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Le temps en France et le nôtre...

Coucher de soleil sur Estavayer-le-Lac (FR) et image satellite du 6 janvier 20 [Eumetsat/RTS - Olivier Roux]
Coucher de soleil sur Estavayer-le-Lac (FR) et image satellite du 6 janvier 2020 - [Eumetsat/RTS - Olivier Roux]
Selon une opinion largement répandue, le temps qu’il fait sur la France arrive sur la Suisse dans un délai de 12h à 24h. Certes, l’affirmation n’est pas dénuée de fondements, mais il y a des exceptions. Voici quelques exemples...

La règle du « temps qui se déplace de la France vers la Suisse » repose sur l'idée qu'en présence d’un courant d’Ouest, les perturbations transitent généralement du proche-Atlantique vers les Alpes dans un laps de temps compris entre 12h à 24h, selon la force des vents. La situation de ce début de semaine illustre assez bien ce cas de figure avec l’arrivée d’un front froid sur la Bretagne lundi en fin d’après-midi, puis sous forme atténuée, sur le Nord de la Suisse mardi-matin (voir illustration ci-dessous).

Front froid sur la Bretagne le 6 janvier 2020 (à gauche) et sur la Suisse le 7 janvier 2020 (à droite) [ecmwf]

Mais il ne s'agit pas d'une règle absolue: l'arrivée des pluies peut-être retardée de 24h ou de 48h, lorsque le foehn souffle dans les Alpes. Il arrive même que ces dernières ne passent pas du tout sur certaines régions. Les événements des 23 et 24 novembre derniers illustrent bien ce cas de figure.

Un autre exemple de situation où les perturbations ne parviennent pas jusqu’en Suisse peut se produire lorsque les dépressions ont tendance à se bloquer sur le Golfe de Gascogne et à se scinder en plusieurs parties. Malgré la présence de pluies bien organisées sur le territoire français, la Suisse peut une fois de plus se trouver en marge des événements...

Disparités assez fréquentes entre la France et la Suisse

Les perturbations peuvent amener parfois de plus grandes quantités de précipitations sur la Suisse. Dans les situations de Nord-ouest, par exemple, les nuages qui arrivent de la mer du Nord s’activent assez volontiers sur les reliefs helvétiques, par soulèvement ou par effet de barrage. De tels phénomènes n’ont pas la même ampleur chez nos voisins français. Sans parler du fait que dans de telles situations, une partie de leur pays sera sous l’influence des hautes pressions avec des conditions météo assez clémentes (voir illustration ci-dessous).

Situation de Nord-ouest sur les Alpes le 6 septembre 2019 [Eumetsat]

De même, lorsqu’une dépression transite entre le Golfe de Gênes et l’Adriatique, nuages et précipitations reviennent parfois sur la Suisse dans un courant d’Est, alors qu’une bonne partie de la France se trouve sous l’influence des hautes pressions, avec un soleil généreux. Seul point commun entre nos deux pays, le Mistral et la bise qui souffleront simultanément, l’un sur la vallée du Rhône, l’autre sur le Plateau.

Retour d'Est sur les Alpes, le 22 mai 2015 [Eumetsat]

Au-delà des situations orageuses, où les conditions peuvent être très différentes de part et d’autre, il existe en France des particularités régionales, au même titre qu’en Suisse. Ainsi, lorsqu’une dépression se creuse sur la Méditerranée, les pluies torrentielles du Midi  - les fameux effets «Cévenol»  n’ont pas leur pareil sur les Alpes, même par situation de foehn. Tout comme les côtes atlantiques sont plus exposées aux tempêtes hivernales que ne le sont les régions situées à l’intérieur des terres.

Autant d’exemples qui montrent que chaque situation a ses particularités…

Philippe Jeanneret

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