Pour Alain Berset, "il est faux de dire que la Suisse n'était pas présente"

Aux côtés de Donald Trump, Angela Merkel, Vladimir Poutine, ou encore Justin Trudeau, le président de la Confédération Alain Berset a assisté dimanche à une grande cérémonie sous l'Arc de Triomphe, à Paris, où brûle la flamme du souvenir, rappelant l'ampleur d'une guerre aux 18 millions de morts.

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L'armistice est un des éléments qui nous a permis d'aboutir à la stabilité et à la paix que nous connaissons aujourd'hui.

"C'est une guerre qui a été extrêmement meurtrière, une boucherie," commente le conseiller fédéral dans l'émission Forum. Pour le Fribourgeois, cet événement a été capital non seulement pour le continent européen mais aussi pour le monde entier.

Malgré le déclenchement par la suite de la Deuxième Guerre mondiale, l'armistice a, au regard du socialiste, "permis d'aboutir à la stabilité et à la paix que nous connaissons aujourd'hui".

La tradition humanitaire suisse reconnue

"Il est faux de dire que la Suisse n'était pas présente", réagit le président de la Confédération, précisant qu'il a remercié le président français Emmanuel Macron de l'invitation faite à la Suisse pour le centenaire, contrairement au 50e anniversaire.

"Nous y avons vu la reconnaissance de la tradition humanitaire de la Suisse, qui a permis à des soldats blessés de se reposer, de se soigner, et de rentrer à la maison".

Nous avons été très touchés que la Suisse soit invitée aux commémorations du centième anniversaire.

Cette tradition humanitaire suisse est "peut-être encore plus utile aujourd'hui dans un monde très incertain et instable", souligne le Chef du Département fédéral de l'intérieur.

Pour Alain Berset, pas de parfum de guerre actuellement, mais un "mouvement d'instabilité" dix ans après une grave crise financière, tout comme lorsque débute la Deuxième Guerre mondiale.

Des institutions internationales nécessaires

Si la situation actuelle ne peut être comparée à celle du début du 20e siècle, le conseiller fédéral rappelle que des défis importants attendent aujourd'hui la communauté internationale, à l'exemple du changement climatique, de la lutte contre les inégalités ou des questions migratoires.

Il y a aujourd'hui une prise de conscience d'avoir une responsabilité commune qui dépasse nos frontières.

"Si on ne souhaite pas seulement les subir, nous devons ensemble de manière positive, créative et crédible trouver des solutions à ces défis sur le plan international, et pour cela nous avons besoin d'institutions internationales qui soient fiables et solides. [...] La Suisse a aussi son rôle à jouer là-dedans", conclut le président de la Confédération.

Mouna Hussain

Propos recueillis par Mehmet Gultas