Vacarme
Publié le 01 novembre 2022 à 15:58 - Modifié le 23 février 2023 à 09:10
Généralistes: c’est grave, docteur?
Profession : médecin… Dans l’imaginaire collectif, la médecine reste une filière royale, à la fois prestigieuse et noble. Un métier consacré aux autres, que l’on va forcément exercer avec passion et empathie. Un métier indépendant, surtout.
Quelles sont les attentes des jeunes assistant.es, internes, médecins ? Correspondent-elles aux besoins et à l’évolution de la société ? Les coûts de la santé ne cessent de grimper, alors que la pénurie de généralistes s’aggrave.
Dans les dix prochaines années, plus de la moitié des médecins de famille prendront leur retraite. Malgré les efforts entrepris pour attirer les jeunes médecins vers cette filière, beaucoup de jeunes diplômé.es continuent de choisir la médecine spécialisée. Avec pour résultat l’instauration de la clause du besoin, c’est-à-dire des limitations à l’ouverture d’un cabinet, comme c’est le cas à Genève depuis le 1er octobre.
Reportages: Francesca Argiroffo
Réalisation: Jérôme Nussbaum
Production: Raphaële Bouchet
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1er épisode
La passion des débuts
Peu de filières universitaires sont aussi sélectives que la médecine : numerus clausus dans les Universités alémaniques et à Fribourg, première année éliminatoire à Genève ou à Lausanne.
Et en raison de la pénurie de médecins de famille, de plus en plus de facultés tentent d’orienter très tôt les étudiant.es vers la filière généraliste, le parent pauvre de la médecine. Comme à Fribourg où un master orienté médecine de famille a été créé. Avec quel succès ?
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2e épisode
Contre-la-montre
Une fois leur diplôme en poche, les assistant.es et les internes poursuivent leur formation, principalement en milieu hospitalier. Selon une étude menée en 2016 au CHUV à Lausanne, 85% du temps des assistant.es, internes et chefs de clinique se déroule ailleurs qu’au chevet de leurs patients. Des améliorations ont été apportées, mais le sentiment de manque de temps demeure…
Laura Crausaz, jeune cheffe de clinique en médecine interne, passe ses journées au pas de course
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3e épisode
Coup de blouse
On le sait, dans les années qui viennent, le personnel soignant, y compris les médecins, manquera drastiquement. Selon les statistiques de la FMH (Fédération des médecins helvétiques), un médecin sur quatre est âgé de 60 ans ou plus. Et dans les dix prochaines années, plus de la moitié des praticiens de famille prendront leur retraite.
A Colombier, Pierre Krämer, médecin généraliste de 70 ans, prendra sa retraite l’an prochain – et il désespère de ne pas voir arriver la relève.
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4e épisode
Spécialistes jusqu’au bout des ongles
La Suisse est l’un des pays qui compte le plus de spécialistes. La médecine devient aussi de plus en plus pointue et technique. On se « surspécialise » toujours plus sur un organe, une articulation, une pathologie spécifique.
Or cette médecine de pointe est accusée d’être en partie responsable de la hausse des coûts de la santé. Avec quelles conséquences?
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5e épisode
Je rêvais d’un autre monde
En Suisse, comme dans beaucoup d’autres pays, espérance de vie et progrès de la médecine vont de pair. Mais les progrès impliquent des coûts supplémentaires, mettant ainsi sous pression notre modèle sanitaire, très performant, mais aussi très cher…
Un nombre croissant de praticien.nes, en particulier dans les jeunes générations, aspirent à une pratique plus raisonnable et économique de leur métier.
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Les Échos de Vacarme
Avec la Professeure Stéfanie Monod et le Professeur Vincent Barras
Prof. Stéfanie Monod
Professeure titulaire à l’Université de Lausanne, médecin cheffe et co-cheffe du Département Epidémiologie et systèmes de santé à Unisanté.Prof. Vincent Barras
Directeur de l’Institut des humanités en médecine - CHUV