN ORDRE... Toujours aucun set perdu pour Elina Svitolina, qui a dominé Daria Kasatkina hier (6-4 6-2). Titrée à Chicago la semaine passée, l'Ukrainienne déroule son meilleur tennis en ce moment. Mais on ne va pas écrire que c'est peut-être son tournoi, car à chaque fois qu'on l'a fait, elle a perdu ensuite. Et comme Simona Halep se dresse sur son chemin...

SANTA BARBORA... Sur le papier, Barbora Krejcikova n'avait pas le 16e de finale le plus dur de sa carrière face à la "lucky-loser" russe Kamila Rakhimova (tout juste 20 ans), mais la Tchèque a eu le mérite de livrer une partie quasi parfaite pour écarter le danger en 2 petites manches (6-4 6-2). Rarement performante en Grand Chelem en simple avant son triomphe lors du dernier Roland-Garros, Krejcikova confirme qu'elle est devenue une autre joueuse. Prochain tour dimanche contre uen certaine Garbine Muguruza.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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