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La crème de la crème à Palexpo

Steve Guerdat espère ajouter encore au moins une ligne à son palmarès dans son "salon" genevois. [Laurent Cipriani]
Steve Guerdat espère ajouter encore au moins une ligne à son palmarès dans son "salon" genevois. - [Laurent Cipriani]
Les premiers coups de sabots de la 54e édition du CHI de Genève retentiront dès jeudi et se prolongeront jusqu'à dimanche dans la Halle 4 de Palexpo. Au menu? La crème de la crème du saut, avec notamment Steve Guerdat.

Mais il serait réducteur d'évoquer cet événement à travers le seul prisme de la finale du top-ten (vendredi à 20h30) ou des concours amenant à la troisième et dernière épreuve de Grand Chelem de la saison après Aix-la-Chapelle et Calgary (dimanche à 14h00). Car ce millésime sera aussi celui du cross indoor. Cette discipline, la troisième avec le saut et l'attelage, se disputera samedi à 22h15 avec des obstacles naturels, répartis sur deux pistes.

Avec les meilleurs du cross indoor

"Il y a eu un véritable engouement pour le cross indoor. Nous espérions une quinzaine de participants, il y en aura finalement dix-huit", se réjouit Alban Poudret, directeur sportif du CHI qui officie également comme consultant sur la RTS. "L'épreuve promet du spectacle!"

Difficile de lui donner tort après un coup d'oeil sur la liste des engagés. Les cadors du concours complet n'ont pas boudé cette première genevoise. L'Allemande Sandra Auffahrt, double championne du monde au palmarès pour le moins étoffé, sera ainsi de la partie. Les meilleurs, dont l'Australien Boyd Exell, invaincu depuis 2008 à Palexpo, seront aussi présents pour l'épreuve de Coupe du monde d'attelage (dimanche).

"Il faudra compter avec Steve"

Si le plateau de ces deux disciplines sera superbement garni, inutile de préciser que toutes les stars du saut, ou presque, concourront dans les épreuves phares. Fidèle parmi les fidèles, le champion olympique Steve Guerdat a bien sûr répondu présent.

Vainqueur en 2006 et 2013 du Grand Prix, en 2010 de la finale du top-ten et encore de 4 autres épreuves devant le public genevois, le Jurassien comptera une nouvelle fois parmi les grands favoris du rendez-vous du bout du Lac. Le Français Patrice Delaveau, également qualifié pour la finale du top-ten, se méfie. "Steve aura à coeur de briller. Peu importe le cheval qu'il montera, il faudra compter avec lui".

Les Français en force

Modeste, Delaveau ne s'inclut pas dans les papables. Auteur d'une excellente saison, le Rambolitain de 49 ans, qui admet être très motivé, aura pourtant une belle carte à jouer à Genève, "le concours numéro 1 en Europe".

Delaveau peut nourrir de légitimes ambitions à Genève. [KEYSTONE - Guillaume Horcajuelo]
Delaveau peut nourrir de légitimes ambitions à Genève. [KEYSTONE - Guillaume Horcajuelo]

Il ne sera d'ailleurs pas seul à espérer devenir le deuxième Français à remporter la finale du top-ten (la dixième à Genève en quatorze éditions) après Michel Robert en 2008. Kevin Staut et Pénélope Leprevost monteront eux aussi, pour le plus grand bonheur de leur sélectionneur, Philippe... Guerdat. "Nous avons une équipe très compétitive et j'espère que nous gagnerons quelques épreuves, dont cette finale", explique le père de Steve.

Une compétition haletante

Mais tant Steve Guerdat que les Français auront fort à faire face aux Allemands Marcus Ehning, Ludger Beerbaum et Daniel Deusser, tous déjà vainqueurs de la finale. Attention aussi au Britannique Scott Brash, numéro un mondial.

La compétition sera haletante et le public genevois n'a pas fini de frémir après chaque saut. Et si cela ne lui suffit pas, il pourra se régaler des nombreuses autres épreuves qui font la part belle aux talents suisses et aux nombreuses autres animations qui se dérouleront durant ces quatre jours. Car, au-delà d'une compétition de prestige, le CHI de Genève constitue une véritable grand-messe propice à la découverte du monde équestre.

Ludovic Perruchoud

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La dernière d'Alain Meury

S'il en est un pour lequel le rendez-vous genevois sera particulier, c'est bien Alain Meury. Le journaliste de la RTS commentera à Palexpo son dernier grand événement hippique, lui qui avait officié pour la première fois dans la discipline en 2003 au CHI de Zurich. Il cédera ensuite sa place au micro à Pierre Poullier. L'occasion était belle de revenir avec lui sur ces douze années à vibrer au rythme des cavaliers.

RTSsport.ch: Vous commenterez dès vendredi votre dernier concours hippique à Genève. Que retenez-vous de vos douze anscomme voix de l'hippisme sur la RTS?
ALAIN MEURY: Lors de ma première année au micro, nous avions commenté les Européens de Donaueschingen en Allemagne. Et cette compétition avait vu naître un jeune talent, Steve Guerdat. C'est lui, avec Beat Mändli, qui avait mené la Suisse à la médaille de bronze par équipes. Il devait avoir 21 ans et n'est pas passé loin du titre. C'est le premier nom qui me vient en évoquant ma carrière. Au final, il y a trois noms qui ont marqué ces douze ans: Steve et Philippe Guerdat, presque un copain d'enfance, et Alban Poudret, un incroyable passionné de cheval (consultant RTS sur l'hippisme).

RTSsport.ch: On pourrait presque dire que vous avez eu une carrière parallèle à celle de Steve Guerdat.
ALAIN MEURY: Oui, c'est un peu le fil rouge. Il avait déjà fait des résultats, chez les jeunes cavaliers. Mais ses premiers grands succès, j'ai eu la chance de les vivre au commentaire. La médaille de bronze aux Européens de 2003, celle d'argent en 2005, celle d'or en 2009 toujours par équipes aux Européens, la première victoire en Coupe du monde à Genève en 2006... Après, il comptait parmi les cadors et il y a eu... 2012. Le triomphe olympique. C'est un moment inénarrable. L'instant le plus émouvant dans ma carrière de journaliste.

"Une philosophie remarquable"

RTSsport.ch: D'un oeil extérieur, il est difficile de ne pas rattacher le milieu hippique à l'argent. Qu'en est-il vraiment?
ALAIN MEURY: C'est un sport très coûteux. Les cavaliers qui ne sont pas fortunés ont besoin de mécènes, de soutien pour pouvoir monter. Et cet aspect-là amène un côté VIP à ce milieu, dans lequel je ne me retrouve pas vraiment. Je me sens bien plus à mon aise avec les cavaliers qui sont des personnes incroyables. Mais, disons, ce côté un peu "vitrine" n'occulte pas toute la passion du cheval qu'on peut ressentir chez les cavaliers, les mécènes et dans le public qui n'est pas toujours friqué.

RTSsport.ch: Qu'est-ce que le CHI de Genève a de particulier?
ALAIN MEURY: Il est très ancré dans la culture régionale. Il y a une philosophie remarquable. Au-delà de la compétition, il y a une réelle volonté d'ouverture à un large public, de populariser le monde du cheval, avec toutes les activités autour du concours.