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La grande famille du ski compte aussi la famille Gisin

Marc [PETER KLAUNZER]
Marc Gisin, un géant de près de 2m, est prêt à faire parler de lui. - [PETER KLAUNZER]
Le sport est parfois une affaire de famille. On connaît les pères entraîneurs, les frères managers ou les femmes attachées de presse. Parfois toutefois, les frères et soeurs sont tous des athlètes de haut niveau. C'est le cas dans la famille Gisin.

Dans l'histoire du sport, plusieurs exemples de fratrie de champions sont connus. En foot, il y a les frères néerlandais de Boer ou en tennis, on connaît les frères américains Bryan. Côté suisse, les frères Gier sont devenus champions olympiques en aviron, les frères Laciga ont été des pionniers du beachvolley et les frères Schoch ont fêté un doublé en snowboard aux JO de Vancouver.

En ski alpin, les exemples sont encore plus nombreux. Et pas besoin de remonter très loin dans le temps. Dans le milieu des années septante, Hanni Wenzel et son frère Andreas ont tous deux enlevé le général de la Coupe du monde. Janica et Ivica Kostelic ont également réussi pareil exploit, mais ils sont aussi devenus les premiers

Kostelic [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Kostelic [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

membres d'une même famille à s'imposer un même jour, le 4 janvier 2003, chacun en slalom.

En 1984, à Sarajevo, les frères américains Phil et Steve Mahre ont, eux, fêté un doublé dans le slalom olympique. Côté suisse, Heini Hemmi avait enlevé le géant de Coupe du monde d'Ebnat Kappel devant son frère Christian.

Si les exemples de multiples "success stories" existent, d'autres athlètes restent dans l'ombre d'un frère ou d'une soeur plus brillant. Actuellement, Bernadette Schild apparaît bien pâle face à sa soeur Marlies ou Susanne Riesch ne soutient pas la comparaison avec Maria Höfl-Riesch. Beaucoup d'athlètes sont toujours restés "le frère ou la soeur de...".

Côté suisse, on peut suivre ces saisons les performances de la fratrie Gisin. Dominique, la soeur aînée actuellement blessée, a déjà fêté deux succès en Coupe du monde et fait partie des meilleures spécialistes du monde dans les épreuves de vitesse. Marc (23 ans) débute pour sa part en Coupe du monde, en tant que... frère de Dominique.  "Ca ne me gêne pas que l'on me parle toujours de ma soeur, je suis très fier d'elle et de ce qu'elle réussit en Coupe du monde. C'est un exemple pour moi. Je ne peux qu'apprendre d'elle",  indique Marc Gisin.

Dominique [KEYSTONE - Jeff McIntosh]
Dominique [KEYSTONE - Jeff McIntosh]

Mais pourquoi y a-t-il tant de frères et soeurs dans le ski? Marc Gisin a son explication. "Le ski est d'abord un loisir pratiqué en famille, plutôt qu'un sport que chacun choisit séparément. Chez nous, nous nous sommes retrouvés très jeunes sur les skis. Ensuite, en skiant ensemble, on se tire les uns les autres. C'est génial de pouvoir vivre ça ensemble. Et il y a encore une petite soeur!"  

Derrière les exploits de Didier Cuche et Beat Feuz, Marc Gisin trace son chemin dans la discrétion. Jusqu'ici, il a plutôt fait le "buzz" sur le net en se retrouvant nez à nez avec un cerf lors d'un entraînement de géant au Canada.

Il faut dire que l'Obwaldien, contrairement à Daniel Albrecht, Marc Berthod ou Beat Feuz, bardés de titres mondiaux chez les juniors, n'avait guère brillé dans les compétitions pour jeunes. Il n'était donc pas attendu comme le loup blanc par les suiveurs du Cirque Blanc.

C'est lors de la saison 2008/2009, que cet athlète au physique atypique dans le monde du ski (1m97/106 kg) s'est révélé comme un véritable espoir en remportant notamment une descente de Coupe d'Europe à... Crans-Montana. "C'est vrai que j'ai de bons souvenirs dans cette station. J'y ai signé mon premier succès en Coupe d'Europe", explique Gisin.

Gisin [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
Gisin [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]

Début 2010, l'Obwalden a inscrit ses premiers points en Coupe du monde en terminant 20e de la descente de Lake Louise. Depuis, il n'a cessé de se classer régulièrement dans le top-30 et même dans le top-15. Cette année à Wengen, il a failli créer la surprise en devançant le futur vainqueur Beat Feuz à l'intermédiaire avant de concéder du temps après un numéro d'équilibriste dans le "Kernen S" (finalement 11e). "Je suis jusqu'ici satisfait de ma saison en descente. Je suis régulier autour de la 15e place. Ici ou là, j'aurais toutefois pu réussir un peu mieux. En super-G, j'aimerais parvenir à entrer dans les trente".

A Crans-Montana, défavorisé par des dossards très élevés (67/65), Marc Gisin n'a pas réussi à inscrire des points dans les deux super-G (33e et éliminé). Il doit de surcroît mettre un terme à sa saison en raison d'une blessure au genou gauche. Mais s'il se remet rapidement et qu'il continue sa progression, c'est sûr que d'ici peu, il deviendra "Marc", avant d'être le frère de Dominique. "C'est un objectif qui n'est pas seulement dans mes cordes, mais aussi dans celles des commentateurs",  a conclu en riant ... le frère de Dominique.

Crans-Montana, Aline Gagnebin

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