Atropa belladonna appartient à la famille des solanacées. Ses effets sont similaires au datura, à la jusquiame et à la mandragore. La belladone pousse un peu partout; elle contient 2 alcaloïdes: lʹatropine et la scopolamine. Lʹorigine du nom est attribuée au médecin et botaniste vénitien Pietroandrea Mattioli qui a observé - en 1514 - que quelques gouttes du suc frais du fruit placées dans lʹœil provoquaient une mydriase (dilatation des pupilles) et rendaient ainsi les yeux des femmes plus séduisants.
Poison redoutable à hautes doses, la plante, à faible dose, est spasmolytique et sédative. Au 11e siècle, lors de lʹinvasion de lʹEcosse par les Danois, Duncan 1er (un Ecossais) a fait semblant de faire la paix avec lʹennemi et a offert du pain et un breuvage de jus de belladone mélangé à du jus de datura. Il a pu tuer tous ses ennemis endormis. En Haïti, dans les cultes vaudous, on utilise la belladone mélangée au datura pour zombifier.
A lʹheure actuelle, les alcaloïdes de cette plante sont utilisés dans des collyres à base dʹatropine pour les examens oculaires et dans des collyres à base de scopolamine, plus lipophile que la scopolamine, pour les chirurgies de la cataracte.
En Suisse, les victimes dʹintoxications sont surtout les enfants qui mangent ces jolies cerises noires. Elles ne sont jamais mortelles, car les symptômes dʹintoxications sont ultra rapides: rougeurs au visage, sécheresse buccale, nez qui coule, dilatation de la pupille et accélération des pulsations cardiaques. Il faut naturellement amener rapidement lʹenfant chez le médecin, mais, en attendant, on peut lui donner du thé noir très concentré, puisque les tanins du thé sont acides. Ils neutralisent ainsi les alcaloïdes qui sont des bases.