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Fanny Smith veut effacer le souvenir de Sotchi

Fanny Smith est prête pour signer un exploit. [Gian Ehrenzeller]
Fanny Smith est prête pour signer un exploit. - [Gian Ehrenzeller]
Il y a parfois des images dures à effacer. Des déceptions difficiles à oublier. Des larmes difficiles à sécher. A Sotchi en 2014, Fanny Smith visait l’or olympique. Mais ce jour-là, rien ne s’est passé comme prévu.

"Le matin même de la course, je tombe à l’entraînement, rien de grave heureusement mais je me râpe tout le menton. Et en demi-finale, je fais une erreur alors que je mène la course. Je me coupe le pouce sans m’en rendre compte. J’avais la main en lambeau. Je me suis fait un pansement pour prendre le départ de la petite finale même psychologiquement je n’étais plus dans le coup. Sur le moment, la blessure était plus mentale que physique. J’étais déjà brisée mentalement et je saignais beaucoup. (ndlr : Smith s’est classée finalement 8e)".

J'apprends à être dans le bon équilibre

Fanny Smith

Quatre ans plus tard, la Villardoue a tiré des leçons de sa mésaventure.  "Cela a été un gros coup sur la tête mais je pense que ce fut un apprentissage pas seulement en vue des Jeux mais pour toutes mes courses. Je suis une personne qui veut toujours donner son maximum et parfois aller au-delà. C’est toujours le problème de trouver le bon équilibre entre en faire trop ou pas assez. A Sotchi, c’était trop facile et je sentais le besoin de me mettre en danger. J’ai passé de l’autre côté ce qui m’a poussé à l’erreur. Depuis, j’apprends à être dans le bon équilibre".

Cet équilibre, c’est au sein de Swiss-Ski qu’elle le travaille désormais, depuis qu’elle s’est séparée de son entraineur de toujours Guillaume Nantermod en fin de saison dernière. "Pour moi c’est quelque chose de complètement nouveau. J’ai passée neuf ans au sein d’une structure prive où j’étais un peu ma propre cheffe. Avec Swiss-Ski on doit apprendre à travailler ensemble et à se connaître. J’ai huit ans d’expérience sur le circuit donc je sais ce dont j’ai besoin mais j’attends aussi qu’ils m’apportent leur expérience".

Je ne vais pas là-bas pour la médaille en chocolat

Fanny Smith

Avec en point de mire les Jeux olympiques en Corée du Sud, où la Vaudoise visera l’or. "On ne va pas là-bas pour la médaille en chocolat (rires). Tout athlète a les mêmes objectifs. J’y vais pour briller en sachant que c’est une course d’un jour. Il faut avoir en tête que tout peut ne pas tourner comme on l’a souhaité".

Philosophe, plus mature aussi, à 24 ans Fanny Smith a déjà un palmarès riche d’un titre mondial décroché en 2011 à 20 ans et d’un titre de vice-championne du monde acquis l’année dernière après une saison difficile. "C’était la cerise sur la gâteau, je revenais d’une blessure (ndlr : fracture de la clavicule en décembre 2015), et durant la saison j’ai connu des hauts et des bas. Pour moi, c’était un peu une médaille d’or. J’ai dû effectuer un énorme travail mental mais aussi physique avec mes préparateurs pour retrouver la confiance. Si tu sens que ton corps est fort et solide tu auras confiance en toi".

Pas facile toutefois de la retrouver lorsque le genou (2011) puis la clavicule (2015) meurtrissent un corps soumis toute la saison d’hiver à de violents chocs. "On travaille sur le mental pour ne pas avoir de l’appréhension. Si tu penses que tu vas te reblesser, ça arrivera.  L’inconscient travaille tout le temps. Je n’y pense pas du tout sinon ce n’est pas la peine de prendre le départ. Il n’y a pas de place dans la tête pour ce genre de pensées. Je sais que si je chute l’épaule va tenir." Vendredi, Smith entrera en lice sur la neige de PyeongChang avec un seul but en tête: décrocher enfin une médaille olympique.

Lausanne, Floriane Galaud -@FlorianeGalaud

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Fanny Smith en quelques infos

Date de naissance: 20 mai 1992
Nombre de succès en Coupe du monde: 12
Nombre de podiums en Coupe du monde: 30
Meilleur résultat au Championnat du monde: 1ère, Voss 2013
Meilleur résultat aux Jeux olympiques: 8e, Sotchi 2014