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Marion Jones condamnée à la prison

Marion Jones au bord des larmes après la sentence
Marion Jones au bord des larmes après la sentence
L'ex-sprinteuse américaine Marion Jones, reine déchue des Jeux olympiques de Sydney, a été condamnée à six mois de prison par un tribunal de l'Etat de New York.

Elle a été reconnue coupable d'avoir menti à la justice
américaine dans deux dossiers différents, notamment en niant dans
un premier temps s'être dopée. Jones avait également menti dans une
affaire de fraude bancaire impliquant son ancien compagnon Tim
Montgomery. Elle avait plaidé coupable.



L'ex-star des Jeux de Sydney devra en outre accomplir 400 heures
de travail d'intérêt général. Le tribunal de White Plains a renoncé
à lui infliger une amende, Jones ayant elle-même déclarée être en
faillite personnelle. L'ancienne athlète a supplié en vain la Cour
de faire preuve de compassion et d'éviter de la séparer, "même pour
une courte période", de ses deux fils.

"Affaire sérieuse"

Il y a trois mois, l'ex-championne, âgée de 32 ans, avait
reconnu s'être dopée, aveux lui avaient valu de perdre ses cinq
médailles et d'être rayée des annales olympiques. Mais en 2004,
elle avait tout d'abord menti aux enquêteurs en niant s'être
dopée.



"Les faits ici sont sérieux. Ils impliquent tous des mensonges
réitérés à trois ans d'écart, a justifié le juge. Elle n'a pas
commis une seule faute... mais une série de fautes dans le but de
tromper la loi. Personne n'est au-dessus de l'obligation de dire la
vérité. Et je reconnais qu'il s'agit d'un jour triste pour vous et
votre famille", a-t-il ajouté en s'adressant à l'athlète.

"J'ai trahi votre confiance"

Jones a fini par admettre avoir pris de la THG (stéroïde de
synthèse fabriqué par le laboratoire Balco) entre septembre 2000,
date des Jeux de Sydney, et juillet 2001. "C'est avec une grande
honte que (...) je vous dis que j'ai trahi votre confiance. Je
quitte l'athlétisme que j'ai adoré profondément", avait-elle alors
affirmé, en pleurs.



Dans la foulée, elle avait annoncé sa retraite et remis les cinq
médailles de Sydney au Comité olympique américain, avant que la
Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) annule tous ses
résultats postérieurs à septembre 2000 et que le CIO la destitue
officiellement des titres remportés à Sydney sans pour autant
redistribuer ses médailles. Jones doit en outre rembourser à l'IAAF
quelque 800'000 dollars de gains indûment encaissés.



Quintuple médaillée aux JO de Sydney en 2000 trois médailles d'or
(100m, 200m, relais 4x400m) et deux de bronze (longueur et relais
4x100m), Marion Jones s'est remariée avec l'ancien sprinter de la
Barbade Obadele Thompson, médaillé de bronze sur 100 m à Sydney. Le
couple à un fils. La sprinteuse avait été mariée une première fois
avec l'ancien lanceur de poids C.J. Hunter, dont elle a divorcé
avant de se lier ensuite avec l'ancien recordman du monde du 100 m
Tim Montgomery, convaincu de dopage.



Agences/alt

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De la grâce à la disgrâce

Considérée très tôt comme l'une des athlètes les plus douées de tous les temps, l'Américaine Marion Jones a rapidement vu les soupçons de dopage assombrir une carrière qui aurait dû marquer favorablement l'histoire du sport.

En 1998, elle affole les bilans. En mai, elle devient la deuxième performeuse de tous les temps sur 100 m (10"71), derrière l'intouchable Florence Griffith-Joyner (10"49), chrono qu'elle améliore en septembre (10"65/record personnel). En mai toujours, elle réussit un bond en longueur de 7m31 qui fait d'elle alors la 7e performeuse de tous les temps. Enfin en septembre, elle devient également la deuxième performeuse de tous les temps sur 200m (21"62).

Elle réussit un exploit aux JO de Sydney (200). Avec cinq podiums, dont trois titres (100m, 200m et 4x400m), elle devient la première femme à réussir cet exploit aux JO. Mais c'est justement en Australie que les nuages commencent à noircir le tableau.

A trois mois des JO d'Athènes (2004), où elle prendra simplement la cinquième place à la longueur, son nom, et celui de Montgomery, apparaissent à la rubrique dopage au milieu d'une liste d'athlètes qui auraient reçu de la THG, un stéroïde du laboratoire Balco.

A partir de là, la sprinteuse va nier, malgré les accusations directes de Victor Conte, le patron de Balco, qu'elle va poursuivre pour diffamation, ou de CJ Hunter.