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Fraîchement mis en orbite, Argos-4 va essayer de faire mieux que de ses prédécesseurs

Satellite General Atomics GAzelle,transportant les intruments Argos-4. A gauche, tortue de mer équipée d'une balise Argos [General Atomics/NOAA/CNES]
Satellite General Atomics GAzelle,transportant les intruments Argos-4. A gauche, tortue de mer équipée d'une balise Argos - [General Atomics/NOAA/CNES]
Argos-4 a été lancé avec succès par le vaisseau spatial Rocket Lab Electron le 7 octobre dernier, depuis la péninsule de Māhia en Nouvelle-Zélande. Développé dans le cadre d'un partenariat entre la NOAA et le CNES, il va poursuivre la mission de ces prédécesseurs, tout en bénéficiant de performances accrues.

Argos, dont la première version a été mise en orbite en 1978, doit son nom au géant de la mythologie grecque, célèbre pour ces 100 yeux. Il se présente sous la forme d’un système de localisation de données permettant d’assurer le suivi de balises disposées tout autour de la Terre.

Il permet par exemple de mesurer les variations de températures, de courants et de salinité des océans. Il surveille l’activité des volcans, mesure l’évolution des glaces de l’Arctique, suit les migrations animales, comme celles du Milan noir en Suisse, et aide à la gestion du transport maritime. Il est également utilisé pour la sécurité des grandes courses au large.

Concrètement, Argos repose sur un système de balises dotées d’émetteurs radio (les fameuses « balises Argos »). Chacune d’entre-elles est installée sur un objet dont l’activité doit être suivie : bateau, bouée, mammifère, oiseau, cétacé, sommet montagneux…. Les signaux émis par la balise sont captés par les instruments Argos, qui orbitent en permanence autour de la Terre à bord de plusieurs satellites. Une fois enregistrés, ils sont alors renvoyés vers un centre de calcul.

Les animaux étiquetés sont divisés en trois types : les oiseaux, les mammifères terrestres et les animaux marins. En combinant les données acquises avec leur emplacement, Argos permet aux biologistes et aux scientifiques d'améliorer leur compréhension du comportement des animaux, dans leurs mouvements, leurs stratégies de recherche de nourriture, leur reproduction et la façon dont ils s'adaptent à leur environnement. Informations qui permettent par la même occasion de mieux comprendre le climat.

La branche NOAA Fisheries est le principal utilisateur des données Argos. « Les satellites d'information en temps quasi réel fournis sur notre environnement et son changement sont essentiels à tous les aspects de la mission de NOAA Fisheries », a déclaré Janet Coit, administratrice adjointe de l’organisation. « Les capacités améliorées de collecte de données d'Argos-4 amélioreront notre capacité à gérer des pêches durables, à conserver les ressources protégées, à surveiller les vagues de chaleur marines et à prendre des mesures pour soutenir la résilience de nos communautés. »

Même mission que ces prédécesseurs mais avec des performances accrues

Le programme Argos a été lancé en 1978, à l’instigation du CNES et de la NOAA. Depuis leur mise en activité, quatre générations d’instruments Argos se sont succédées : Argos 1, 2 et 3 lancés sur les satellites des partenaires du CNES et maintenant Argos-4. EUMETSAT et l’ISRO (Organisation indienne pour la recherche spatiale) ont rejoint le programme en 2007

Argos est exploité au niveau mondial par l’entreprise CLS (Collecte Localisation Satellite), une filiale du CNES. Le CNES est l’architecte système et le maître d'ouvrage du développement des composantes sol et bord. Quant à la réalisation des équipements embarqués, elle a été confiée à la société Thalès Systèmes Aéroportés.

L'objectif d’Argos4 est d'assurer la continuité des missions Argos2 et Argos3, tout en proposant des performances accrues, principalement en matière de capacité, via des plages de fréquences étendues. Plus « intelligent » et reconfigurable en vol, il permettra d'optimiser les capacités de transmissions du système.

Argos-4 quitte les locaux de Soterem en France, après 4 mois de préparation et 9 mois d'intégrations et d'essais. [Soterem]
Argos-4 quitte les locaux de Soterem en France, après 4 mois de préparation et 9 mois d'intégrations et d'essais. [Soterem]

"Grâce à sa technologie améliorée, Argos-4 aidera à prendre le pouls de l'environnement de la Terre et à fournir une plus grande valeur et des avantages à un éventail d'utilisateurs à travers le monde aujourd'hui et à l'avenir", a déclaré Steve Volz, Ph.D, directeur du service de satellites et d'information de la NOAA.

Philippe Jeanneret, avec le concours de la NOAA et du CNES

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