Publié

A New York, Novak Djokovic seul face à la très grande histoire. Et Belinda Bencic devant un merveilleux défi

Un mois après son échec olympique, Novak Djokovic a les crocs. Il peut renforcer encore sa légende. [AP - RUNGROJ YONGRIT]
Un mois après son échec olympique, Novak Djokovic a les crocs. Il peut renforcer encore sa légende. - [AP - RUNGROJ YONGRIT]
L'US Open débute ce lundi et si le contexte actuel, avec la crise et l'absence notamment de Roger Federer, semble avoir un peu tempéré les attentes - du moins par ici - il n'en demeure pas moins que cette édition 2021 risque d'être gravée pour toujours dans l'histoire.

Il suffit en effet de (se) rappeler que Novak Djokovic peut réaliser le Grand Chelem, l'immense et incroyable Grand Chelem, qui plus est en battant le record de titre majeurs en passant (21), pour comprendre ce qui pourrait secouer "Big Apple". Mais l'intérêt du tournoi ne réside pas uniquement entre les mains de l'impitoyable Serbe.

L'HOMME A ABATTRE… Bien sûr, Novak Djokovic est l'homme à battre, à abattre même. Celui (s'il existe…) qui s'offrira(it) son scalp écrira(it) en effet l'histoire, peu importe ce qui se passe(rait) ensuite. Car il priverait au passage le no1 mondial du Graal absolu. Mais notre petit doigt nous dit que "Nole" sera injouable à Flushing Meadows. Parce qu'il ne vit que pour ça. Que pour les grandes victoires. Que pour les records. Et parce que son affront olympique l'a rendu encore plus dangereux que jamais. D'ailleurs, à la question d'évaluer, sur une échelle de 1 à 10, à quel point il est convaincu de réussir dans son entreprise, Djokovic a répondu: "11… Euh non, pardon, 21…" Ça craint pour les autres.

UNE PREMIÈRE POUR LA "NEXT GEN"? Les autres? Eh bien on veut parler de cette fameuse "Next Gen", qui fait beaucoup parler d’elle mais qui ne gagne rien - au rayon Grand Chelem, s’entend. Douze mois après le triomphe new-yorkais de Dominic Thiem, qui n'est pas membre de ce groupe-là, on ne serait pas contre l'idée qu'un néophyte vienne poser sa griffe sur un tournoi majeur.

ZVEREV EN MENEUR DE CE GROUPE? Pour ce qu'il montre depuis quelque temps déjà, Alexander Zverev, finaliste l’an dernier après être passé à 2 points du titre, semble le mieux armé pour enquiquiner Djokovic. Champion olympique et lauréat à Cincinnati, l'Allemand a des arguments que d'autres n'ont pas. Deux bémols toutefois: primo, il peine à convertir les essais quand on l'attend. Deuxio, ses démêlés judiciaires, qu'un pseudo-journaliste a cru bon de lui rappeler l'autre jour, continuent de polluer son esprit. Reste qu'il faudra compter sur Zverev. Tout comme sur Daniil Medvedev et Stefanos Tsitsipas, lesquels "tournent autour" depuis quelque temps maintenant.

BARTY FAIT DE LA RÉSISTANCE… Comme à chaque tournoi du Grand Chelem, on se dit qu'au moins 15 à 20 joueuses peuvent prétendre fondre sur le titre. Cela confère pas mal de piquant au tableau féminin. Mais, pour être mentalement très solide et pour avoir encore élargi sa palette, Ashleigh Barty semble avoir une longueur d’avance sur l'adversité. A Wimbledon, trois semaines après avoir été contrainte de quitter Roland-Garros sur une blessure, l'Australienne n’a pas craqué. Sur le gazon britannique, elle s’était comportée en patronne. Peut-elle faire de même à New York? Il n’est pas interdit de le penser. Si on devait mettre une piécette…

Belinda Bencic, sacrée championne olympique cet été. [Keystone - Laurent Gillieron]

ET BELINDA, ALORS? Forcément, les yeux de la Suisse se tournent vers Belinda Bencic. Encore plus maintenant que ni Roger Federer ni Stan Wawrinka ne se trouvent dans le tableau. Mais ce ne sont pas les absences des 2 hommes qui ont mis la Saint-Galloise en pleine lumière. Elle s'est elle-même parfaitement débrouillée pour le faire, en se montrant exemplaire à Tokyo, où elle est allée chercher un inoubliable titre olympique. Tiens, et si sur la lancée de son expédition nipponne, "Beli" s’offrait un autre beau "road trip", américain cette fois-ci, comme en 2019 lorsqu'elle avait rallié le dernier carré (défaite contre la future lauréate Bianca Andreescu)? On aimerait tous pouvoir répondre par l'affirmative à cette interrogation. Réponse concrète dans une quinzaine de jours…

QU'ATTENDRE D'OSAKA? Naomi Osaka aurait pu être présentée comme une favorite de ce tournoi en temps normal. Sauf que la Japonaise, qui a un titre à défendre à Flushing, est au plus mal psychologiquement parlant et se retrouve avec les nerfs en pelote. On est ainsi en droit de douter de sa capacité à rallier la 2e semaine. Aussi car à tous ses problèmes personnels s'ajoutent une forme chancelante et un manque de compétition flagrant. "J'espère que ça va bien se passer", se contente-t-elle de murmurer, pas vraiment en confiance.

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

Publié