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Rabobank n'y croit plus et boucle son compte

L'image du cyclisme est au plus mal, et Rabobank préfère quitter le monde du vélo, en pleine souffrance. [Keystone - YORICK JANSENS]
L'image du cyclisme est au plus mal, et Rabobank préfère quitter le monde du vélo, en pleine souffrance. - [Keystone - YORICK JANSENS]
L'équipe Rabobank, fleuron du cyclisme néerlandais, s'arrêtera à la fin de l'année du fait des scandales de dopage révélés par l'affaire Armstrong, une décision annoncée vendredi matin par la banque qui parrainait cette formation depuis 1996.

Rabobank, soutien historique du cyclisme aux Pays-Bas, est le premier parraineur d'équipe à trancher dans le vif. "Nous ne sommes plus convaincus que le cyclisme professionnel international est en mesure de faire du cyclisme un sport propre et juste", a déclaré Bert Bruggink, membre du conseil d'administration de la banque, quelques jours après la publication par l'USADA (agence antidopage américaine) du rapport mettant en évidence le système de dopage organisé autour du septuple vainqueur du Tour, Lance Armstrong.

Le séisme a éclaboussé jusqu'au président de l'UCI (Union cycliste internationale) de l'époque, le... Néerlandais Hein Verbruggen. Cette affaire a remis en cause l'engagement de la banque, véritable pilier du cyclisme aux Pays-Bas.

Une décision "douloureuse" mais "inévitable"

Rabobank a précisé toutefois que sa décision concernait les équipes professionnelles, messieurs et dames, et qu'elle continuerait à soutenir les équipes de jeunes et de cyclo-cross.

"Le cyclisme est un beau sport, que des millions de Néerlandais aiment", a assuré M. Bruggink, affirmant par ailleurs que cette décision était "douloureuse" mais "inévitable": "Nous ne croyons pas que cela pourrait changer en mieux dans un futur proche."

Michael Rasmussen avait fait les beaux jours de Rabobank durant le Tour de France 2007... avant d'en devenir l'une des "sales images". [Keystone - Peter Dejong]
Michael Rasmussen avait fait les beaux jours de Rabobank durant le Tour de France 2007... avant d'en devenir l'une des "sales images". [Keystone - Peter Dejong]

En dix-sept ans, son équipe-phare a connu de nombreux succès, grâce à des coureurs tels que les Néerlandais Erik Dekker et Michael Boogerd, les Espagnols Oscar Freire et Luis Leon Sanchez, l'Américain Levi Leipheimer, le Russe Denis Menchov et le Danois Michael Rasmussen. Mais aussi vécu de sales affaires de dopage, à l'exemple de celle qui conduisit au retrait de Rasmussen du Tour de France 2007, alors que le grimpeur au physique squelettique portait le maillot jaune dans la dernière semaine de course.

Le remue-ménage qui avait suivi à la tête du groupe avait précédé la montée en puissance de la nouvelle génération néerlandaise (Gesink, Mollema, Kruijswijk, Slagter), conjointement au départ fin 2010 d'un chef de file tel que Menchov, lui-même soupçonné dans d'autres affaires.

L'arrêt de Rabobank, l'une des 18 équipes titulaires d'une licence de première division (WorldTour), touche de nombreux coureurs de premier plan. En premier lieu, une bonne partie de l'élite néerlandaise (Gesink, Mollema, Kruijswijk, Slagter, Boom, Bos, Tjallingii, ten Dam) à côté de l'Australien Mark Renshaw, l'ex-poisson pilote de Mark Cavendish, et de l'Espagnol Luis Leon Sanchez, vainqueur d'étape sur le dernier Tour de France. L'Espagnol Carlos Barredo, lui, était sur la touche depuis que l'UCI l'avait repéré pour les anomalies de son passeport sanguin. Il va maintenant faire l'objet d'une procédure disciplinaire.


Le "Lion des Flandres" n'est plus

Fiorenzo Magni, l'un des trois grands du cyclisme italien de l'après-guerre avec Fausto Coppi et Gino Bartali, vainqueur notamment de trois Tour d'Italie et auteur d'un triplé historique au Tour des Flandres, est décédé vendredi à l'âge de 91 ans, a annoncé sa famille. D'origine toscane comme Bartali, Magni s'était installé en Lombardie, à Monza, en 1944.

Lauréat du Giro en 1948, 1951 et 1955, Magni doit son surnom de "Lion des Flandres" à trois succès de suite (1949, 1950 et 1951) dans la classique du Nord, le seul à avoir réalisé cet exploit.

En jaune au Tour de France 1950, il décida de quitter la course dans les Pyrénées après que Bartali, leader de l'équipe d'Italie, eut été agressé par des spectateurs lors de l'étape Pau-St Gaudens.

agences/dbu

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L'équipe courra en 2013, mais sans logo

Les coureurs de l'équipe Rabobank rouleront la saison prochaine mais sans logo après le retrait de la banque néerlandaise de son partenariat avec le cyclisme professionnel, a annoncé vendredi le directeur financier de la banque néerlandaise, Bert Bruggink.

"Ce n'est pas possible pour les coureurs de passer maintenant dans une autre équipe", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, soulignant que Rabobank allait "honorer les contrats", dont beaucoup seront encore valables pendant un an.

La banque va créer une fondation externe, qui reprendra toutes les obligations juridiques et financières liées aux contrats de l'équipe de cyclisme professionnelle, qui sera "en intégralité" sous l'autorité de cette fondation. Les coureurs de l'équipe pourront donc disputer les prochaines courses mais sans porter le nom de Rabobank sur leurs maillots.

La banque va néanmoins essayer de trouver une solution pour continuer à soutenir la Néerlandaise médaillée d'or olympique Marianne Vos, au moins jusqu'aux JO de 2016, a assuré le directeur financier.


L'EFFECTIF RABOBANK EN 2012:

Carlos Barredo (ESP, actuellement suspendu), Jetse Bol (NED), Lars Boom (NED), Theo Bos (NED), Matti Breschel (DEN), Graeme Brown (AUS), Stef Clement (NED), Rick Flens (NED), Juan Manuel Garate (ESP), Robert Gesink (NED), Wilco Kelderman (NED), Steven Kruijswijk (NED), Tom Leezer (NED), Paul Martens (GER), Michael Matthews (AUS), Bauke Mollema (NED), Grischa Niermann (GER), Mark Renshaw (AUS), Luis Leon Sanchez (ESP), Tom-Jelle Slagter (NED), Bram Tankink (NED), Laurens ten Dam (NED), Maarten Tjallingii (NED), Jos van Emden (NED), Dennis van Winden (NED), Coen Vermeltfoort (NED), Maarten Wynants (BEL).

L'UCI rendra sa décision sur Armstrong lundi

L'Union cycliste internationale (UCI) rendra publique sa position lundi à Genève "concernant la décision de l'Usada dans le cas Lance Armstrong", a-t-elle indiqué vendredi dans un communiqué.

L'Agence américaine antidopage (Usada), qui accuse Armstrong de dopage, a invalidé tous ses résultats depuis le 1er août 1998. Cette décision est applicable sur le territoire américain, et seule l'Union cycliste internationale (UCI) peut l'étendre au reste du monde.

Il revient juridiquement à la Fédération internationale d'avaliser la décision et, ainsi, de priver le Texan de ses victoires de 1999 à 2005 dans la Grande Boucle.