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Chris Froome de la tête et des épaules

Vainqueur du Tour de Romandie, Christopher Froome n'a pas failli à son rang de grand favori. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Vainqueur du Tour de Romandie, Christopher Froome n'a pas failli à son rang de grand favori. - [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Il n'y avait rien à faire contre Christopher Froome au Tour de Romandie 2013.
Au-dessus du lot, le Britannique de Sky a raflé la mise à l'issue de l'ultime contre-la-montre à Genève.

Maillot jaune depuis le prologue de Bruson, le leader des Sky n'a jamais été inquiété durant la semaine. Et pas davantage lors des étapes décisives du week-end. Avec son profil de grimpeur-rouleur, il a brillé tant samedi en montagne aux Diablerets (2e derrière Simon Spilak) que dimanche autour de la Rade genevoise (3e d'un chrono remporté par le grand spécialiste Tony Martin).

Sa polyvalence lui a permis d'être sacré avec une marge confortable de 54'' sur Spilak au classement général. Un Slovène qui s'était déjà classé au 2e rang en 2010, avant d'être déclaré vainqueur après la disqualification d'Alejandro Valverde, impliqué dans l'affaire Puerto. Le podium de cette édition 2013 a été complété par un autre visage connu, celui du Portugais Rui Costa, déjà 3e l'an dernier et tenant du titre sur le Tour de Suisse.

Une pique à Wiggins

La victoire de Froome constitue un nouveau jalon en vue de son grand objectif de la saison, le Tour de France. "J'ai participé au Tour de Romandie pour me tester, et c'est réussi", a commenté celui qui avait déjà raflé cette année le Critérium International et le Tour d'Oman. "Je suis notamment satisfait de ma performance en montagne. Je n'avais plus de coéquipiers dans le final et j'ai prouvé que je pouvais me débrouiller seul. C'est bon pour la confiance", a-t-il expliqué.

Le natif kenyan sait aussi qu'il marche plus que jamais sur les traces de Cadel Evans (Aus) et Bradley Wiggins (GB), dont les succès au Tour de Romandie 2011 et 2012 avaient annoncé leur triomphe au Tour de France. "C'est un bon présage. Mais il me reste encore beaucoup de travail avant d'attaquer le Tour. Je ne suis pas encore au maximum de mes capacités", a estimé Froome, qui va effectuer un stage d'entraînement à Tenerife avant de reprendre la compétition le 2 juin au Critérium du Dauphiné dont le départ sera donné à Champéry.

Si son parcours ressemble pour l'instant à celui de Wiggins, Froome se distingue de son compatriote et coéquipier par sa personnalité. Autant Wiggins peut se montrer parfois irascible, autant son ancien lieutenant se caractérise par son amabilité. "Quand on devient leader d'une équipe, il faut savoir se montrer disponible. J'essaie donc d'être plus ouvert que d'autres coureurs", a-t-il dit, sans nommer Wiggins mais en y faisant allusion.

Débuts réussis pour IAM

Côté suisse, ce Tour de Romandie a laissé un sentiment mitigé. Attendus aux avant-postes, les Valaisans Steve Morabito et Johann Tschopp sont restés discrets, se contentant respectivement des 24e et 28e places finales. Tous deux ont particulièrement souffert du froid samedi, lors d'un tracé qui aurait dû leur convenir. "J'ai coincé dans la dernière montée. A cause du froid, je n'étais pas à mon niveau. C'est décevant", a reconnu Morabito.

A l'inverse, Marcel Wyss s'est beaucoup mieux acclimaté au retour de l'hiver en montagne. A l'attaque dans la montée vers les Diablerets, le Bernois d'IAM Cycling s'est classé 7e de l'étape, ce qui lui a valu une 10e place au classement général final. "C'est un bon résultat. Mais je pense qu'il y avait encore mieux à faire samedi. S'il y avait eu la deuxième ascension du Col de la Croix (réd: supprimée en raison des risques de neige), j'aurais peut-être été mieux classé. J'avais vraiment de bonnes jambes", a-t-il relevé.

Le top 10 de Marcel Wyss récompense aussi IAM Cycling, dont le premier Tour de Romandie a été un succès malgré les ennuis de son leader Johann Tschopp. Outre la performance de Wyss, la nouvelle formation suisse a remporté le classement aux points (maillot vert) grâce à l'Autrichien Matthias Brändle et terminé au 4e rang par équipes. IAM est, par ailleurs, la seule formation à avoir achevé la semaine au complet. "Le bilan est plus que satisfaisant", a reconnu le fondateur d'IAM Michel Thétaz, qui trouvera là une consolation à la non-sélection de son équipe pour le Tour de France.

si/fayet

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TdR: 5e étape (CLM à Genève 18km)

1. Tony Martin (All) 21'07.
2. Adriano Malori (It) à 16''.
3. Christopher Froome (GB) à 34''.

CLASSEMENT FINAL (28.04)
1. CHRIS FROOME GBR 19h24'51"
2. Simon Spilak SLO + 54"
3. Rui Alberto Costa POR 1'49"

10. Marce
l Wyss SUI 2'41"

Départ tessinois en 2014

Richard Chassot a levé une partie du voile sur le Tour de Romandie 2014. Comme déjà annoncé, le parcours débutera le 29 avril par un prologue au Tessin à Ascona. Il devrait se terminer cinq jours plus tard par un contre-la-montre à Neuchâtel.

"Il nous manque toutefois encore certaines autorisations pour cette ultime étape", a relevé le patron du Tour de Romandie. L'arrivée en terres neuchâteloises devrait se faire aux alentours, voire même à l'intérieur (!) du Stade de la Maladière. "Nous avons plusieurs idées pour mettre en valeur ce stade", a-t-il dit, sans donner plus de précisions.

Les autres villes-étapes seront Sion, Aigle et Fribourg. "Il reste une étape à attribuer avec sept candidats en lice", a noté Richard Chassot. L'ordre exact, ainsi que le profil de ces étapes n'ont pas encore été définis. Une chose est toutefois certaine, le prologue d'Ascona proposera un tracé plat de 5 km, tandis que le peloton retrouvera la Suisse romande le lendemain en passant par le Simplon.

Concernant l'édition 2013, Richard Chassot a estimé avoir vécu "une excellente semaine". Et ce même si l'étape de montagne de samedi aux Diablerets a été tronquée en raison de la mauvaise météo. "Le risque de neige était trop important pour franchir deux fois le Col de la Croix", a rappelé le directeur de l'épreuve. "Sur le plan sportif, cette étape est restée de très haut niveau. Le résultat le prouve (réd: 1er Spilak, 2e Froome)", a-t-il continué, avant de louer le travail de ses équipes qui ont réussi à remanier sans accroc les 30 derniers km du parcours.