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"Oui, je me suis dopé". Le Texan a avoué

Lance Armstrong est passé à confesse devant Oprah Winfrey [George Burns]
Lance Armstrong est passé à confesse devant Oprah Winfrey. - [George Burns]
"Oui, je me suis dopé, oui, c'était de l'EPO, oui, j'ai été transfusé". Le regard bleu est fixe. La mâchoire se contracte légèrement. Le souffle est un peu court. Lance Armstrong avoue, enfin, face à l'animatrice Oprah Winfrey.

Lance Armstrong a reconnu avoir gagné ses sept Tours de France en se dopant. L'Américain s'est dit "désolé" pour ce "grand mensonge" qu'il a entretenu pendant plus de dix ans. Dès le début de l'entretien qu'il a accordé à l'animatrice Oprah Winfrey, Lance Armstrong a évacué une décennie de farouches dénégations d'un revers de la main en répondant par l'affirmative à la question de savoir s'il s'était dopé.

"Se doper faisait partie du boulot"

Le visage grave, il a jugé impossible, "à (s)on avis", de gagner sept fois le Tour de France d'affilée (1999-2005) sans se doper, lors de cette première interview depuis qu'il a été déchu en octobre de ses titres et radié à vie sur la base d'un rapport accablant de l'Agence américaine antidopage (Usada).

L'Américain [KEYSTONE - George Burns]
L'Américain [KEYSTONE - George Burns]

"Mon cocktail c'était l'EPO, les transfusions et la testostérone", a précisé le Texan de 41 ans, qui a ajouté qu'il avait aussi pris de la cortisone et des hormones de croissances, comme l'avait détaillé le rapport de l'Usada.

"Au début de ma carrière il y avait de la cortisone et ensuite la génération de l'EPO a commencé (...) dans les années 90", a-t-il dit, niant toutefois s'être dopé lors des Tours de France 2009 et 2010, lorsqu'il avait repris la compétition après une première retraite à l'issue du Tour 2005. Il a par ailleurs assuré qu'il n'avait jamais forcé ses équipiers à se doper. Mais "se doper faisait partie du boulot", a-t-il affirmé.

Risques de poursuites

Dans les 1000 pages du document de l'Usada, agrémentées des témoignages d'une dizaine d'anciens coéquipiers, Armstrong a été accusé d'avoir joué un rôle moteur dans le "programme de dopage le plus sophistiqué, professionnalisé et fructueux de l'histoire du sport" comme leader de l'équipe US Postal.

Ces aveux exposent Lance Armstrong à des risques de poursuites par le gouvernement américain. Le Texan, qui doit rembourser les primes de course touchées pendant son règne, est déjà menacé par deux procès au civil (par l'hebdomadaire britannique Sunday Times et l'assureur américain SCA Promotions) pour des sommes qui au total dépasseraient 10 millions de dollars et il pourrait maintenant être assailli par d'anciens sponsors estimant avoir été dupés.

La 2e partie de l'interview de Lance Armstrong sera diffusée dans la nuit de vendredi à samedi.

agences/alt

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Les principaux points

FAUTE: "Je ne veux pas accuser quelqu'un d'autre. (...) Les décisions, c'est moi qui les ai prises. Elles sont de ma faute. Et je suis assis aujourd'hui pour les reconnaître et dire que j'en suis désolé. C'était dans la culture".

TRAHISON
: "Les gens ont le droit de se sentir trahis. Et c'est de ma faute. (...) Certaines personnalités disparaissent complètement, mais moi je vais passer le reste de ma vie à essayer de regagner leur confiance et à m'excuser auprès" d'eux.

PAS TRICHE
: Est-ce que vous sentiez que vous étiez en train de tricher ? "Non. C'est cela qui est terrible. J'ai vu cela comme une façon de lutter à armes égales".

MICHELE FERRARI
: Le préparateur italien, dont le rôle en matière de dopage a été souligné dans le rapport de l'agence américaine antidopage, est "un homme bien et un homme intelligent".

HEUR
EUX: "Je suis plus heureux maintenant que je l'étais alors pour toute une série de raisons".

RECONCILIAT
ION: "S'il y avait une commission de vérité et de réconciliation (...) et si j'étais invité, je serais le premier à venir".