Cologna largué sur le 30km poursuite

Joel Bieri rejoint la Suisse

Joel Bieri rejoint l'équipe de Suisse de combiné nordique. Le
Bernois de 19 ans a gagné sa place en vue du concours par équipes
de jeudi lors d'une sélection interne face à Michael Hollenstein.
Par ailleurs, Tim Hug s'est vu administrer des antidouleurs en
raison d'une inflammation d'une dent de sagesse.

Considérés comme les deux grands espoirs du fond, Petter Northug
et Dario Cologna ont connu un destin diamétralement opposés dans la
poursuite 30 km des Mondiaux de Liberec. Tandis que le Norvégien
fêtait son premier grand succès, le Grison échouait au 41e rang,
trahi par son matériel. Il est resté scotché.



«La forme est là, mais je n'avais aucune chance avec ces skis.
C'est décevant», a dit le Davosien, extrêmement frustré.
Parfaitemement dans le coup après les 15km de classique (5e à 1"3),
Cologna a perdu des places au fil des kilomètres dans les 15km
suivants en skating. A chaque descente, il perdait pied et se
voyait reléguer plus loin dans le peloton, au même titre que son
coéquipier Toni Livers (38e).

Mauvais choix matériel

De fait, les cinq préposés de Swiss-Ski à la préparation du
matériel se sont complètement fourvoyés. «C'est une
catastrophe. Il y avait vraiment une chance de faire une médaille,
mais tout est allé de travers car nous avions vraiment les mauvais
skis. D'ailleurs, Toni (Livers) et Remo (Fischer,
48e) ont eu les mêmes problèmes», a expliqué l'entraîneur
en chef des Suisses Markus Cramer.



Concrètement, c'est le choix de la structure du ski, soit les
microsillons de la semelle, qui est en cause surtout, et aussi le
fart. Si le choix concernant les skis du classique s'est avéré
judicieux, celui des lattes de skating fut fatal. «C'est
toujours une loterie, un coup de poker. Il y a tellement d'éléments
qui entrent en jeu, comme le fart, la structure, la dureté du ski,
le ponçage, que c'en est compliqué», a expliqué Adriano
Iseppi, le chef du fond helvétique.



Ses athlètes ont fait des tests jusqu'à quelques minutes avant le
départ, et le fartage avait commencé trois heures plus tôt. Le team
était parfaitement au courant des conditions problématiques (chutes
de neige, fort taux d'humidité), mais a mal géré la situation.
«Nous gagnons en équipe, nous perdons en équipe», a lancé
Markus Cramer.

Rendez-vous mardi

Selon lui, «la forme de Cologna n'est pas du tout en
cause». Elle est excellente. Au point qu'il peut parfaitement
viser une médaille dans le sprint de mardi, dit-il. De même, le
fait d'avoir disputé le 15 km classique à fond vendredi (6e) n'est
absolument pas remis en cause. L'entourage des Suisses relève que
les Allemands n'ont eux non plus pas eu la moindre chance, pour les
mêmes raisons (le tenant du titre Axel Teichmann, comme scotché
dans le dernier tour, était très remonté contre ses servicemen).
Les Suédois avaient également échoué pour des problèmes similaires
dans le 15 km.



De fait, Cologna a subi là sa première grande désillusion. Leader
de la Coupe du monde pour sa deuxième saison dans le circuit,
vainqueur du Tour de Ski cet hiver et présenté déjà comme l'égal au
moins des plus grands fondeurs suisses de l'histoire, le jeune
Grison a fait connaissance avec les aléas de son sport.

Northug comme un grand

A vingt-trois
ans, le même âge que Cologna, Peter Northug remporté magistralement
son premier titre mondial individuel en élite, lui qui avait été
cinq fois champion du monde juniors.



Dauphin de Cologna au Tour de Ski mais vainqueur de la poursuite
30 km de Coupe du monde de La Clusaz début décembre, devant...
Cologna, celui qui est présenté comme le successeur possible du
légendaire Björn Dählie en Norvège a distancé dans les derniers
hectomètres ses trois derniers rivaux, le Suédois Anders
Soedergren, 2e à 3"1, l'Italien Giorgio Di Centa, 3e à 11"9, et le
Russe Alexander Legkov, 4e mais stoppé par une chute. «J'ai vu
que les autres étaient fatigués dans la dernière montée. J'avais
décidé de finir très fort. L'or, c'est fantastique», s'est
exclamé Northug.



si/rou