Hockey: Kelian Fiebiger, le Genevois parti sur les traces de Valtteri Filppula au Jokerit Helsinki
A un jeune âge, quitter le cocon familial et sortir de sa zone de confort n'est pas chose aisée. C'est pourtant la courageuse démarche entreprise cet été par Kelian Fiebiger. Celui-ci se retrouve désormais dans la peau d'un étranger, dans une contrée surtout fameuse pour ses températures glaciales en hiver.
Heureusement, et contrairement aux idées reçues, les Finlandais sont des gens plutôt chaleureux. "J'ai été bien accueilli dès mon arrivée. On me traduit systématiquement les théories, qui se déroulent uniquement en finnois. Et des coéquipiers m'invitent régulièrement à manger avec eux. Cela m'aide à m'intégrer", raconte celui qui se dépeint comme un centre offensif.
Après 3 matches de National League avec GE-Servette en 2022/23 et un horizon sans doute bouché à court terme dans l'effectif pléthorique du champion de Suisse en titre, ce fils d'un ancien joueur d'unihockey n'a pourtant pas hésité trop longtemps -après avoir pesé le pour et le contre avec ses parents- avant de répondre positivement à l'intérêt prononcé du Jokerit Helsinki. Soit l'un des clubs les plus prestigieux de Finlande, 6 fois champion national et 2 fois vainqueur de la Ligue des champions.
J'étais surpris d'avoir suscité l'intérêt d'un tel club
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Ressent-on cependant le poids de l'histoire, lorsqu'on joue pour le Jokerit? "Porter ce maillot est un honneur. J'étais surpris d'avoir suscité l'intérêt d'un tel club, concède Fiebiger. A Helsinki, on croise souvent des personnes dans la rue qui arborent les couleurs du Jokerit. A domicile, cette équipe peut parfois attirer entre 5000 et 6000 spectateurs par match, en 2e division".
Il faut en effet rappeler que, dans la foulée de l'invasion russe en Ukraine, le Jokerit, en désaccord avec cette guerre, a décidé de quitter la KHL en 2022. Après 8 saisons passées dans un championnat étranger, sa 1re équipe est donc revenue au pays et milite désormais dans l'équivalent de la Swiss League en Finlande, la Mestis. Une ligue où Fiebiger pourrait bien patiner à quelques reprises dès cet exercice. "Ce sera compliqué, mais c'est l'un de mes objectifs", avoue le Genevois.
Fiebiger dans la rue menant à la Nokia Arena de Tampere, avant le match Tchéquie-Suisse à la Karjala Cup. [Michaël Taillard - RTS]
Le Jokerit Helsinki est également célèbre pour avoir formé des légendes de la NHL comme Jari Kurri, Teemu Selänne et... Valtteri Filppula. Un nom évidemment bien connu en Suisse et plus particulièrement à Genève, où l'attaquant de 39 ans au palmarès hors normes dispute actuellement une 3e saison.
"On ne s'est pas parlé avant mon départ pour Helsinki. Je me suis simplement dit -comme j'ai pu le constater de mes propres yeux à l'entraînement- que puisque Filppula est un grand joueur, il a certainement beaucoup appris ici. Evoluer dans un tel club, qui a pour vocation de développer des jeunes, me permettra donc de peaufiner plusieurs aspects de mon jeu", pense Fiebiger.
Le Mondial M20 est dans un coin de ma tête. Ce serait un rêve de jouer pour la Suisse
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Outre le fait d'obtenir sa chance en Mestis, l'autre but immédiat du jeune attaquant est de participer au prochain Mondial M20, dès le 26 décembre à Göteborg en Suède. "C'est dans un coin de ma tête, oui. Ce serait un rêve de jouer pour l'équipe de Suisse. Cela m'ouvrirait aussi sans doute de nombreuses portes pour la suite. Mais je dois d'abord être performant en club", reconnaît-il.
Michaël Taillard
Dans le viseur d'Arizona
En outre, le Jokerit pourrait bien être une étape sur la route menant à la NHL... et aux Arizona Coyotes de Janis Moser. "Ces derniers m'ont fait remplir un questionnaire, et je pourrais être appelé à disputer un camp avec eux l'été prochain, explique Fiebiger. Jouer en Finlande me donne davantage de chances d'aller en Amérique du Nord un jour", conclut-il. C'est tout le mal qu'on lui souhaite!