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Jour 12: un Suisse au sommet, Dominic face au défi ultime et un chanteur inattendu

Dominic Thiem s'appuie sur l'épaule d'Alexander Zverev. Belle accolade entre deux jolis joueurs. [AP - Andy Brownbill]
Dominic Thiem s'appuie sur l'épaule d'Alexander Zverev. Belle accolade entre deux jolis joueurs. - [AP - Andy Brownbill]
Dominic Thiem qui se qualifie pour une 3e finale du Grand Chelem, un commentateur qui pousse la chansonnette et un junior suisse qui flambe; résumé d'une 12e journée encore une fois un peu "fofolle".

COMME DANS UN «DREAM», THIEM: «Cette qualification pour la finale de cet Open d’Australie rend mon début de saison extraordinaire». Dominic Thiem ne s’y trompe pas: son entame d’exercice est exceptionnelle et même si sa demi-finale contre Alexander Zverev a été assez illisible par moments en dépit de quelques superbes échanges (victoire 3-6 6-4 7-6 7-6), il aura l’honneur de disputer dimanche sa 3e finale du Grand Chelem, la 1re à Melbourne. Il est en plein rêve, l’Autrichien. Mais attention à ce que cela ne tourne pas au cauchemar sachant que se dresse devant lui un certain Novak Djokovic, imbattable en Australie.

PAS DE CHANCE, TOUT DE MÊME: Dominic Thiem est un sacré beau joueur, qui a déjà une très belle carrière derrière lui (et sans doute devant aussi), mais on ne peut s'empêcher de le plaindre. Et pour cause, il se qualifie en 2018 pour sa 1re finale de Grand Chelem et tombe sur Rafael Nadal à Roland-Garros. Rebelote l'année d'après pour sa 2e finale. Et voilà que pour sa 3e finale, il "attrape" Novak Djokovic à l'Open d'Australie. Soit les endroits où l'Espagnol et le Serbe sont tout bonnement injouables. "Ce sont des défis ultimes", constate, sans mauvais jeu de mots, l'Autrichien, conscient de l'ampleur de la tâche qui l'attend dimanche. Comme dirait Jean-Claude Dusse, "bonne chance, surtout!"

ZVEREV PAR LA GRANDE PORTE: bien que l’on ait eu le sentiment que Dominic Thiem était réellement prenable ce vendredi, Alexander Zverev peut quitter Melbourne la tête haute. D’une part car il a signé ce qui reste jusqu’ici sa meilleure performance dans un tournoi du Grand Chelem et d’autre part car il a démontré avoir les épaules pour enfin faire le grand bond en avant. La qualité de sa mise en jeu en quarts de finale et dans le début de cette demie a été impressionnante. Sa détermination confirme, aussi, que «Sascha» est un joueur de caractère. Et il en faut pour percer le mur du «Big Three».

LA PHRASE DU JOUR: «Il ne va pas falloir attendre longtemps avant qu’Alexander atteigne une finale de Grand Chelem». L’annonce est de Dominic Thiem. L’Allemand la cherchera à Roland-Garros, où il semble avoir davantage de possibilités qu’à Wimbledon. Mais effectuer le dernier «pas» ne sera tout de même pas chose aisée.

LE POINT DU JOUR, SI CE N’EST DU TOURNOI: vous le trouvez ci-dessous et on vous laisse savourer...

LA STAT: depuis 2010, huit joueuses de moins de 22 ans ont atteint une finale du Grand Chelem. Depuis la même date, aucun joueur de moins de 22 ans ne l’a fait! Sofia Kenin, 21 ans, parviendra-t-elle carrément à aller chercher le trophée samedi contre Garbine Muguruza (à suivre sur RTS2 à 9 h 30)?

LA VOIX DU JOUR: incontestablement, celle de notre collègue et ami Pascal Droz qui, lors d’une longue pause due à l’extinction d’un projecteur sur la Rod-Laver Arena, a eu l’occasion de faire entendre ses talents de chanteur sur «Stayin’Alive» des Bee Gees. Preuve que sa voix, elle, n’a pas connu d’extinction. Espérons juste qu'il puisse répondre par la négative aux recruteurs de "The Voice". On vous laisse écouter, c’est cadeau. Et c’est collector.

LA SUISSE AU SOMMET, OU PRESQUE: on se console comme on peut. Alors soulignons qu’un Suisse, Leandro Riedi, 18 ans, et qui s’était entraîné en début d’année avec Roger Federer à Dubaï, a remporté l’Open d’Australie. Certes en juniors. Certes en double. Mais cela "fait du bien par où ça passe". Le Zurichois et son camarade Nicholas Ionel (Roumanie) ont remporté leur finale 6-7 7-5 10/4 contre la paire Lorens (Pologne)/Ozolins (Lettonie). A noter que jusqu’ici deux seuls garçons représentants de Swiss Tennis s’étaient imposés dans une telle épreuve: Federer (avec Christophe Rochus) en 1998 à Wimbledon et Stéphane Bohli (avec Tomas Berdych) en 2001 à l’US Open. Chez les filles, Joana Manta, la sœur de Lorenzo, avait triomphé à Melbourne en 1993.

C’EST PAS VRAIMENT REPARTI, MAIS…: non, en simple, ce n’est toujours pas reparti pour Kiki, mais Miss Mladenovic – puisque c’est d’elle dont il s’agit – continue de gagner en double. C’est toujours ça de pris, direz-vous. La Française a donc remporté le tournoi de double en compagnie de sa partenaire habituelle Timea Babos. Mladenovic et la Hongroise ont détruit la paire Hsieh/Strycova 6-2 6-1. Sans perdre le moindre set au fil du tournoi. Il s’agit du 4e titre en double dames pour la lauréate de la Fed Cup, le 3e en compagnie de Babos.

LA FRANCE SACREE: comme athlète français, il n’y aura pas que Kristina Mladenovic qui ramènera la «Coupe à la maison». Un junior «bleu» sera ainsi sacré demain sur les courts australiens, la finale du tableau opposant Harold Mayot à Arthur Cazaux. En 2004 déjà, deux Français s’étaient affrontés au dernier «round» du tournoi: Gaël Monfils contre Josselin Ouanna. Le premier cité s’était imposé avant d’enchaîner par des succès à Roland-Garros et Wimbledon. Monstrueux. Notons au passage qu’en 2002 et 2006, nos voisins avaient déjà triomphé chez les jeunes à Melbourne, mais ni Clément Morel ni Alexandre Sidorenko n’ont confirmé à l’étage supérieur.

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

Retrouvez les anciens "épisodes":

Jour 1: la promenade de Federer, le mal-être de la Next Gen et la frayeur de Barty

Jour 2: la main blessée de Fognini, l'humour de Nadal et le courage d'Ostapenko

Jour 3: nouvelle démonstration de "Fed", "mamie" qui fait de la résistance et cocktails pour oublier

Jour 4: Stan le survivant, Nadal le gentleman et l'imitation de Kyrgios

Jour 5: l'alerte de Federer, les mimiques de Mirka, un Marin qui chante et une Williams qui s'ensable

Jour 6: Kyrgios en mission, Wawrinka en coup de vent, Bencic balayée

Jour 7: les petits soucis de Federer, la folie Barty et l'empoignade Kyrgios-Nadal

Jour 8: l'envolée de Wawrinka, le soulagement de Nadal et le réveil de Zverev

Jour 9: la résurrection de Federer, les gros yeux de l'arbitre et les louanges pour Stan

Jour 10: un Thiem juste royal, une panne sèche pour Wawrinka et un savon pour Halep

Jour 11: la glissade de Federer, l'enthousiasme de Kenin et un pronostic incertain

Arnaud Cerutti, @arnaud_cerutti

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