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Mitchell: "je suis aussi responsable de notre manque de réalisme"

Mitchell aux abords de la glace de Malley 2.0. [Michaël Taillard]
Mitchell aux abords de la glace de Malley 2.0. - [Michaël Taillard]
Torrey Mitchell et ses 745 matches de NHL, c'était l'un des noms clinquants sur la liste des arrivées en National League cet été. Avec 4 points en 11 matches, l'attaquant canadien peine cependant encore à trouver ses marques au sein d'un Lausanne HC en pleine crise.

Après avoir roulé sa bosse dans 5 clubs différents en NHL entre 2007 et 2018, Torrey Mitchell, devenu un peu juste pour la meilleure ligue du monde, poursuit désormais sa carrière à Lausanne. L'attaquant canadien apprécie désormais l'anonymat et la tranquillité qu'il découvre en Suisse, en compagnie de sa femme et de ses trois filles en bas âge.

Son nom ne l'indique pas, mais Mitchell parle très bien le français. C'est que ce Québécois anglophone a grandi dans la banlieue de Montréal. Il n'a donc pas eu trop de mal à s'adapter à son nouvel environnement vaudois.

Pour le moment, son contrat au LHC ne court que jusqu'au printemps prochain. Et la suite? "On verra. Mais avec une famille, cela devient plus difficile de déménager chaque année".

Montréal? La meilleure expérience de ma carrière

Torrey Mitchell

RTSsport.ch: Pourquoi avoir quitté la NHL? Cela s'est-il mal passé à Los Angeles, votre dernier club?

TORREY MITCHELL: Non, au contraire, mon expérience aux Kings a été positive. C'est juste que des jeunes étaient prêts à prendre ma place. Mon âge, 33 ans, devient vénérable. C'est la raison de mon départ de la NHL. Je n'ai pas vraiment reçu d'offres là-bas cet été. Mais j'ai connu 11 belles années dans cette ligue. J'en suis fier.

RTSsport.ch: Onze années, dont quelques-unes au Canadien de Montréal. Pour un Québécois, c'est un accomplissement.

TORREY MITCHELL: C'était incroyable! C'était mon équipe préférée quand j'étais enfant. Quand j'ai appris que j'étais échangé au Canadien, toute ma famille et mes amis étaient heureux. J'ai joué là-bas 3 ans, et c'est la meilleure expérience de ma carrière. Je n'étais qu'un joueur du 4e bloc, et pourtant j'étais reconnu partout où j'allais. C'était vraiment fou. Ici à Lausanne, ce n'est pas le cas. Mais c'est cool, ça me va.

RTSsport.ch: Avec San Jose, vous n'êtes pas passé loin de la finale en 2010 et en 2011. Que manquait-il aux Sharks pour aller au bout?

TORREY MITCHELL: Un peu de chance... Nous avons mal démarré contre Chicago la première année. Les Blackhawks avaient remporté les 2 premiers matches de la demi-finale sur notre glace, alors qu'on avait tiré 3 fois plus au but. Contre Vancouver, la marge entre victoire et défaite était très mince. Cela reste un regret pour moi. Tous les joueurs qui ont fait partie des Sharks ces années-là vous diront la même chose.

RTSsport.ch: Vous avez côtoyé Nino Niederreiter au Minnesota et Sven Andrighetto à Montréal. Etes-vous toujours en contact?

TORREY MITCHELL: Oui. Ghetto m'a envoyé un SMS, car il connaît bien Robin Leone au LHC. J'ai aussi parlé à Nino. Il était à côté de moi dans le vestiaire du Wild. C'est quelqu'un de bien, je l'apprécie.

La malchance n'a rien à voir avec cette série de défaites

Torrey Mitchell

RTSsport.ch: Parlons, pour finir, de la saison du LHC. Comment expliquer ce passage à vide actuel (6 revers de rang)?

TORREY MITCHELL: On ne marque pas assez de buts, donc on ne gagne pas. On peut parler longtemps pour essayer d'analyser la situation. Mais au final, c'est la glace qui parle. Est-ce dû à la malchance? Non. Pas quand on enchaîne autant de défaites...

RTSsport.ch: En attend-on trop de vous, au vu de votre expérience?

TORREY MITCHELL: Je ne sais pas, pour être honnête. J'essaie d'amener plus d'offensive. Mais c'est un ajustement difficile à faire, après avoir endossé le rôle d'attaquant défensif durant 11 saisons. Nous ne sommes pas assez réalistes devant le but adverse, c'est frustrant. J'en suis aussi responsable. Et nous tirons trop souvent sans essayer de masquer le gardien adverse. C'est du coup trop facile pour lui.

RTSsport.ch: Les brassages dans les lignes peuvent-ils expliquer ce fiasco?

TORREY MITCHELL: Non, cela ne peut pas servir d'excuse. C'est naturel de jouer avec plusieurs joueurs différents durant une saison. Nous devons continuer de travailler. On a un groupe qui peut s'en sortir.

Propos recueillis par Michaël Taillard

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Torrey Mitchell express

Film préféré: Braveheart.

Lieu de vacances favori: Bora-Bora.

Plat/boisson: pizza et vin rouge italien.

Un coéquipier marquant: Patrick Marleau à San Jose. C'est un leader tranquille, qui ne parle pas trop.

Meilleur souvenir: avoir marqué en playoff avec Montréal.
Pire souvenir: ma jambe cassée lors de ma 2e saison en NHL, à San Jose.

Une qualité: je suis quelqu'un de positif.
Un défaut: aucune idée.

Hobby: le golf.

Si vous n'étiez pas hockeyeur: j'aurais travaillé dans le secteur économique. Je ne voulais pas imiter mes parents et mon frère et devenir prof d'éducation physique.

Personne la plus fameuse dans votre répertoire téléphonique: Jeremy Roenick (réd: un des plus grands attaquants américains de tous les temps, ex-coéquipier de Mitchell à San Jose).

Torrey Mitchell en bref

Taille: 180cm
Poids: 84 kg

Né le: 30 janvier 1985 à Greenfield Park (Canada)
Nationalité: Canada

Tir: de la droite

Clubs pros: San Jose/NHL (2007-2012), San Francisco/ECHL (2012), Minnesota/NHL (2013-2014), Buffalo/NHL (2014-2015), Montréal/NHL (2015-2017), Los Angeles/NHL (2017-2018), Lausanne HC (2018-?).

Statistiques en NHL (saison régulière et playoff): 745 matches, 72 buts et 98 passes décisives, 170 points.

Classement (16.10)

1.Bienne 11/24
2.Berne 10/20
3.Zurich 9/18
4.Langnau 10/18
5.Zoug 10/18
6.Fribourg 11/18
7.Genève 11/17
8.Ambri 10/16
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9.Lugano 9/12
10.Lausanne 11/10
11.Davos 10/ 9
12.R'wil 10/ 3