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John Gobbi est notre invité du lundi

John Gobbi, un hockeyeur travailleur et ambitieux
John Gobbi, un hockeyeur travailleur et ambitieux
En LNA, John Gobbi (26 ans) fait figure d'exception. Le défenseur de GE-Servette fait partie des rares hockeyeurs suivant des études universitaires.

Un choix de double vie qui ne va pas sans poser des difficultés
au natif de Faido. Mais, en acharné de travail, le Tessinois
poursuit son but: s'améliorer chaque jour. Une attitude qui
explique pourquoi, même jugé peu talentueux au départ et "snobé"
par les sélections juniors jusqu'aux M19, Gobbi est parvenu dans le
cadre élargi de la "Nati". Rencontre avec un "Aigle" décidé, qui
évoque l'équipe nationale, son club, Chris McSorley et ses
études.



TXT: Pourquoi avez-vous choisi une carrière
de hockeyeur professionnel?




JOHN GOBBI: Mon père, né à Piotta, est un grand
fan de hockey. Il faut dire qu'en Léventine, en hiver, le seul
centre d'intérêt, c'est le HC Ambri-Piotta. J'ai toujours rêvé de
jouer pour ce club. Mes parents m'ont inscrit dans des camps de
hockey quand j'avais 5 ans. A 10 ans, j'ai laissé tomber les autres
sports que je pratiquais pour me consacrer uniquement au hockey.
Mon père tient aussi le restaurant de la Valascia. Ado, ma volonté
de devenir pro s'est renforcée, car je côtoyais les joueurs de la
1ère tous les jours.



Votre voeu de jouer pour les "biancoblu" s'est exaucé en
1999...




JOHN GOBBI: Je me rappelle très bien de mon 1er
shift en LNA. C'était en 1/4 des playoff, à Rapperswil, au début du
2e tiers. Larry Huras m'a dit d'aller me chauffer. J'étais très
nerveux.



Votre premier partenaire en défense n'était autre que le
Suédois Leif Rohlin, international à l'époque.




JOHN GOBBI: J'ai eu de la chance de pouvoir
commencer aux côtés d'un tel joueur. Leif m'a dit de jouer simple.
Mon coeur battait à 200 à l'heure. Au final, on n'a pas pris de
but. Cela reste un de mes meilleurs souvenirs.

"Je rêve de jouer un Mondial pour la Suisse"

Votre mère est italienne. N'avez-vous
jamais pensé jouer pour son pays
?



JOHN GOBBI:

En 2002, j'ai fait une pige à
Bolzano, en playoff de Serie A. Là, je me suis renseigné sur
l'équipe nationale italienne, car j'étais intéressé à jouer avec
les "Azzurri". Mais pour être sélectionnable, il faut jouer deux
ans de suite dans le Championnat italien. C'est la condition pour
changer de nationalité (Gobbi compte des sélections en M19 et M20
helvétiques, ndlr). Je rêve toujours de jouer un Mondial avec la
Suisse. Entendre mon coéquipier Goran Bezina m'en parler me fait
envie d'y goûter.



Vous avez été recalé au dernier moment avant le Mondial en
2004, 2006 et 2007. Est-ce que l'année 2008 sera la
bonne
?



JOHN GOBBI:

En 2006 et 2007, il manquait peu pour
que je sois du voyage. Ralph Krueger m'a dit qu'il existait une
chance pour le futur. Selon lui, je suis très proche de réussir à
faire partie du groupe qui dispute le Mondial. Si je fais des
progrès cette année, je pourrai peut-être intégrer le top 8 des
meilleurs défenseurs suisses, et rallier le Canada avec l'équipe
nationale l'an prochain. Mais le Championnat du monde n'est pas mon
premier objectif. Je pense d'abord à mon club.

"Genève est une des seules équipes qui possède 5 bons
étrangers"

Justement, quel objectif se fixe Genève-Servette pour la
saison à venir?




JOHN GOBBI: On vise une place dans les 6
premiers. Nous en avons le potentiel.



Juraj Kolnik et Jean-Pierre Vigier, qui arrivent de NHL, sont
des renforts de premier plan.




JOHN GOBBI: Sur le papier, ce sont d'excellents
joueurs. Mais ce sera la glace qui parlera. Kolnik a l'instinct du
"tueur" nécessaire au buteur. Vigier, lui, est un attaquant
défensif de grande classe. A mon avis, Genève-Servette est une des
seules équipes qui possède cinq bons étrangers.

"Je me sens chez moi à Genève"

Quels sont vos rapports avec Chris McSorley? Comment le
percevez-vous?




JOHN GOBBI: On discute de temps en temps, mais il
n'y a pas besoin qu'on se parle toujours. On ne peut pas non plus
être l'ami de son coach. Il contribue à me rendre meilleur, en
m'expliquant où je dois m'améliorer. Chris McSorley aime les
joueurs dans mon style qui se donnent à fond. Son système permet de
nous mettre en valeur. Je n'oublie pas qu'il m'a donné sa confiance
en me faisant venir à Genève, à un moment où on ne comptait plus
trop sur moi à Ambri-Piotta.



Vous avez prolongé votre contrat jusqu'en 2010 en juin, signe
que votre situation à Genève vous convient.




JOHN GOBBI: Le club se professionnalise toujours
plus depuis mon arrivée en 2004. Je n'avais pas envie d'abandonner
le bateau maintenant. D'autant que l'équipe s'améliore aussi
d'année en année. Je me sens chez moi à Genève. Je retourne de
moins en moins au Tessin, seulement pour voir ma famille et mes
amis pendant les Fêtes. J'ai des amis ici, je me sens bien intégré.
Et je suis des études en gestion d'entreprise à l'Université de
Genève, en HEC.



TXT. Propos recueillis par Michaël Taillard

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Un hockeyeur étudiant

Comment faites-vous pour mener de front études et carrière de hockeyeur?

JOHN GOBBI: En ce moment, c'est dur. La période des examens coïncide avec la reprise en LNA. Du coup, cela demande beaucoup de sacrifices. J'ai vraiment l'impression de mener une vie de caserne (rires). Durant la saison, mes camarades me passent les notes des cours auxquels je n'ai pas pu assister. Je dois reconnaître que c'est aussi grâce à eux que j'arrive à gérer. J'espère avoir mon bachelor en juin 2008. J'ai toujours fait quelque chose à côté du hockey jusqu'à présent. J'ai besoin de me changer les idées.

Finirez-vous votre carrière à Ambri? Et l'après-hockey, y songez-vous?

JOHN GOBBI: Ambri est mon club de coeur. J'y suis très attaché. Par contre, je me sens encore trop jeune pour savoir déjà si j'y retournerai un jour. On verra bien. Concernant l'après-hockey, même chose. Mais comme les clubs de LNA ressemblent de plus en plus à des entreprises, grâce à mes études, je pourrai peut-être devenir plus tard le président d'Ambri... ou de Genève (rires)! TXT/tai

Gobbi en 9 réponses

La première chose que vous faites le matin: je fais ma toilette.

Votre meilleur souvenir: mon 1er shift en LNA, aux côtés de Leif Rohlin.

Vos pires souvenirs: les finales perdues avec Ambri, en 1999 contre Lugano (LNA) et en 2000 contre Metallurg Magnitogorsk (Supercoupe d'Europe).

Pour vous le hockey c'est: ce que j'aime faire tous les jours, ce pour quoi je fais des sacrifices, ma passion.

Votre devise: il faut toujours chercher à s'améliorer et à donner le meilleur de soi-même chaque jour.

Si vous n'aviez pas été hockeyeur: je serais devenu manager d'entreprise.

Pour vous le dopage c'est: c'est une tricherie qui me dégoûte. Comment peut-on abîmer son corps? C'est ce qui abrite notre âme!

Vos idoles: Rick Tschumi, Ivan Gazzaroli, Leif Rohlin et Tiziano Gianini (tous d'ex-défenseurs d'Ambri, ndlr).

Votre salaire: j'en suis content.