Publié

Le Service de renseignement engage pour répondre aux nouveaux besoins

Renseignement-Les autorités politiques tirent un bilan positif de la nouvelle loi entrée en vigueur il y a un an.
Renseignement/Les autorités politiques tirent un bilan positif de la nouvelle loi entrée en vigueur il y a un an. / 19h30 / 1 min. / le 19 octobre 2018
Un an après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le renseignement, le bilan est positif, estime le chef du Service de renseignement de la Confédération. Pour répondre aux nouveaux besoins, 28 postes supplémentaires seront créés.

Cette loi donne de nouvelles possibilités au Service de renseignement de la Confédération (SRC), qui peut procéder à des écoutes, placer des micros ou pirater des ordinateurs en cas de menace contre la sécurité de la Suisse.

"C'est une loi moderne, qui correspond aux besoins actuels", a indiqué vendredi Jean-Philippe Gaudin, en poste depuis 100 jours à la tête du Service de renseignement de la Confédération, devant les médias à Berne.

28 postes supplémentaires

La mise en pratique de la loi sur le renseignement a toutefois généré davantage de travail juridique et administratif, au détriment de l'opérationnel, a expliqué Jean-Philippe Gaudin.

Le directeur a donc pris des mesures urgentes en demandant 28 nouveaux postes pour des spécialistes: deux pour le Centre fédéral de situation et 26 pour le domaine cyber et celui du contre-espionnage.

Parmi les nouveaux outils, Jean-Philippe Gaudin a salué les mesures de recherches soumises à autorisation (MRSA). Celles-ci ne sont utilisées qu'en dernier recours et sont soumises à un contrôle très strict, qui passe par le Tribunal administratif fédéral puis par le Conseil fédéral.

>> L'interview de Jean-Philippe Gaudin dans le 12h30 :

Jean-Philippe Gaudin est directeur du Service de renseignement de la Confédération (SRC) depuis cent jours. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Jean-Philippe Gaudin tire un bilan de ses 100 premiers jours à la tête du Service de renseignement / Le 12h30 / 2 min. / le 19 octobre 2018

Espions russes arrêtés

Durant les quatre derniers mois de 2017, le SRC a lancé quatre opérations de ce type assorties de 40 mesures, révélait le rapport annuel. Elles ont abouti à deux opérations concernant des actes de terrorisme et deux opérations d'espionnage.

Sans les MRSA, les deux espions russes soupçonnés du piratage du Laboratoire de Spiez (BE) et d'une tentative de cyberattaque contre l'Agence mondiale antidopage à Lausanne n'auraient pas pu être arrêtés au printemps aux Pays-Bas, selon Jean-Philippe Gaudin.

ats/dk

Publié

Le terrorisme comme menace principale

Outre l'espionnage et les cyberattaques, le ministre de la Défense Guy Parmelin a rappelé que la menace terroriste demeure élevée en Suisse et en Europe. "Personne n'est à l'abri d'un acte terroriste". Pour Jean-Philippe Gaudin, c'est même "la principale menace contre la Suisse et la situation ne va pas s'améliorer ces prochaines années".

Le SRC continue donc de surveiller de près les groupes Etat islamique et Al-Qaïda, même si le nombre d'attentats a diminué de manière significative depuis 2017 en Europe. Le patron du SRC s'attend aussi à ce que la radicalisation islamique continue d'augmenter.

Depuis plusieurs mois, les statistiques des voyageurs du djihad sont toutefois stables. Au mois d'août, date de la dernière publication, le SRC en comptait 93. Il n'a pas constaté de nouveaux départs vers la Syrie et l'Irak depuis 2016 et il estime à un nombre restreint les combattants susceptibles de revenir en Suisse.