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Mauro Gianetti croit en un sport propre dans le futur

Mauro Gianetti: "le cyclisme restera toujours populaire"
Mauro Gianetti: "le cyclisme restera toujours populaire"
Mauro Gianetti connaît le cyclisme professionel depuis plus de 20 ans. Le Tessinois, "pro" depuis 86 et actuel dirigeant de Saunier Duval, vit son 13e Tour de France. Interview.

TXT: Avec les années, comment voyez-vous l'évolution du
cyclisme?



MAURO GIANETTI: Beaucoup de choses ont changé, ce
n'est plus comme avant.Quand j'ai commencé, nous ne possédions
qu'un vélo. Aujourd'hui, chacun a 7 ou 8 deux-roues et est suivi
individuellement par des soigneurs. C'est devenu un sport très
important pour le marketing.



N'est-ce pas devenu plus du business que du sport?



MAURO GIANETTI: Tout sport médiatisé devient
automatiquement du business. Ce sont deux éléments indissociables.
Si demain, on stoppe ceci, il n'y plus de sport professionel. A ce
niveau, le cyclisme possède un avantage sur les autres disciplines,
car on n'est pas obligé de gagner pour se montrer. C'est un peu mon
rôle dans l'équipe Saunier Duval. Je dois gérer l'équipe et les
sponsors. Ce que nous cherchons, c'est donner la meilleure image:
cela ne signifie pas forcément des victoires, mais un bon spectacle
avant tout!

"Il n'y a pas de place pour les tricheurs"

Mais quand vous parlez de bonne image, que faites-vous du
dopage?



MAURO GIANETTI: Je suis persuadé que les efforts
faits dans le cyclisme mettent ce sport sur la bonne voie. Certes
nous sommes la discipline la plus touchée par le dopage, mais aussi
celle la plus surveillée à ce sujet.



Mais que dites-vous quand vous voyez les coureurs avouer les uns
après les autres leur implication?



MAURO GIANETTI: Cela démontre qu'il n'y a pas de
place pour les tricheurs dans le cyclisme. C'est une bonne chose.
Ces révélations renforcent l'idée qu'il n'est plus possible de se
doper.



Ces révélations décrédibilisent aussi l'image de ce sport.
Pensez-vous que le public continuera à suivre?



MAURO GIANETTI: Je suis sûr que le cyclisme
restera populaire dans le futur. Le public, qui voit les efforts
pour combattre le dopage, aime avant tout le spectacle. Et ce
dernier est toujours présent. Malgré certains aveux, le public a
tout de même répondu présent au Giro et au Tour de Suisse.
D'ailleurs, plus de personnes ont regardé à la TV la dernière étape
du TdS que la régate d'Alinghi en Coupe de l'America... Mais
oublions le passé, il faut nous préoccuper de l'avenir pour
construire.

"Je ne m'inquiète pas pour le cyclisme suisse"

Alors, le présent est pour vous Saunier Duval. Comment vous
sentez-vous dans cette équipe espagnole?



MAURO GIANETTI: Je vis de bons moments dans cette
formation. Créée il y a quatre ans, cette équipe, qui est formée de
coureurs expérimentés et d'espoirs, est sans cesse en progression.
Je suis d'ailleurs très satisfait de cet évolution. Neuf
éléments-clé du groupe actuel proviennent de nos espoirs.
Maintenant, nous n'avons pas une équipe pour viser une victoire au
général. Notre force est concentrée sur les succès d'étape. Nous
sommes réalistes.



En tant que Suisse, pensez-vous que la belle époque du cyclisme
helvétique est passée?



MAURO GIANETTI: Chaque sport connaît un creux à
un moment donné, regardez le ski helvétique avant la saison passée.
Il est vrai qu'il y a Cancellara et les autres, mais je ne
m'inquiète pas. Il faut aussi avouer que Swiss Cycling a mis
l'accent sur le VTT ces dernières années et aujourd'hui les
résultats sont en train de venir en tout-terrain. Il faut désormais
se reconcentrer sur le vélo sur route et travailler mieux auprès
des jeunes.Mais ca va revenir!



Propos recueillis par Sébastien Clément/TXT

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Le questionnaire de Proust

Quelle est la première chose que vous faites le matin: le petit déjeuner.

Votre meilleur souvenir: ma 2e place aux Mondiaux à Lugano en 1996 et mon succès lors de Liège-Bastogne-Liège.

Votre pire souvenir: ma chute à Genève lors du Tour de Suisse en 1995.

Pour vous, le cyclisme c'est: la possibilité de faire de mon hobby un métier.

Si vous n'aviez pas été cycliste: (rires) je ne sais plus. Mais je suis monté sur un vélo pour la première fois à 12 ans et je ne suis plus descendu...

Votre idole: Rocco Cattaneo. Le Tessinois n'était pas un grand champion cycliste, mais c'est quelqu'un d'exceptionnel pour moi.

Votre devise: être serein avec moi-même et ne pas avoir de regrets.

Le dopage est-il une nécessité? Non. Ce n'est pas une obligation, le cyclisme le démontre d'ailleurs.

Votre salaire: je suis chef d'une société, donc pas grand-chose.

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