Publié

Jour 11, le retournement de Vika, les tracas de Serena, la grosse affiche du mois et Roger "chocolat"...

Victoria Azarenka, superbe finaliste de cet US Open 2020. [AFP - MATTHEW STOCKMAN]
Victoria Azarenka, superbe finaliste de cet US Open 2020. - [AFP - MATTHEW STOCKMAN]
Victoria Azarenka qui culbute une Serena Williams qui s'encouble encore en Grand Chelem, Naomi Osaka qui retrouve la finale, des demies masculines qui sentent le soufre et un Roger Federer qui se retrouve "chocolat. Cette semaine "américaine" garde des moments forts.

L’INFO DU JOUR: elles auraient dû se frotter l’une à l’autre voici deux semaines en finale de Cincinnati. Mais alors que Victoria Azarenka était prête au combat, Naomi Osaka avait subitement dû "mettre la flèche" quelques heures avant le rendez-vous. Touchée aux ischio-jambiers et désireuse de se ménager justement pour pouvoir attaquer l’US Open dans les meilleures dispositions, la Japonaise avait laissé son aînée gagner le titre dans un stade vide et sans même avoir à jouer. Mais voilà que les deux femmes ont à nouveau rendez-vous, ce samedi, en finale de l’US Open. Dans une arène vide, toujours. Mais pour jouer. Car sauf catastrophe, aucune d'entre elles refusera d’honorer le rencard, cette fois.

OSAKA, STAR DE VARIÉTÉ: Naomi Osaka s’est donc sortie du piège Jennifer Brady (7-6 3-6 6-3). Et c’est en bonne partie grâce à la variété de ses coups que la lauréate de l’édition 2018 a pu faire plier la révélation de ce tournoi. Mais aussi en s’appuyant sur son expérience. Mentalement solide, la Japonaise a été à la fois la plus intelligente et la plus efficace sur les points importants. Telle est la différence entre une joueuse déjà estampillée championne et une autre qui aspire à le devenir. "Jennifer a été très forte et je n’avais pas d’autre choix que de jouer mon maximum", a toutefois souligné Osaka, qui pourrait samedi remporter son 3e titre en Grand Chelem.

VIKA, OH LA LA! superbe Victoria Azarenka! Même si elle s’incline samedi soir en finale, il faudra louer le parcours et surtout les ressources mentales extraordinaires de la Biélorusse, qui a fait exploser Serena Williams (1-6 6-3 6-3) alors même que celle-ci semblait partie pour la gober tout cru! Imaginez donc qu’au cours de la 1re manche, Vika était totalement à la rue, dépassée par la rage et la puissance de l’Américaine, soufflée par l’ouragan Serena, visiblement en mission dans sa quête d’un 24e titre majeur. Les chances d’Azarenka à ce moment-là? Nulles, ou presque, encore plus en sachant qu’elle avait déjà rompu à 18 reprises (dont 10 fois sur 10 tentatives en GC) face à la Williams No 2. Mais c’est justement là que la brave Vika est allée chercher au plus profond d’elle-même les ressources pour retourner la partie et dans la foulée culbuter SW. Dans une démonstration de colère, d’intelligence, de justesse tactique et de puissance. Encore une fois! Bref, le genre de performance qui aurait mérité de se voir réalisée dans un stade plein. Waouh!

LA QUESTION SERENA: certes, Victoria Azarenka a livré deux derniers sets remarquables. Certes, Serena Williams est (très) souvent présente dans les derniers hectomètres des tournois du Grand Chelem, mais non elle ne parvient plus à convertir l’essai. "J'ai fait ce que je pouvais, a-t-elle dit après sa défaite. J'ai commencé fort, mais Victoria a continué à se battre et j'ai fini par lever le pied." Est-ce dû à un blocage psychologique qui lui fait perdre tous ses moyens dans les ultimes mètres de sa quête d’une 24e couronne qui lui permettrait d’égaler Margaret Court? La question mérite clairement d’être posée. Mais elle n’est pas "vite répondue" (oui, quelle honte d’utiliser cette expression!).

Serena Williams, encore battue dans les derniers tournants d'un "majeur". [AFP - Matthew Stockman]
Serena Williams, encore battue dans les derniers tournants d'un "majeur". [AFP - Matthew Stockman]

L’AFFICHE DU JOUR: on l’a déjà écrit, mais on le réécrit volontiers: la demi-finale entre Daniil Medvedev et Dominic Thiem est l’affiche de ce vendredi, peut-être même celle de cette édition 2020. Entre ces deux cogneurs qui ont déjà disputé des finales de Grand Chelem (1 pour le Russe, 3 pour l’Autrichien), il devrait y avoir du spectacle et le duel risque fort de tourner en une énorme empoignade. C’est en tout cas tout ce que l’on espère. Serrée, la rencontre devrait l’être, entre deux hommes qui peuvent écrire la plus belle page de leur carrière cette semaine. Alors qu’ils se sont déjà rencontrés à trois reprises, Thiem mène 2-1 dans leur face-à-face. Mais la dernière fois qu’ils ont croisé le fer tous les deux, c’est bien Medvedev qui avait administré une "secouée" à son aîné: 6-3 6-1, à Montréal l’an passé.

ZVEREV A L’AVANTAGE: même sans consulter les statistiques, Alexander Zverev semble partir favori pour sa demi-finale de ce vendredi soir contre Pablo Carreno Busta. Et si l’on se penche sur leur histoire commune, on s’aperçoit que l’Allemand a remporté leur seul et unique face-à-face. C’était en 2018, en demie du tournoi de Miami (7-6 6-2), épreuve où "Sascha" ensuite incliné en finale. Mauvais présage?

LA PHRASE: "Ce gars ne serait même pas dans le Top-50 s’il n’y avait pas la terre battue". Le commentaire posté il y a quelque temps sur Twitter par Nick Kyrgios, qui évoquait alors Pablo Carreno Busta, est à ressortir des tiroirs.

RIEN A VOIR…: ...mais Roger Federer a opéré un léger retour dans l’actualité, en inaugurant jeudi le nouveau musée du chocolat de Lindt (l’un de ses sponsors). Le Bâlois, que l’on n’a plus vu en compétition officielle depuis l’Open d’Australie, a assuré qu’il avait enfin repris le chemin de l’entraînement après les deux interventions chirurgicales qu’il a dû subir au genou ce printemps. Le mythe, désormais âgé de 39 ans, a assuré, au Tages-Anzeiger, qu’il se préparait au mieux dans l’optique d’être au top de sa forme pour l’Open d’Australie 2021. Si celui-ci a lieu…

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

A lire également:

Jour 1, une bulle qui éclate, une joueuse lessivée et des paroles pour Paire

Jour 2, un faux Roger Federer, le combat d'une championne et le retour d'un patron

Jour 3, l'imbroglio Paire, le dérapage de Kiki et le raté de Pliskova

Jour 4, la fusée FAA, la résurrection bulgare et un nouvel Agassi

Jour 5, tournoi qui part en vrille, empoignade d'anthologie et patron en promenade

Jour 6, les mamans sont les plus fortes, la poignée de main qui choque et Djoko seul au monde

Jour 7, une disqualification logique, une énorme pression et deux reines débordées

Jour 8, fessée russe, nerfs d'acier, relève belge et menaces hallucinantes

Jour 9, Zverev qui "clashe" l'ex-coach d'Agassi, l'incroyable Brady, le retour de Carreno et les maux de Djoko

Jour 10, empoignade de géantes, sérénité autrichienne et finale avant la lettre

Publié