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Les Suisses doivent redoubler d'efforts pour vivre de leur sport

Dominique Hischier (blanc) est habitué à suer, sur et en dehors des tatamis. [Zurab Kurtsikidze]
Hischier (blanc) est habitué à suer, sur et en dehors des tatamis. - [Zurab Kurtsikidze]
Un judoka, ce n'est ni un footballeur, ni un tennisman, et encore plus en Suisse. En dehors des tatamis, nos athlètes doivent encore chercher des sponsors ou organiser leurs voyages. Dominique Hischier et David Papaux en parlent avant les Mondiaux.

A des années-lumières de percevoir les salaires que touchent les footballeurs ou autres tennismen, les judokas ne suent pas que sur le tatami. Pour vivre (de) leur passion, ils sont souvent obligés de redoubler d'efforts parallèlement à leur pratique sportive. Particulièrement en Suisse, où les moyens manquent cruellement.

Avant de s'envoler pour Tokyo, lieu des Championnats du monde qui débutent jeudi, Dominique Hischier évoque ce problème sans détour. Comment arrive-t-il à tourner ? "Je me pose aussi la question..."

Il faut compter entre 35'000 et 50'000 francs pour une saison. Or, le Genevois ne peut compter que sur "quelques sponsors privés" et son club, qui l'aide un peu. Sinon, il donne des cours de judo et dispute des matches de championnat en Suisse, Autriche et Allemagne.

David Papaux est logé à la même enseigne. En plus de sponsors privés et de l'aide de son club, le Fribourgeois vend son propre calendrier et bénéficie du soutien de la fondation Golden Talent, de son fan's club et du canton de Fribourg (500 francs par mois). "J'ai reçu 6000 francs cette année du Sport-Toto", détaille-t-il en ajoutant que, lui aussi, a loué par le passé ses services à des clubs allemands.

"On essaie au mieux de rester concentré sur le judo"

Entraînements, compétitions, études, travail, déplacements, recherches de fonds, un programme qui n'a rien de la sinécure. "On essaie au mieux de rester concentré sur le judo. C'est difficile, mais nous n'avons pas le choix. Nous pouvons broyer du noir, mais ce serait moins productif que d'accepter la situation, de faire de son mieux et de ne pas s'en plaindre", explique Papaux.

Cet éparpillement des forces nuit, globalement, au judo helvétique. "En Suisse, on perd pas mal de potentiel à cause de cela. A l'étranger, les judokas ne sont pas millionnaires mais peuvent vivre de leur sport. Ce sont de professionnels bien encadrés qui n'ont à s'occuper de rien. En Suisse, nous devons tout faire. Trouver de l'argent, organiser les voyages. La Fédération, qui s'est restructurée, fait des efforts, mais cela reste difficile", conclut Hischier.

si/dbu

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