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Centrales à gaz: le Conseil des Etats crée la surprise

Les Etats s'opposent à la compensation à l'étranger du CO2 des centrales à gaz.
Les Etats s'opposent à la compensation à l'étranger du CO2 des centrales à gaz.
Les centrales à gaz ne doivent pas pouvoir compenser leurs émissions de CO2 à l'étranger. Par 20 voix contre 17, le Conseil des Etats a créé mardi la surprise en posant cette interdiction qui assombrit beaucoup les perspectives de cette option énergétique.

Défendant la compensation intégrale des émissions en Suisse, le
Genevois Robert Cramer a relevé qu'il n'y avait pas de raison de
favoriser le gaz. L'écologiste a aussi invoqué la volonté de
préserver l'environnement par l'encouragement de l'isolation des
bâtiments et des énergies renouvelables. Enfin, le soutien à
l'économie et la relance plaident pour la compensation en
Suisse.



Les petites centrales thermiques à gaz pourront compenser toutes
leurs émissions en Suisse. Mais imposer cette solution barrera la
route à de nouvelles grandes centrales, a averti en vain le
président de la commission de l'énergie Rolf Schweiger (PLR/ZG). La
commission préparatoire proposait le maintien des règles de
compensation actuelles, soit une limite de 30% des émissions à
l'étranger.



Le Conseil fédéral aurait conservé la possibilité de porter cette
part à 50% s'il estimait que l'approvisionnement énergétique du
pays l'exige. Après avoir voulu transformer cette exception en
règle, le gouvernement s'était rallié à la commission.

Pour les énergies vertes

Dans la foulée, la Chambre a suivi la gauche en décidant à une
voix près que les investissements dans les énergies renouvelables
pourraient être considérés comme mesures compensatoires.



Cette disposition ne dit rien sur la réduction du CO2 qui doit
rester le but de la compensation, mais le gouvernement pourra
l'ajouter dans l'ordonnance, a annoncé Moritz Leuenberger en
soutenant la proposition. "Après avoir fermé la porte aux centrales
à gaz, cela représente de nouveau une chance pour qu'il y ait des
centrales en Suisse", a estimé le ministre de l'Energie.

Limites aux centrales thermiques

Contre l'avis du Conseil fédéral, les sénateurs ont toutefois
décidé de limiter la puissance totale des centrales thermiques à
500 mégawatts. Moritz Leuenberger a critiqué en vain un plafond
risquant de poser des problèmes pratiques, la centrale prévue à
Chavalon (VS) devant produire 400 mégawatts à elle toute seule. La
limite a été approuvée par 24 voix contre 1.



Le conseiller fédéral a en revanche rallié une majorité sur une
disposition transitoire favorisant le projet de Chavalon. La
centrale a été libérée de l'obligation d'être exploitée selon
l'état actuel de la technique et avec un rendement total minimal à
garantir par le Conseil fédéral.



Les appels de Felix Gutzwiler (PLR/ZH) à donner les mêmes chances
à tous en renonçant à une "lex Chavalon" ont fait chou blanc.
L'établissement n'utilisera certes pas la chaleur produite, mais le
projet est prêt à être réalisé, sinon il faudra de nouveau attendre
des années alors que l'approvisionnement électrique n'est pas
assuré à long terme, a averti René Imoberdorf (PDC/VS).



Au vote d'ensemble, la révision de la loi sur le CO2 a été adoptée
par 27 voix contre 1 et 7 abstentions. Le Conseil national doit
encore se prononcer.



ats/bkel

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Le nucléaire en toile de fond

L'ombre du nucléaire a plané sur les débats. Ses partisans ont plaidé pour une limitation des centrales à gaz afin d'accroître les chances que de nouvelles centrales nucléaires voient le jour.

Les écologistes ont défendu la compensation des émissions des usines à gaz pour protéger le climat.

Le Conseil des Etats n'a pas avancé d'un pouce depuis son dernier débat, a constaté Moritz Leuenberger. Ce n'est pas le moment de définir le nombre de nouvelles centrales nucléaires nécessaires.

Le gouvernement devra trancher les trois demandes en présence d'Alpiq, d'Axpo et des FMB au terme d'une procédure définie, le Parlement se prononcera ensuite.