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La Loi genevoise sur l'énergie passe la rampe

Genève se place en troisième position des villes les plus agréables à vivre.
Les opposants craignaient que les propriétaires n'augmentent les loyers suite à la rénovation des bâtiments.
Les Genevois ont accepté dimanche à une petite majorité de 52,1% la modification de la Loi cantonale sur l'énergie. Ce texte vise à encourager les propriétaires, voire contraindre certains d'entre eux, à mieux isoler leurs bâtiments dans un souci environnemental.

Le corps électoral est resté sourd aux mises en garde proférées
durant la campagne par les partis de gauche et l'Asloca à propos de
cette modification législative. Les adversaires de la loi voient
d'un très mauvais oeil la possibilité de pouvoir répercuter le coût
des travaux de rénovation des immeubles sur les loyers.

Les Genevois n'ont pas été sensibles à cet argument, lui
préférant celui du Conseil d'Etat. Selon le gouvernement, les
hausses de loyers seront plus que compensées par la baisse des
charges résultant de la meilleure isolation des immeubles. A long
terme, les locataires sortiront gagnants, affirme l'exécutif.

Parc immobilier vétuste

L'Etat va par ailleurs instaurer "un bonus conjoncturel à
l'énergie d'au maximum 10 millions de francs par an". Cette
enveloppe servira à couvrir une partie des coûts des travaux
énergétiques qui ne pourront pas être répercutés sur les loyers. La
droite et les Verts ont soutenu la nouvelle loi.



A Genève, le parc immobilier, relativement vieux, est très
gourmand en énergie. Le mazout et le gaz destinés au chauffage des
bâtiments et de l'eau sanitaire représentent la moitié de l'énergie
consommée dans le canton de Genève et les deux tiers des émissions
de CO2. La participation s'est élevée à 49,1%.



La conseillère d'Etat Michèle Künzler s'est dite satisfaite
dimanche du résultat du scrutin. "On a passé un cap et on pourra
dorénavant aller de l'avant dans un cadre clair". La loi entrera en
vigueur cette année encore, a promis sa collègue Isabel
Rochat.



Le gouvernement devra toutefois attendre que le Tribunal fédéral
se prononce sur un recours de l'Asloca concernant la votation. Les
socialistes, de leur côté, n'excluent pas l'idée de lancer une
initiative populaire demandant que la charge des rénovations ne
pèse pas sur les locataires (voir ci-contre).



ats/dk

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Le PS prépare déjà une contre-attaque

Le Parti socialiste genevois pourrait lancer une initiative afin de réconcilier adversaires et partisans de la Loi sur l'énergie.

Comme le révélait la Tribune de Genève dans son édition du 1er mars, le PS, partisan du non, a lancé un appel à l'adresse du WWF ou des Verts qui prônent un oui au projet, tout comme auprès de l'Asloca, opposée à la loi.

Cet appel vise à préparer ensemble un texte qui déchargerait les locataires de la facture des rénovations énergétiques.

L'initiative imaginée par le PS permettrait de quintupler de 10 à 50 millions de francs l'enveloppe prévue pour les subsides de l'Etat. Le locataire serait ainsi épargné.