82 athlètes suisses participeront aux Jeux

On connaît désormais tous les Suisses qui feront le voyage à
Pékin: 82 athlètes, dont 17 Romands, sont sélectionnés par Swiss
Olympic. L'organe faîtier du sport helvétique mise sur 5 médailles
au minimum, soit le résultat obtenu lors des derniers JO d'été à
Athènes. Les Jeux de Pékin débuteront le 8 août pour se terminer le
24 août.



Swiss Olympic a assoupli ses positions. En retenant pour les Jeux
trois athlètes qui n'ont pas obtenu la limite A (Julien Fivaz,
Nicole Büchler et Philipp Bandi), l'organe de sélection a surpris
et tenu compte des particularités de l'athlétisme. Il y aura
finalement huit athlètes suisses à Pékin.



Chef de mission pour les JO de Pékin, Werner Augsburger ne met pas
la pression sur les 82 athlètes suisses qui seront du voyage.
«L'objectif est de faire aussi bien qu'à Athènes en 2004, où nous
avions obtenu cinq médailles dont une d'or», a affirmé le Valaisan
lors de la conférence de presse tenue par Swiss Olympic à
Ittigen.



«Nous avons un grand potentiel, mais il serait ridicule d'affirmer
que des médailles peuvent être décrochées chaque jour. Pour moi, ce
serait déjà une réussite si les 82 athlètes présents amélioraient
leur meilleure performance», précisait l'ancien volleyeur de
Leysin, qui a - comme ce fut le cas à Athènes - pointé le doigt sur
huit journées susceptibles de sourire à «sa»



délégation.

Huit journées-clés

Le dimanche 10 août (Marcel Kauter à l'épée), le mercredi 13
(Sergei Aschwanden/Fabian Cancellara et Karin Thürig en
contre-la-montre), le samedi 16 (Flavia Rigamonti sur 800 m), le
dimanche 17 (Roger Federer avec la finale du simple/Karin Thürig en
poursuite sur piste), le lundi 18 (triathlon dames), le mardi 19
(triathlon messieurs/Madison sur piste avec Risi/Marvulli), le
jeudi 21 (BMX avec Roger Rinderknecht et Jenny Fähndrich) et le
samedi 23 (VTT messieurs) ont ainsi retenu l'attention de Swiss
Olympic, à l'inverse du dimanche 24 où Viktor Röthlin aura pourtant
un coup à jouer dans le marathon.



Werner Augsburger ne veut cependant pas mettre les cadors de la
délégation sous pression. «En judo par exemple, le travail de
quatre années peut partir en fumée en trois secondes. Sergei (réd:
éliminé dès son entrée en lice tant à Sydney qu'à Athènes) en sait
quelque chose, expliquait le Haut-Valaisan. Il ne sert à rien de
dire que nous voulons huit, neuf ou dix médailles. Nous savons que
les premières journées peuvent être primordiales pour la suite. Aux
JO d'hiver de Turin en 2006, tout fut plus simple après la médaille
de bronze décrochée par Bruno Kernen» le deuxième jour de
compétition.

Une délégation réduite

La délégation comprend donc finalement 82 athlètes (plus quatre
remplaçants présents en cas de maladie d'un «titulaire»). Malgré le
repêchage de dernière minute des spécialistes d'athlétisme Julien
Fivaz, Nicole Büchler, Marco Cribari et Philipp Bandi - qui n'ont
pas réussi la limite A en 2008 -, du pilote de BMX Roger
Rinderknecht et des tireurs Simon Beyeler et Beat Müller, le
contingent sera le plus faible depuis les JO de Montréal en 1976
(83 Suisses présents). En comparaison, 103 athlètes avaient fait le
voyage de Sydney en 2000, 99 celui d'Athènes en 2004 et surtout 119
à Atlanta en 1996.



La raison est simple: les places-quotas obtenues furent bien moins
nombreuses qu'escompté. «Nous n'avons par exemple qu'un seul
sélectionné en aviron, alors que le huit aurait pu se qualifier.
Nous allons travailler de concert avec les diverses fédérations
afin d'améliorer le nombre de places-quotas pour les JO de Londres
en 2012. Le but est d'exploiter au mieux le potentiel individuel»,
indiquait Augsburger, qui a ainsi vanté les mérites du triathlon.
«La Suisse est l'un des seuls pays à aligner le quota maximal de
trois hommes et trois femmes dans cette discipline», se
réjouissait- il.

Un budget de 3,5 millions

Le budget de financement de la mission
«Pékin 2008» se monte par ailleurs à 3,5 millions de francs. A eux
seuls, les frais de déplacement représentent un tiers de ce budget
(1,2 million environ). Enormément mise à contribution en raison des
conditions climatiques difficiles, l'équipe médicale emmenée par le
Dr Beat Villiger a pu compter sur 100 000 francs pour le
projet



«heat.smog.jetlag».

Masques de protection et infusions pour les Suisses

Swiss Olympic a prévu tout un arsenal
de moyens pour prévenir les effets de la pollution et de la chaleur
à Pékin. Des masques de protection seront remis et des vaccins
contre la diarrhée administrés aux athlètes suisses.



"Nous espérons pouvoir évoluer dans des conditions acceptables", a
déclaré le médecin en chef de la délégation, Beat Villiger, à
Ittigen. Il a dressé un tableau moins sombre de la situation sur
place qu'il y a quelques moins mais encore largement
préoccupant.



"Les mesures prises par les autorités chinoises devraient
permettre de réduire de 15 à 20 % les émissions polluantes", a
relevé M. Villiger, en référence à la circulation alternée imposée
sur les routes et aux fermetures d'usines pour les JO.



Reste que les concentrations d'ozone et de particules fines
inquiètent. "Il n'y a même pas de stations de mesure officielles",
a déploré le médecin. Swiss Olympic s'est donc rapprochée des
Américains, qui ont établi des stations de mesure privées, aux
résultats accablants. La Suisse a également développé, toujours
avec les Américains, un masque de protection ad hoc qui sera
distribué aux athlètes contraints de s'entraîner dans les nuages de
pollution pékinois.



Ce masque a la particularité de protéger à la fois de l'ozone et
des particules fines. Autre problème, la diarrhée, qui touche en
moyenne 40% des sportifs en visite à Pékin, selon le Dr Villiger.
Pour la prévenir, les athlètes avaleront un vaccin par voie orale.
Au besoin, pour remplacer rapidement les pertes, une forme de
nourriture liquide ou des infusions pourront être donnés aux
"victimes", ainsi qu'un nouvel antibiotique.



"Nous avons collaboré avec des firmes comme Novartis ou Nestlé
ainsi qu'avec certains des plus éminents spécialistes de la
pollution", a relevé le médecin.



Swiss Olympic a en revanche dû renoncer à la veste réfrigérante
dans laquelle elle avait placé beaucoup d'espoirs. "Elle n'a pas
fait ses preuves." Une méthode alternative a été trouvée avec une
veste à placer dans un réfrigérateur pour en être ressortie et
portée une trentaine de minutes avant le départ.



si/bao