John Fust (LHC): "A nous de répondre aux attentes des supporters"

Alors que le Lausanne HC fait partie des prétendants au titre depuis plusieurs saisons, son palmarès reste désespérément vierge. Le sacre tant attendu par les fidèles supporters du club vaudois aura-t-il enfin lieu cette année?

Sur le papier, le LHC a les moyens de ses ambitions. Mais une dizaine d'autres formations de National League peuvent en dire autant...

Pour sa 2e saison à la barre des Lions, John Fust (50 ans) pourrait être l'homme de la situation. Le Montréalais aux racines saint-galloises n'a-t-il pas été nommé coach de l'année en 2011, quand il avait emmené Langnau en playoffs pour la première fois de l'histoire des Tigers?

Nos transferts ont visé à améliorer notre power-play

RTSsport.ch: Toute la ligue s'est renforcée, de nombreux étrangers ayant quitté la KHL. Dans ces conditions, difficile de faire des pronostics pour cette phase qualificative.

JOHN FUST: Zoug mérite d'être cité comme le favori, puisqu'il reste sur 2 titres. Mais ensuite, pour les rangs 2 à 9, c'est en effet vraiment ouvert.

RTSsport.ch: Le LHC ayant investi beaucoup d'argent ces dernières années, les ambitions sont grandes.

JOHN FUST: Oui, et ce autant dans les médias que parmi les supporters. A nous de répondre à leurs attentes. On vise le titre, oui, comme tout le monde. Mais pour atteindre cet objectif, il faut y aller étape par étape. Pour devenir champion, Zoug s'est fixé une marche à suivre qui a duré 6-7 ans. Les 2 dernières saisons, le succès ne leur est pas tombé du ciel.

RTSsport.ch: Vous avez déclaré avoir retenu les leçons du passé. Lesquelles?

JOHN FUST: La saison dernière, les unités spéciales nous ont clairement coûté la série des quarts de finale contre Fribourg-Gottéron. Tout en modifiant des petites choses sur le plan tactique, on a donc fait des transferts pour corriger cela. Daniel Audette et Robin Kovacs ont eu du succès en power-play dans toutes les ligues où ils ont évolué. On devrait voir la valeur de ces 2 attaquants dans ce domaine.

Raffl est un travailleur et un leader

RTSsport.ch: Vous avez mentionné le Canadien Audette et le Suédois Kovacs. Mais le nom le plus clinquant parmi les nouveaux arrivés au LHC est certainement l'attaquant autrichien Michael Raffl (ex-Dallas), actuellement blessé.

JOHN FUST: Lors de chaque recrutement, nous faisons des recherches sur le caractère du joueur. C'est une bonne personne, mais aussi un travailleur et un leader, très expérimenté. Après avoir passé tant d'années en NHL, Raffl doit s'adapter au jeu suisse. Mais il a clairement le potentiel pour nous aider.

RTSsport.ch: Côté gardiens, votre duo peut paraître léger. Tobias Stephan (38 ans) n'est plus tout jeune, et le Letton à licence suisse Ivars Punnenovs (ex-Rapperswil et Langnau) n'a jamais joué dans une formation huppée.

JOHN FUST: Nous sommes contents de nos portiers, qui ont tous les deux l'étoffe d'un no1. Ils devront livrer la marchandise, c'est sûr. On verra si en fin de compte, nous avons eu raison de ne pas engager un gardien étranger. Mais il faut dire que sur les 15 dernières saisons, aucun portier importé n'a fait la différence en National League.

L'équipe nationale peut profiter du passage à 6 étrangers

RTSsport.ch: Chaque équipe peut désormais aligner 6 étrangers sur la glace, au lieu de 4. Quelle conséquence ce changement aura-t-il pour les joueurs helvétiques?

JOHN FUST: En réalité, personne ne sait quel sera l'impact de cette augmentation. A court terme, cela devrait améliorer le niveau des joueurs suisses des 3e et 4e blocs. Pour survivre et pour avoir du temps de jeu, il faudra être meilleur: certains jeunes n'auront probablement pas leur chance. Comme en Allemagne, ce sont les meilleurs qui perceront. L'équipe nationale peut profiter de cela.

RTSsport.ch: Justement, en Allemagne, les clubs de DEL évoluent avec de nombreux étrangers depuis longtemps, sans que cela empêche l'émergence de talents locaux. Un passage à 8 ou 10 étrangers est-il donc envisageable en National League?

JOHN FUST: Il faudra déjà analyser les résultats du passage à 6 étrangers. En Allemagne, le niveau avait d'abord baissé, car cela avait demandé une grosse adaptation. C'est à nous, coaches, directeurs sportifs et dirigeants, de parler entre nous et de prendre les meilleures décisions pour le hockey suisse.

Propos recueillis par Michaël Taillard / Vidéos réalisées par Miguel Bao