Célébration du 25 avril à Porto, en 1983. [CC by SA 3.0 Wikimedia - Henrique José Teixeira Matos]

Point de fuite: Portugal, de la dictature au vent de liberté

Au début des années soixante, personne au Portugal ne semble croire en un renversement de lʹÉtat nouveau (Estado Nuevo) dʹAntónio de Oliveira Salazar quʹil met en place à partir de 1933. Même si des personnalités comme Sophia de Mello Breyner Andresen, lʹune des plus brillantes poétesses portugaises du XXᵉ siècle, et son mari, avocat, plusieurs fois emprisonné, prennent publiquement le risque de critiquer le régime en place. Tout est en effet orchestré depuis des décennies pour que rien ne bouge: interdiction du droit de grève, parti unique, censure, syndicats liés à l'Etat, absence d'élections libres, emprisonnement des opposant.e.s, etc. Et pourtant, après trente-six ans de règne sans partage sur le Portugal, Salazar est contraint dʹabandonner le pouvoir en 1968, affaibli par la maladie. Remplacé par Marcelo Caetano, alors que les guerres dʹindépendance accaparent toutes les forces et les finances de lʹÉtat depuis 1961, le régime sʹeffrite et chute le 25 avril 1974, lors dʹun nouveau soulèvement militaire, prélude à la Révolution des œillets.
Reportages: Bernard Béguin (26 février 1961), Enrique Martinez et Guy Ackermann (3 octobre 1968), Erich Lehmann (2 mai 1974)
Adaptation Point de fuite: Christian Morerod
Production: Muriel Mérat et Christophe Canut
Photo:
Point de fuite: Portugal, de la dictature au vent de liberté