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Israël se défend des accusations de crime de guerre

L'offensive à Gaza avait duré près d'un mois.
La guerre menée par Tsahal a fait près de 1500 morts.
Israël s'est défendu d'avoir violé les lois de la guerre il y a un an à Gaza dans un rapport officiel remis vendredi à l'ONU. Les Palestiniens s'apprêtent également à remettre leur rapport.

Dans ce document de 46 pages qui s'efforce de réfuter les graves
accusations de la commission d'enquête du juge sud-africain Richard
Goldstone, l'Etat hébreu vante "l'indépendance et l'impartialité"
du système judiciaire israélien et assure que son armée s'est
conformée au droit international pendant l'Opération "Plomb Durci"
à Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009.



"La complexité et l'échelle de telles opérations entraînent
inévitablement des erreurs tragiques et des fautes de jugement. De
tels résultats, qui englobent la mort de civils et des dégâts
matériels, ne veulent pas nécessairement dire que des violations de
la loi internationale ont eu lieu", argumente le document.

"L'armée la plus sérieuse et la plus responsable"

Israël souligne avoir ouvert des enquêtes sur 150 incidents
séparés, dont 36 font l'objet d'une enquête criminelle. A ce jour,
toutefois, un seul cas a donné lieu à une condamnation, selon un
porte-parole de l'armée : un soldat a été puni de sept mois et demi
de prison pour le vol de cartes de crédit.



"Je pense que ce rapport prouve à nouveau que Tsahal est l'armée
la plus sérieuse et la plus responsable, qui opère de la façon la
plus morale", a plaidé le ministre israélien de la Défense Ehud
Barak dans un communiqué. Déclenchée pour stopper les tirs de
roquettes contre Israël à partir de la bande de Gaza, contrôlée par
le mouvement islamiste palestinien Hamas, l'opération a fait 1450
morts palestiniens et 13 côté israélien.



A New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a reçu la
réponse officielle du gouvernement israélien. "Le secrétaire
général a reçu une communication de la part du gouvernement
israélien et il prépare sa propre réponse à l'Assemblée générale
(de l'ONU) conformément à sa résolution" du 5 novembre 2009, a
précisé son porte-parole.

Rapport de Ban Ki-moon attendu

L'Assemblée plénière de l'ONU avait adopté ce jour-là à une très
large majorité une résolution donnant trois mois à Israël et aux
Palestiniens pour ouvrir des enquêtes "crédibles" sur les
allégations de crimes de guerre contenues dans le rapport
Goldstone. Aux termes de cette résolution, Ban est tenu de remettre
un rapport à l'Assemblée d'ici au 5 février.



Jusqu'à présent, Israël n'a pas annoncé la création d'une
commission d'enquête, que réclame l'ONU. Le ministre de
l'Information, Youli Edelstein, a affirmé cette semaine que son
pays refuserait de créer une telle commission, mais le gouvernement
israélien est partagé. L'ex-conseiller juridique du gouvernement,
Menahem Mazuz, a plaidé en faveur d'une commission afin d'écarter
"l'accusation infamante de crimes de guerre".

Israël lancera-t-il une enquête?

Selon la presse, Israël pourrait accepter une commission aux
pouvoirs limités qui se bornerait à examiner les consignes données
par les chefs militaires et le gouvernement de l'époque, dans le
but de disculper Israël.



Le rapport Goldstone, commissionné par l'ONU, recommande la
saisine de la Cour pénale internationale (CPI) si Israël refuse
d'ouvrir une enquête. L'Etat hébreu craint que ses responsables
politiques et militaires ne soient poursuivis par la justice
internationale et éventuellement condamnés. Les dirigeants
israéliens n'ont eu de cesse de "décrédibiliser" le rapport
Goldstone, qualifié de "partial et malhonnête".



Huit associations israéliennes de défense des droits de l'Homme
ont pourtant exhorté le Premier ministre Benjamin Netanyahu à
"établir sans retard un mécanisme d'enquête indépendant et
impartial". Maître de Gaza, le Hamas, lui, s'est absout de tout
crime de guerre en soutenant que sa branche armée avait frappé "des
cibles militaires et évité les cibles civiles" israéliennes.



afp/ps

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La réponse du gouvernement palestinien

L'Autorité palestinienne a remis à l'ONU un rapport préliminaire sur la façon dont elle prévoit d'enquêter sur la guerre à Gaza de l'hiver dernier, en réponse aux accusations de crimes de guerre de la commission d'enquête du juge Richard Goldstone, a annoncé son représentant à l'ONU vendredi.

Riyad Mansour, représentant permanent de la Palestine aux Nations unies, a indiqué à la presse qu'il venait de transmettre au secrétariat de l'ONU une lettre du Premier ministre Salam Fayyad et des documents, contenant notamment "un décret présidentiel créant une commission d'enquête" de cinq juges et experts juristes pour examiner les événements de Gaza après les accusations du rapport Goldstone.

Les documents contiennent également un "rapport préliminaire" de cette commission, a-t-il ajouté. Il s'est refusé à donner d'autres détails. "L'Autorité palestinienne a respecté le délai qui lui était imparti pour ce faire", s'est-il contenté de souligner.

Mercredi, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait absous les groupes armés palestiniens, dont son bras armé, de tout crime de guerre pendant le conflit, affirmant avoir procédé à ses propres enquêtes conformément aux recommandations du rapport Goldstone.